24 juillet 2021

17ème dimanche ordinaire – Année B >>>

Première lecture : 2 R 4, 42-44
Psaume : 144
Refrain : Tu ouvres la main, Seigneur : nous voici rassasiés.
Deuxième lecture : Ep 4, 1-6
Evangile : Jn 6, 1-15
PU : Ô, Seigneur, écoute et prends pitiié.

Définition "Le pain de vie…" 

 En lisant les textes bibliques de ce dimanche, nous sommes impressionnés par la place donnée aux chiffres : vingt pains d’orge pour cent personnes, cinq pains et deux poissons pour cinq mille hommes, douze paniers pleins de restes… Et comment ne pas penser à d’autres chiffres qui en disent long : des centaines de tués dans les guerres, des centaines de milliers de réfugiés, des millions d’affamés dans le monde, des dizaines de millions d’euros pour le transfert d’un footballeur… Ces chiffres et bien d’autres nous dispensent de paroles ; ils deviennent parole ; d’un côté c’est le cri d’admiration, de l’autre c’est l’horreur.

Ces chiffres nous en disent bien plus qu’un simple calcul mathématique. Dans les textes bibliques de ce dimanche, ils nous montrent la disproportion entre la nourriture disponible et les énormes besoins des hommes : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » Nous aussi, nous sommes affrontés à ces mêmes questions : devant les catastrophes meurtrières, devant l’afflux des réfugiés qui fuient la guerre, nous nous sentons désemparés et impuissants. Que pouvons-nous faire ?

Et c’est là qu’il nous faut revenir à l’Évangile et regarder ce que fait Jésus. En ce jour, il nous propose de revoir d’une autre manière notre table de multiplication. Tout d’abord, il accepte le modeste goûter d’un enfant. Rien n’aurait été possible si cet enfant n’avait accepté de tout donner. Dieu a besoin de nos gestes de partage pour réaliser de grandes choses. C’est ainsi que cinq pains et deux poissons ont servi à nourrir cinq mille hommes. Une précision : le pain d’orge c’est celui des pauvres. C’est avec ce pain des pauvres que Jésus nourrit toute cette foule. Un jour, une pauvre femme a dit à Saint Vincent de Paul : « Si les pauvres ne partagent pas, qui le fera ? »

Cet Évangile nous renvoie à l’actualité de notre monde. Nous pensons tous à la famine qui ravage une partie de l’humanité. Et même dans nos pays occidentaux, beaucoup n’ont pas le minimum pour survivre. Alors nous nous sentons désemparés et impuissants pour répondre à l’immensité des besoins. Mais aujourd’hui comme autrefois, Jésus ne cesse de nous dire : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Il suffit du peu que nous avons, un peu d’amour, un peu de biens matériels et un peu de disponibilité pour vaincre la faim, celle du corps et celle du cœur. Ce peu, nous le remettons entre les mains du Seigneur. C’est avec cela qu’il peut réaliser des grandes choses.

Une autre question se pose : Jésus a nourri les foules un jour. Mais le lendemain, elles continueront à avoir faim. Elles se retrouveront dans une situation tout aussi misérable. Alors pourquoi a-t-il fait de tels actes sans rien changer aux situations ? Quand on veut lutter contre la famine, on ne se contente pas de donner à manger. Mais le but de Jésus n’est pas de changer les situations ; il est de changer le cœur des hommes. C’est  d’opérer les redressements nécessaires. Quand on est imprégné du message de l’Évangile, plus rien ne peut être comme avant. L’important c’est que nous donnions le meilleur de nous-mêmes en lien avec ceux qui organisent la solidarité.

Après ce grand partage, les disciples sont invités à « rassembler les morceaux en surplus pour que rien ne se perde ». Lorsque le Seigneur donne c’est toujours en abondance, et les restes serviront à nourrir d’autres foules. Lorsque le célébrant dit « Heureux les invités au repas du Seigneur », il ne s’adresse pas qu’à ceux et celles qui sont rassemblés dans l’église. Tous les hommes sont invités à partager le Corps du Christ.

Ce pain que Jésus vient nous donner, c’est le pain de Dieu. En lui, c’est Dieu qui se donne aux hommes. Il vient combler toutes leurs famines spirituelles ; il vient changer leur cœur pour qu’ils partagent le pain de la justice et de la fraternité, le pain de pauvreté.

E Le coin des enfants : Définition : Le pain de vie. 

La foule est là, en attente. Seule avec ses épreuves, ses tourments, son lourd fardeau... Sa nourriture quotidienne a le goût d'angoisse, de séparation, de mépris, de désespoir, de manque de pardon, de profonde solitude... Elle a faim d'autre chose; elle attend un regard, une écoute, une présence, une caresse, un soutien, une ré-union,... Elle attend un bon berger pour la guider; elle attend un bon berger qui la porte en son cœur.

Jésus pousse ses amis à agir: "Donnez-leur vous-mêmes à manger."C'est vous qui êtes à partager, à offrir; c'est le don de votre profondeur à la souffrance, à la solitude, au manque, qui deviendra pain pour ces êtres en attente; c'est votre générosité d'accueil, d'écoute, de présence à l'autre, votre communion véritable avec le cœur des autres qui seront rassasiement pour la foule affamée... Vous devez devenir Pure Offrande...

Le don tiré des profondeurs de l'âme, véritable dépassement, est dévouement à Dieu, entrée dans Le Flux de l'Amour. Jésus invite ses amis à plonger dans le cœur des hommes.

Accueillir le don de Dieu: Jésus, assis avec ses frères sur l'herbe verte du désert, lève les yeux au ciel. Il accueille pleinement ces instants d'intimité, ces instants précieux où les cœurs se rejoignent pour ne plus être qu'UN. Jésus prend aussi ce que l'Eternel offre généreusement. Il capte La Pleine Lumière, Celle qui rassasie, il La laisse imprégner les fibres de sa vie, La laisse circuler. Il prononce la bénédiction, il fait connaître aux hommes La Grâce de Dieu...Jésus ne retient rien pour lui; il laisse "passer". Il partage ce qu'il reçoit: La Vie de sa vie, et la donne à ses amis pour qu'ils La donnent à leur tour.

Vivre le moment présent: C'est dans le présent que nous pouvons rencontrer autrui. C'est dans le présent que nous pouvons agir. C'est dans le présent que nous pouvons répondre aux attentes des autres. Ne pas passer son temps à regarder le temps passer.

Faire confiance : nos moyens sont pauvres, limités. Parfois, nous aimerions bien répondre à une demande mais nous nous sentons incapables. Ici, faire confiance à Dieu. Si une demande d'aide, de soutien, d'écoute nous a été adressée, c'est sans aucun doute parce que nous avons quelque chose à donner. Parfois, on ne connaît pas soi-même ce qui vit en notre cœur et qui peut faire le bonheur des autres. Ne pas oublier de partir sur le chemin en prenant La Main de Dieu. (Le Don de Dieu est Infini! Nous pouvons Le prendre, L'accueillir, remercier Dieu pour Ce Don gratuit, Le donner, L'éparpiller.)


PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

â Profitons des vacances pour méditer sur : Les pains multipliés.

Comme la foule dont parle Jean nous venons de tous les horizons, nous sommes d’origines diverses, d’opinions variées. Mais tous, nous avons un point commun quand nous nous rassemblons le dimanche : nous avons faim du pain de Dieu. La communauté des baptisés est invitée à s’asseoir autour du Christ et à se laisser nourrir par lui. Le récit de la multiplication des pains, en précisant : «Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit» (évangile) reprend l’image biblique du bon pasteur entendue dimanche dernier. L’évocation paradisiaque et baptismale du psaume 22 n’est pas loin, et le psaume 114 rend grâce à Dieu pour la nourriture qu’il donne à «ses fidèles», selon ce qui est raconté au deuxième livre des Rois (première lecture). La lettre aux Ephésiens (deuxième lecture) nous rappelle qu’il n’y a qu’un seul baptême et insiste sur l’importance de l’unité dans la communion chrétienne. N’est-ce-pas le sens même du mot «communion» ?

â Profitons des vacances pour méditer sur : Dieu nourrit son peuple.

La faim des hommes ne laisse pas Dieu indifférent. Le Dieu de la Bible se préoccupe de nourrir son peuple. Il le fit d’abord pendant la longue traversée du désert sous la conduite de Moïse. Plus tard le prophète Élisée, agissant au nom du Seigneur, nourrit cent personnes avec vingt pains (première lecture).  Jésus, lui aussi, se soucie de donner du pain  à la foule qui vient à lui. Ce pain qu’il donne a pour but d’assurer à ces gens la nourriture du corps, indispensable aux humains. Jésus n’est pas venu fonder une société de restauration. Ce don de la nourriture corporelle, signe de la bonté du Fils de Dieu, signifie autre chose dont la foule ne perçoit qu’une partie. Les bénéficiaires du repas inattendu reconnaissent en Jésus le prophète annoncé par Moïse. Les éléments du récit font cependant comprendre que Jésus, lui, a, d’autres intentions. Le don des pains précédé par une action de grâce évoque déjà l’eucharistie. Ce repas spirituel au sens fort, c’est-à-dire accompli dans l’Esprit Saint, sera assuré par l’ Église, peuple nouveau fondé sur les douze Apôtres. Tous ceux que Dieu appelle, et qui répondent à cet appel, partagent le corps eucharistique du Christ, ce qui fait d’eux un seul Corps, dans l’unité du seul Esprit (deuxième lecture).

â Profitons des vacances pour méditer sur : Le don de Dieu.

Aujourd’hui, et pendant cinq dimanches, nous abandonnons l’Évangile de Marc pour le chapitre 6 de Jean. Nous entendons le récit de la multiplication des pains. De tous les miracles racontés il est seul commun aux quatre évangiles. Centrée sur Jésus, la multiplication des pains s’enracine profondément dans la tradition biblique qu’elle porte son achèvement, et annonce l’Eucharistie. Entre la première lecture et l’Évangile, plusieurs points communs apparaissent : même disproportion entre les besoins et les moyens ; même embarras des témoins ; même invraisemblable consigne ; même surabondance du pain partagé.

â Une parole à méditer pour cette semaine.

Si tu crois que tu n'as vraiment rien à donner, lis, ci-dessous, l'un des petits textes:

"Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup. Il enrichit ceux qui le reçoivent sans appauvrir ceux qui le donnent. Il ne dure qu'un instant mais son souvenir est parfois éternel! Personne n'est assez riche pour s'en passer. Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter. Il crée le bonheur au foyer. Il est le signe sensible de l'amitié. Un sourire donne du repos à l'être fatigué, rend du courage aux plus découragés. Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler. C'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne. Si quelque fois vous rencontrez une personne qui ne sait plus avoir le sourire, soyez généreux et donnez-lui le vôtre car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut plus en donner aux autres..."           

Gandhi

"Le premier service dont nous sommes redevables aux autres, c'est DE LES ECOUTER.
De même que le commencement de notre amour pour Dieu consiste à écouter Sa Parole, de même le commencement de l'amour du prochain consiste à apprendre à l'écouter.
Celui qui estime son temps trop précieux pour pouvoir le perdre à écouter les autres n'aura en fait jamais de temps pour Dieu et le prochain; il n'aura plus de temps que pour lui-même, pour ses idées et ses discours personnels."                                   

Dietrich Bonhoeffer

â Pour la semaine qui vient :

Dans notre vie, nous avons tous les jours l'occasion de remercier, de rendre grâce à Dieu pour toutes les merveilles qu'il a mise dans nos vies. Mais trop souvent, nous oublions de le faire. Pourtant, c'est une petite prière toute simple à faire dans notre journée et les occasions ne manquent pas. Nous pouvons remercier pour toutes les beautés de la création, pour ce qui nous émerveille, pour le sourire d'un enfant, pour la tendresse d'une mère, pour l'amour d'un père,... Nous pouvons remercier à chaque fois que nous nous sentons heureux... Nous pouvons remercier pour tous ceux qui aident les autres...

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