05 mars 2021

3ème dimanche de Carême – Année B >>>

Première lecture : Ex 20, 1-3.7-8.12-12
Psaume : 18b
Refrain : Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
Deuxième lecture : 1 Co 1, 55-25
Evangile : Jn 2, 13-25


Définition «les dix commandements.» 

Voilà un évangile qui nous donne un visage de Jésus inhabituel, Jésus est violent, il est capable de s’enflammer, de poser des actes qui surprennent. Nous sommes loin de l’image que nous avons de lui marchant tranquillement avec ses apôtres, regardant tel ou tel pour lui annoncer la Bonne-Nouvelle de manière calme et sereine. Nous sommes très loin surtout d’une image fleur bleue d’un Jésus romantique aux couleurs pastel avec des colliers de fleurs et des câlins gentils. 
Mais nous sommes loin aussi de cette violence qui peut se produire en nous, à nos côtés, lorsque nous avons peur de quelque chose ou de quelqu’un. Nous sommes loin de la violence de la guerre, loin de nos violences en voiture. La violence, ici exprimée par Jésus est de l’ordre de l’amour passionné pour les hommes et pour son Père.

Le Temple est la présence de Dieu pour les juifs. C’est dire si les commerçants présents dans le Temple commettent un péché très grave. Ils confessent ouvertement que leur dieu n’est plus celui de la première lecture, qui fait alliance avec son peuple mais un dieu qui leur permet de vivre financièrement, un dieu bien matériel, un dieu qui fait fructifier le porte-monnaie. Ce dieu terrible qui nous permet de tout relativiser, ce dieu qui s’initie dans notre vie comme une gangrène qui amène aux pires folies : ce dieu se nomme argent ou pouvoir. C’est un dieu fabriqué à notre image et qui peut écraser les autres lorsqu’ils ne nous conviennent plus. Voilà le dieu que Jésus chasse avec violence du Temple. Voilà le dieu qui s’était mis en rivalité avec le Dieu de l’Alliance. Voilà ce dieu subtil du pouvoir et de l’argent qui avait réussi à prendre toute la place dans le Temple. 
La violence de Jésus montre combien il est passionné de l’humanité et de cet amour du Père pour l’humanité. 
Dans le mot violence nous pouvons entendre le mot vie et c’est la vie que Jésus défend avec autant de force. En effet, le dieu du pouvoir ou de l’argent nous mène insensiblement vers une mort certaine car il nous enferme peu à peu sur nous-mêmes pour ne plus percevoir notre frère.
 

Et les juifs réclament un signe car le messie, celui qui a reçu l’onction de Dieu doit leur en donner un.  Le signe définitif, scandale pour les juifs et folie pour les païens, c’est la mort et la résurrection de Jésus le Fils. 

Le Temple est signe de la présence efficace et vivante de Dieu. Le nouveau Temple c’est le corps même de Jésus. Ce Temple sera détruit, totalement détruit sur la croix pour être totalement renouvelé, reconstruit, remis debout à la résurrection. Un corps nouveau apparaît, une présence extraordinaire de Dieu témoigne de son amour passionné. Ce corps c’est la communauté chrétienne. 
L’Église n’est pas d’abord une institution pour bien vivre entre chrétiens. L’Église est un organisme vivant, vivifiée par l’Esprit. Elle est le Corps-du-Christ, présence de l’Esprit dans le monde.
Si chacun d’entre nous a été plongé dans les eaux du baptême c’est bien pour appartenir à ce corps, pour être en communauté, présence du Christ ressuscité, présence de Dieu dans l’humanité. Cependant, il y a dans cette communauté comme en chacun de nous, le dieu du pouvoir et de l’argent qui rôde et il y a toujours l’Esprit qui est là pour veiller, pour nous aimer et pour chasser ces goûts du pouvoir, de la domination, de la convoitise, de la jalousie, de la peur…

L’Église, la communauté chrétienne est bien le corps du Christ mais pas encore en plénitude parce qu’elle est en marche. L’Église doit donc apprendre à entendre l’Esprit qui travaille en elle. Elle doit apprendre à se convertir. Mais l’Église n’est pas simplement le pape et les évêques. Elle est d’abord et en totalité constituée de baptisés ! Ainsi le Concile nous dit : « L'Esprit habite dans l'Église et dans le cœur des fidèles comme dans un temple.


E Le coin des enfants : Définition : Les dix commandements…

Jésus se rend à Jérusalem... la démarche n'est pas anodine.

Pour un croyant, aller à Jérusalem, c'est se déplacer vers Dieu, c'est "monter", c'est marcher vers une Rencontre Toute de Lumière et d'Amour, une Rencontre qui illumine l'âme. Aller à Jérusalem, c'est se laisser découvrir, se laisser regarder tels que nous sommes, avec toutes nos pauvretés et toutes nos richesses aussi... Aller à Jérusalem, c'est se laisser envelopper par un Visage d'Amour qui toujours nous "rehausse", c'est se laisser transporter. Aller à Jérusalem, c'est aussi offrir quelque chose de précieux à Celui qui nous aime d'un Amour Infini... En montant à Jérusalem, Jésus, l'époux des noces, celui qui a dit son OUI à l'Alliance avec Dieu, est prêt à offrir beaucoup! Il est prêt à s'offrir tout entier...

Jésus, en se rendant à Jérusalem, est prêt pour La Rencontre; il est aussi prêt à tout donner. Il marche vers le temple avec une âme pleinement dirigé vers Son Père.

Le temple était le signe de La Présence de Dieu. On l'avait voulu grand et beau pour dire un peu de La Grandeur divine.

Pour les responsables religieux, la Maison de Dieu est une bâtisse de pierres.
Pour Jésus, La Maison de Dieu, le Lieu de La Rencontre, c'est le cœur des hommes.
Le Dieu de Jésus -Le Tout Amour- n'est pas inabordable, lointain, enfermé dans des murailles. Il est au contraire proche, intime, intérieur. Il peut vivre en l'homme, grandir, s'épanouir. Jésus sait ce qu'il y a dans le cœur humain: une graine d'amour toute petite, parfois cachée, desséchée, recouverte de ronces (voir parabole du semeur)... Mais une graine d'amour qui toujours peut grandir! Avec l'aide de Dieu...

Le Dieu de Jésus est un Dieu qui comble nos manques, qui transforme, qui transfigure... (La Pâque)
Le Dieu de Jésus est un Dieu qui "espère" l'humain; un Dieu qui attend patiemment une offrande qui vienne de son cœur. En ce temps de Carême, qu'avons-nous à offrir à Dieu? Avons-nous envie de lui offrir un peu de nous? Toujours se rappeler que Dieu est Amour. Offrir une petite place à Dieu, c'est être amené à marcher vers plus d'amour.

Prière : Notre Père

Tu es Mon Dieu

Tu habites chez tout le monde Partout Tu construis Ta Maison.
Et quand j'élève les mains, le soir, Pour Te dire tout bas ma prière
Je fais monter vers Toi Les bruits de toutes les vies
Et les rires de tous les visages Qui chantent avec moi
"Notre Père".                                                     Emmanuelle Dalyac


PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

â Profitons du confinement pour méditer sur Loi de Dieu, loi de vie.

SOUVENT, nous transformons la loi en simple règlement, voire en carcan à subir, en contrainte extérieure. Or, ce qui frappe, c’est le fondement que donne Dieu à ce qu’on appelle les ″dix commandements″ dans le livre de l’Exode (première lecture) : en s’adressant à son peuple, il se révèle intimement même à son histoire, désireux de poursuivre une œuvre de délivrance.  C’est sa propre loi que Dieu confie à l’homme. On comprend alors les comparaisons du psalmiste ; elle est plus  désirable que l’or fin et plus savoureuse que le miel. La loi de Dieu est fondatrice, inaltérable, mais elle reste destinée à connaître la saveur de sa Création. Valeur et saveur n’y font qu’un ! Dieu ne peut que vomir le moralisme étroit qui rend sa loi amère ou fade.

â Profitons du confinement pour méditer sur : la colère…

Traditionnellement, la colère a mauvaise presse. C’est un des sept péchés capitaux, non ?

Elle est souvent perçue, en effet, comme une passion néfaste et destructrice

Pourquoi ne pas l'avouer, ce passage d'évangile nous choque. Nous n'aimons pas voir Jésus en colère. Mais il n'y a pas d'échappatoire, Jésus, ce jour-là, a été violent. Les quatre évangélistes - quatre sur quatre - ont raconté la scène. L'enjeu doit être de taille.

HIER, les témoins de la scène ont été horrifiés. Qu'est-ce que Jésus voulait leur dire ?
AUJOURD'HUI, à la lecture de ce texte, nous sommes étonnés. Qu'est-ce que Jésus veut nous dire ?

â Profitons du confinement pour  comprendre les mots.

Le Temple (verset 14) - Pour les juifs, le temple de Jérusalem était le seul temple du Seigneur. Dans chaque localité ils avaient des synagogues pour se réunir, pour lire la Bible et chanter les psaumes mais ce n’était que dans le temple que les prêtres offraient des sacrifices et célébraient le culte. Un bâtiment plus petit se trouvait au milieu du temple et seuls les prêtres y avaient accès pour offrir l’encens. La foule restait dans les cours et c’est là que se trouvaient les vendeurs qui fournissaient les animaux et les oiseaux pour les offrandes. Il y avait également des changeurs de monnaie.

UN FOUET AVEC DES CORDES (verset 15) - Dans le récit de Matthieu, Jésus chasse vendeurs et acheteurs avant de renverser tables et sièges. Dans celui de Marc en plus de tout cela, Jésus empêche les gens de transporter des objets dans le temple, dans celui de Luc Jésus chasse uniquement les vendeurs. Et ici, chez Jean, le détail du fouet ajoute encore un côté réel à la scène.

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » « Le Temple dont il parlait, c’était son corps. » (Verset 21) -Jésus nous rappelle que le vrai temple dans lequel Dieu habite, c’est lui Jésus : c’est donc autour de lui que nous devons nous rassembler. Jésus se donne à chacun et à chacune d’entre nous, il nous guide vers l’essentiel de notre foi, c’est à dire vers l’autre.

- Le Temple, ou maintenant nos églises, c’est la "maison de Dieu", le lieu sacré qu’il faut respecter en se tenant bien : c’est le lieu de la rencontre avec Dieu dans le silence de la prière.
Mais il y a aussi un temple intérieur : "Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit habite en vous… Le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous", dit saint Paul

(1 Co 3, 16-17). Notre âme est ce temple où Dieu est présent par la grâce du baptême (la grâce sanctifiante) : soyons attentifs à cette Présence de Dieu en nous. 

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