27 février 2021

2ème dimanche de Carême – Année B >>>

Première lecture: Gn 2, 1-2.9-13.15-18
Psaume : 115
Refrain : Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
Deuxième lecture : Rm 8, 31b-34 
Evangile : Mc 9, 1-10
PU : Ecoute nos prière, Seigneur, exauce-nous !

Définition «la fidélité.» 

 Tout au long du Carême, nous entendons un appel à revenir vers le Seigneur et à lui donner la première place. Dans la première lecture, nous découvrons Abraham qui a répondu à l’appel de Dieu par une disponibilité absolue. Mis à l’épreuve, il n’a pas refusé de sacrifier ce qu’il avait de plus précieux, l’enfant porteur de la promesse. S’il est prêt à sacrifier ce fils unique, c’est parce qu’il aime Dieu de tout son cœur. Son amour pour Dieu est plus grand que tout.

Dans l’Évangile, nous avons écouté le récit de la Transfiguration : il nous montre le Christ plein de gloire parce qu’il répond à l’amour du Père. S’il est prêt à mourir pour manifester sa fidélité absolue au Père, c’est parce qu’il aime le Père de toute ses forces. La seule manière de répondre à l’amour et à la tendresse de Dieu c’est de l’aimer « de tout notre cœur, de toutes nos forces et de tout notre esprit ».

Les Évangiles nous donnent de nombreux témoignages de cet amour sans limite : nous pensons à Marie qui a dit : « Voici la servante du Seigneur » ; en répondant à l’appel de Dieu, elle a fait l’offrande de toute sa vie. Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse à des chrétiens persécutés ; il leur adresse des paroles d’espérance et de réconfort : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Malgré les épreuves qui les accablent, il les invite à une confiance totale en Dieu ; lui-même s’est donné au Christ sans réserve.

L’Évangile nous montre les trois disciples qui font la découverte extraordinaire de Jésus transfiguré et lumineux. Ce rayonnement vient précisément de son amour sans réserve pour son Père et pour le monde entier. Pierre voudrait rester là à fixer l’événement. Mais la voix du Père vient le rappeler à la vraie priorité : « Celui-ci est mon Fils Bien aimé : écoutez-le ». Cette parole est importante. Nous devons écouter Jésus. Ce n’est pas le pape ni les évêques ni les prêtres qui disent cela, c’est Dieu lui-même qui nous le dit à tous. Le Seigneur est là au cœur de nos vies, de nos loisirs et de nos soucis. Mais trop souvent, nous sommes ailleurs. Nous organisons notre vie en dehors de lui.

Nous disciples du Christ, nous sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et qui prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de lui, il faut le suivre, il faut accueillir son enseignement. C’est ce que faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de Palestine. Le message qu’il leur transmettait était vraiment l’enseignement du Père. Cet enseignement, nous pouvons le trouver chaque jour dans l’Évangile ; quand nous le lisons, c’est vraiment Jésus qui nous parle, c’est sa Parole que nous écoutons.

Dans cet épisode de la Transfiguration, nous trouvons deux moments significatifs : la montée et la descente. Le Seigneur nous appelle à l’écart, à monter sur la montagne. Comprenons bien, il ne s’agit pas de faire de l’alpinisme mais de trouver un lieu de silence et de recueillement pour mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Pendant l’été, beaucoup choisissent de passer quelques jours dans un monastère. Ils ont besoin de ce temps de ressourcement pour leur vie chrétienne.

Mais nous ne pouvons pas rester là. La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à « descendre » de la montagne. Nous sommes invités à retourner en bas, dans la plaine et à rejoindre le monde dans ce qu’il vit. Nous y trouverons tous ceux et celles qui sont accablés par le poids du fardeau, des maladies, des injustices, de l’ignorance, de la pauvreté matérielle et spirituelle.

Nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de l’espérance qui nous anime. Cette parole que nous avons reçue doit grandir en nous. Cela ne se réalisera qui si nous la proclamons. Si nous l’accueillons, c’est pour la donner aux autres ; c’est cela la vie chrétienne.


E
Le coin des enfants : Définition : Transfiguration

Parfois, nous reconnaissons que nous sommes pécheurs, nous le regrettons et nous décidons vraiment de changer de vie et de devenir meilleurs... Nos amis, nos parents, en nous regardant, s'étonnent, puis s'émerveillent. Ils disent:" Il a changé! Il est transformé! Il est plus calme, plus généreux, plus attentionné."

D'autres fois, ce sont des rencontres qui nous transforment sans que l'on ne s'en aperçoive vraiment... Après avoir partagé du temps avec des êtres avec qui l'on se sent bien, on revient métamorphosé, le cœur tout joyeux, rempli de rires et de chants, de paroles agréables, prêt à donner du bonheur tout autour de nous. Comme si, le temps d'une rencontre, notre vie s'était embellie.
La transfiguration, c'est un éclat, un rayonnement inhabituel qui nous habite, une métamorphose vers plus de Beauté... Notre visage, notre vie, la vie qui nous entoure semblent soudain plus lumineux!

Lorsque l'on pardonne ou que l'on demande pardon, lorsque l'on se réconcilie avec quelqu'un, c'est comme si tout devenait plus beau, plus léger, plus pur! Le monde semble transfiguré! LE PARDON TRANSFIGURE!

Les rencontres dans l'amour ou l'amitié transfigurent, rendent plus joyeux, plus éclatants... Si de telles rencontres peuvent nous transformer, nous épanouir, nous illuminer de joie, de rires et de bonheur, si de telles rencontres peuvent enflammer notre cœur, qu'en est-il de la rencontre avec Dieu qui est tout Amour?

La Transfiguration dans nos vies : Nous sommes invités à nous élever vers le Beau, le Bien, l'Amour...Dans nos journées, il y a de belles et bonnes choses. Certaines de nos actions, mêmes minuscules, sont petites flammes, petites lumières pour les autres, rayons de soleil... Ce sont ces actions qu'il faut développer, qu'il faut exhausser, qu'il faut semer. Et tout ceci avec l'aide de Dieu...


PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

 â Profitons du confinement pour méditer sur la rencontre et l’écoute du Fils Bien-Aimé.

Des personnages importants de l’Ancienne Alliance sont au rendez-vous de ce deuxième dimanche de Carême : Abraham, Moïse et Élie. Dieu les a choisis. Il les a visités et leur a parlé. Dès lors, il ne les a plus lâchés. Tantôt les bénissant, tantôt soumettant leur foi à rude épreuve, il les a jugés dignes d’annoncer l’Alliance qu’il voulait conclure pour toujours avec son peuple.

Si la liturgie de l'Eglise nous fait lire cet épisode chaque deuxième dimanche du Carême, c'est que la Transfiguration donne tout son sens à notre démarche vers Pâques, qui est celle de notre "intégration" dans la vie divine par le Christ ressuscité. Le Christ est plénitude de Dieu, "lumière née de la lumière". Il l'unit à sa nature humaine, à son corps même, dans le mystère de son union à la splendeur divine. C'est ce à quoi il nous propose de participer, à notre tour, puisque la grâce de notre baptême et des sacrements réalise en nous cette divinisation. Pendant ces 40 jours, nous sommes "guidés par l'Esprit" (1er dimanche de Carême) et tentés dans le désert qui est le nôtre. Aujourd'hui, nous avons à gravir, avec lui, la montagne qui est celle du Thabor, qui, demain, sera celle du Calvaire. Aujourd'hui, il nous demande de nous laisser englober dans la nuée lumineuse, comme elle qui couvrit les trois apôtres de son ombre. La lumière, c'est le Christ mais aujourd'hui nous sommes Jésus cette montagne avec lui dans l'obscurité de son humanité avant d'être révélée dans la lumière du matin de Pâques.

â Profitons du confinement pour méditer sur le Christ en gloire.

″Pierre, Jacques et Jean, eux seuls.″ Parmi ses disciples, Jésus en choisit trois. Ce sont les mêmes qui assistent au ″relèvement″ de la fille de Jaïre (Mt5) et qui accompagnent Jésus pour prier au jardin de Gethsémani (Mc 14). Destinés à devenir les piliers de l’Église, tous trois sont associés aux moments clés de la révélation : la Toute-Puissance de Dieu se manifeste dans la mort et la résurrection de son Fils (deuxième lecture). ″Celui-ci est mon Fils bien-aimé″, n’est pas seulement le Messie reconnu par Pierre ; il est le ″Fils bien-aimé″ notre frère, qui fait de nous les fils du même Père, tous frères les uns des autres.

Dans la tradition biblique, la montagne est, par excellence, le lieu de la révélation divine : c’est là que ce conclut l’Alliance entre Dieu et son peuple (Ex 19). On trouve aussi, dans un autre passage de l’Exode, la nuée, symbole de la présence de Dieu au milieu des hommes, à la fois cachée et révélée. Quant à Moïse, il symbolise la loi reçue de Dieu, et Élie représente les Prophètes. À eux deux, ils sont donc ″la Loi et les Prophètes″, expression par laquelle les juifs désignent leur Bible, celle que nous appelons ″Ancien Testament″. Jésus transfiguré, c’est vraiment le Christ accomplissant les Écritures.

â Profitons du confinement pour méditer sur Ombre et lumière.

NOUS AVONS TOUS fait l’expérience de la peur. Au cœur des lectures de ce jour, l’affirmation de Paul ″Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ?″ (deuxième lecture) vient comme un cri. Dieu nous donne la preuve de son amour par son Fils livré pour nous. Nous voici dans un renversement complet de tous les systèmes religieux fondés le plus souvent sur l’idée même d’un Dieu vengeur, d’un Dieu qui ne peut vivre que du sang de ses créatures. Tel est le système religieux qui prévaut en particulier dans de nombreuses religions de l’Antiquité et que le Dieu de la Bible refuse lorsqu’il fait alliance avec l’homme.  La peur, des disciples vont la vivre au soir du Vendredi saint, une telle peur qu’il faudra du temps pour qu’elle se transforme en joie à Pâques et les jours suivants.

â Quel est donc l’enseignement que nous devons retirer de cet épisode ? De la Transfiguration.                
-Notre vie n’est pas en nous, elle est toujours en celui qui nous la donne. 
-Notre force n’est pas en nous, mais en celui qui nous la donne. 
-Notre courage n’est pas en nous, mais en celui qui nous le donne. 
-L’homme n’est pas fort, il est rendu fort. 
-L’homme n’est pas immortel, il est rendu vainqueur de la mort. 
-L’homme n’affronte la mort que dans la lumière de celui qui l’appelle à la vie. 
Nous sommes en Carême et la liturgie de ce Dimanche nous propose ce beau récit de la Transfiguration : Dieu se révèle et donne aux disciples de voir Jésus transfiguré ! Quelle chance pour Pierre, Jacques et Jean ! Quel évènement extraordinaire ! Et nous, avons-nous cette chance ? Dieu se révèle-t-il à nous en notre temps ?

â Les juifs, puis les chrétiens mais aussi les musulmans ont fait d’Abraham leur père dans la foi. Mais la foi, est-ce se tenir dans l’attitude de soumission et de confiance aveugle ? Est-ce ne pas interroger ? Je ne le crois pas. IL faut plutôt voir l’œuvre dans ce récit fondateur la pédagogie de Dieu. 

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