Définition «la fidélité.»
● Tout
au long du Carême, nous entendons un appel à revenir vers le Seigneur et à lui
donner la première place. Dans la première lecture, nous découvrons Abraham qui
a répondu à l’appel de Dieu par une disponibilité absolue. Mis à l’épreuve, il
n’a pas refusé de sacrifier ce qu’il avait de plus précieux, l’enfant porteur
de la promesse. S’il est prêt à sacrifier ce fils unique, c’est parce qu’il
aime Dieu de tout son cœur. Son amour pour Dieu est plus grand que tout.
Dans
l’Évangile, nous avons écouté le récit de la Transfiguration : il nous montre
le Christ plein de gloire parce qu’il répond à l’amour du Père. S’il est prêt à
mourir pour manifester sa fidélité absolue au Père, c’est parce qu’il aime le
Père de toute ses forces. La seule manière de répondre à l’amour et à la
tendresse de Dieu c’est de l’aimer « de tout notre cœur, de toutes nos
forces et de tout notre esprit ».
Les
Évangiles nous donnent de nombreux témoignages de cet amour sans limite : nous
pensons à Marie qui a dit : « Voici la servante du Seigneur » ; en
répondant à l’appel de Dieu, elle a fait l’offrande de toute sa vie. Dans la
seconde lecture, saint Paul s’adresse à des chrétiens persécutés ; il leur
adresse des paroles d’espérance et de réconfort : « Si Dieu est pour nous,
qui sera contre nous ? » Malgré les épreuves qui les accablent, il les
invite à une confiance totale en Dieu ; lui-même s’est donné au Christ sans
réserve.
L’Évangile
nous montre les trois disciples qui font la découverte extraordinaire de Jésus
transfiguré et lumineux. Ce rayonnement vient précisément de son amour sans
réserve pour son Père et pour le monde entier. Pierre voudrait rester là à
fixer l’événement. Mais la voix du Père vient le rappeler à la vraie priorité :
« Celui-ci est mon Fils Bien aimé : écoutez-le ». Cette parole est
importante. Nous devons écouter Jésus. Ce n’est pas le pape ni les évêques ni
les prêtres qui disent cela, c’est Dieu lui-même qui nous le dit à tous. Le
Seigneur est là au cœur de nos vies, de nos loisirs et de nos soucis. Mais trop
souvent, nous sommes ailleurs. Nous organisons notre vie en dehors de lui.
Nous
disciples du Christ, nous sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa
voix et qui prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être
proche de lui, il faut le suivre, il faut accueillir son enseignement. C’est ce
que faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de
Palestine. Le message qu’il leur transmettait était vraiment l’enseignement du
Père. Cet enseignement, nous pouvons le trouver chaque jour dans l’Évangile ;
quand nous le lisons, c’est vraiment Jésus qui nous parle, c’est sa Parole que
nous écoutons.
Dans
cet épisode de la Transfiguration, nous trouvons deux moments significatifs :
la montée et la descente. Le Seigneur nous appelle à l’écart, à monter sur la
montagne. Comprenons bien, il ne s’agit pas de faire de l’alpinisme mais de
trouver un lieu de silence et de recueillement pour mieux percevoir la voix du
Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Pendant l’été, beaucoup
choisissent de passer quelques jours dans un monastère. Ils ont besoin de ce
temps de ressourcement pour leur vie chrétienne.
Mais nous ne pouvons pas rester là. La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à « descendre » de la montagne. Nous sommes invités à retourner en bas, dans la plaine et à rejoindre le monde dans ce qu’il vit. Nous y trouverons tous ceux et celles qui sont accablés par le poids du fardeau, des maladies, des injustices, de l’ignorance, de la pauvreté matérielle et spirituelle.
Nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de l’espérance qui nous anime. Cette parole que nous avons reçue doit grandir en nous. Cela ne se réalisera qui si nous la proclamons. Si nous l’accueillons, c’est pour la donner aux autres ; c’est cela la vie chrétienne.Parfois,
nous reconnaissons que nous sommes pécheurs, nous le regrettons et nous
décidons vraiment de changer de vie et de devenir meilleurs... Nos
amis, nos parents, en nous regardant, s'étonnent,
puis s'émerveillent. Ils disent:" Il a changé! Il
est transformé! Il est plus calme, plus généreux, plus attentionné."
D'autres
fois, ce sont des rencontres qui nous transforment sans que l'on ne
s'en aperçoive vraiment... Après avoir partagé du temps avec des êtres avec qui
l'on se sent bien, on revient métamorphosé, le cœur tout joyeux, rempli de
rires et de chants, de paroles agréables, prêt à donner du bonheur tout autour
de nous. Comme si, le temps d'une rencontre, notre vie s'était embellie.
La transfiguration, c'est un éclat, un rayonnement inhabituel qui nous habite,
une métamorphose vers plus de Beauté... Notre visage, notre vie, la vie qui
nous entoure semblent soudain plus lumineux!
Lorsque
l'on pardonne ou que l'on demande pardon, lorsque l'on se réconcilie avec
quelqu'un, c'est comme si tout devenait plus beau, plus léger, plus pur! Le
monde semble transfiguré! LE PARDON TRANSFIGURE!
Les
rencontres dans l'amour ou l'amitié transfigurent, rendent plus joyeux, plus
éclatants... Si de telles rencontres peuvent nous transformer, nous épanouir,
nous illuminer de joie, de rires et de bonheur, si de telles rencontres peuvent
enflammer notre cœur, qu'en est-il de la rencontre avec Dieu qui est tout
Amour?
PAROLE
DE VIE POUR LA SEMAINE
â Profitons du confinement pour méditer sur la rencontre et l’écoute du Fils Bien-Aimé.
Des
personnages importants de l’Ancienne Alliance sont au rendez-vous de ce
deuxième dimanche de Carême : Abraham, Moïse et Élie. Dieu les a choisis.
Il les a visités et leur a parlé. Dès lors, il ne les a plus lâchés. Tantôt les
bénissant, tantôt soumettant leur foi à rude épreuve, il les a jugés dignes
d’annoncer l’Alliance qu’il voulait conclure pour toujours avec son peuple.
Si
la liturgie de l'Eglise nous fait lire cet épisode chaque deuxième dimanche du
Carême, c'est que la Transfiguration donne tout son sens à notre démarche vers
Pâques, qui est celle de notre "intégration" dans la vie divine par
le Christ ressuscité. Le Christ est plénitude de Dieu, "lumière née de la
lumière". Il l'unit à sa nature humaine, à son corps même, dans le mystère
de son union à la splendeur divine. C'est ce à quoi il nous propose de
participer, à notre tour, puisque la grâce de notre baptême et des sacrements
réalise en nous cette divinisation. Pendant ces 40 jours, nous sommes
"guidés par l'Esprit" (1er dimanche de Carême) et tentés dans le
désert qui est le nôtre. Aujourd'hui, nous avons à gravir, avec lui, la
montagne qui est celle du Thabor, qui, demain, sera celle du Calvaire.
Aujourd'hui, il nous demande de nous laisser englober dans la nuée lumineuse,
comme elle qui couvrit les trois apôtres de son ombre. La lumière, c'est le
Christ mais aujourd'hui nous sommes Jésus cette montagne avec lui dans l'obscurité
de son humanité avant d'être révélée dans la lumière du matin de Pâques.
â Profitons du confinement pour méditer sur le Christ en gloire.
″Pierre, Jacques et Jean, eux seuls.″ Parmi ses disciples, Jésus en choisit trois. Ce sont les mêmes
qui assistent au ″relèvement″ de la fille de Jaïre (Mt5) et qui accompagnent
Jésus pour prier au jardin de Gethsémani (Mc 14). Destinés à devenir les
piliers de l’Église, tous trois sont associés aux moments clés de la
révélation : la Toute-Puissance de Dieu se manifeste dans la mort et la
résurrection de son Fils (deuxième lecture). ″Celui-ci est mon Fils
bien-aimé″, n’est pas seulement le Messie reconnu par Pierre ; il est le
″Fils bien-aimé″ notre frère, qui fait de nous les fils du même Père, tous
frères les uns des autres.
Dans la tradition biblique, la montagne est, par excellence, le lieu de la révélation divine : c’est là que ce conclut l’Alliance entre Dieu et son peuple (Ex 19). On trouve aussi, dans un autre passage de l’Exode, la nuée, symbole de la présence de Dieu au milieu des hommes, à la fois cachée et révélée. Quant à Moïse, il symbolise la loi reçue de Dieu, et Élie représente les Prophètes. À eux deux, ils sont donc ″la Loi et les Prophètes″, expression par laquelle les juifs désignent leur Bible, celle que nous appelons ″Ancien Testament″. Jésus transfiguré, c’est vraiment le Christ accomplissant les Écritures.
â Profitons du confinement pour méditer sur Ombre et lumière.
NOUS AVONS TOUS fait l’expérience de la peur. Au cœur des lectures de ce jour, l’affirmation de Paul ″Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ?″ (deuxième lecture) vient comme un cri. Dieu nous donne la preuve de son amour par son Fils livré pour nous. Nous voici dans un renversement complet de tous les systèmes religieux fondés le plus souvent sur l’idée même d’un Dieu vengeur, d’un Dieu qui ne peut vivre que du sang de ses créatures. Tel est le système religieux qui prévaut en particulier dans de nombreuses religions de l’Antiquité et que le Dieu de la Bible refuse lorsqu’il fait alliance avec l’homme. La peur, des disciples vont la vivre au soir du Vendredi saint, une telle peur qu’il faudra du temps pour qu’elle se transforme en joie à Pâques et les jours suivants.
â Quel est donc l’enseignement que nous
devons retirer de cet épisode ? De la Transfiguration.
-Notre vie n’est pas en nous, elle est toujours en celui qui nous la
donne.
-Notre force n’est pas en nous, mais en celui qui nous la donne.
-Notre courage n’est pas en nous, mais en celui qui nous le donne.
-L’homme n’est pas fort, il est rendu fort.
-L’homme n’est pas immortel, il est rendu vainqueur de la mort.
-L’homme n’affronte la mort que dans la lumière de celui qui l’appelle à la
vie.
Nous sommes en Carême et la liturgie de ce Dimanche nous propose ce beau récit
de la Transfiguration : Dieu se révèle et donne aux disciples de voir
Jésus transfiguré ! Quelle chance pour Pierre, Jacques et Jean ! Quel
évènement extraordinaire ! Et nous, avons-nous cette chance ? Dieu se
révèle-t-il à nous en notre temps ?
â Les juifs, puis les chrétiens mais aussi
les musulmans ont fait d’Abraham leur père dans la foi. Mais la foi, est-ce se
tenir dans l’attitude de soumission et de confiance aveugle ? Est-ce ne
pas interroger ? Je ne le crois pas. IL faut plutôt voir l’œuvre dans ce
récit fondateur la pédagogie de Dieu.
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