13 février 2021

6ème dimanche ordinaire – Année B >>>

Première lecture : Lv 13, 1-2.45-46
Psaume : 31
Refrain : Tu es un refuge pour moi ; de chants de délivrance tu mas entouré.
Deuxième lecture : 1 Co 10, 31-11, 1
Evangile : Mc 1, 40-45

Définition «la fidélité.» 

Depuis quelques semaines les textes bibliques nous parlent de nombreuses guérisons effectuées par Jésus. Dans chaque histoire racontée par les Evangélistes il y a un sens ou plutôt un message différent. Aujourd’hui c’est l’histoire d’un lépreux.

Derrière cette maladie, derrière la lèpre, on peut voir toutes nos fragilités, nos handicaps, nos toxicomanies…, ce qui nous ronge de l’intérieur et nous défigure le visage, tout ce qui nous empêche d’être un membre à part entière de la communauté humaine et d’offrir ce que nous avons d’unique. Dans ce lépreux de l’Evangile, il y a un peu de moi et un peu de mon voisin. Ce que l’on retient du récit évangélique, c’est la guérison quasi magique du lépreux par Jésus. Et s’il n’y avait rien de magique dans ce récit... Et si la bonne nouvelle avait une couleur un peu différente de ce qu’on imagine...

N’oublions pas que notre lépreux est en train de faire une démarche: il a reconnu sa maladie, il en souffre et il veut s’en sortir;  tout son être  appelle à un changement. Tout cela peut paraître évident, mais une partie de la guérison est là. Ne tenons pas pour acquis que ce désir de changement est présent chez tous ceux qui sont marqués par la maladie ou un handicap. Combien d’alcooliques ou toxicomanes sont incapables de reconnaître leur problème? Et quand je parle de toxicomanie, je pense aussi à ce qui n’était pas le cas le siècle passé, mais aujourd’hui OUI. Ce qui nous empoisonne aujourd’hui, c’est l’Internet, la pornographie, les jeux vidéo, et beaucoup d’autre. Bien souvent, il faut un événement très douloureux ou un choc très violent pour qu’on se regarde enfin avec vérité, comme dans le miroir. Il est possible que de voir sa toxicomanie étalée au grand jour, il faut se retrouver au seuil de la prison ou d’un hôpital spécialisé, ou en face d’une autre tragédie…, ce qui sera le choc salutaire qui permettra à chacun de nous de se regarder en face.

Pourtant, simplement reconnaître sa lèpre et désirer sa guérison est insuffisant. Il faut la foi. Il s’agit de la foi qui nous amène à nous tourner vers quelqu’un d’autre et à dire: «Si tu veux, tu peux me guérir». Car en reconnaissant sa lèpre, on a aussi reconnu qu’on était incapable de s’en sortir seul. La foi permet cette relation de confiance avec quelqu’un d’autre, la foi permet de se voir avec les yeux de l’autre. Un jour un toxicomane disait: « Je ne suis qu’un gars de prison », il se faisait répondre: non, tu es Jean-Marie. Quand Jésus dit: «Je le veux, sois purifié», il dit en fait: «Je veux que tu sois tout ce que je vois de toi».

Nous n’avons cependant touché jusqu’ici que la moitié du récit du lépreux. De manière surprenante, après la guérison, Jésus rudoie l’ex-lépreux et le chasse. Il lui donne en quelque sorte un coup de pied au cul. Pourquoi? Bien sûr, il veut qu’il rencontre les autorités religieuses afin d’officialiser sa réintégration sociale. L’image de soi avec la lèpre et l’image de soi guéri doivent continuer à faire partie de nous, et cette distance entre les deux images constitue l’indicateur symbolique de tout le chemin qu’il reste à parcourir. Voilà le sens du silence demandé par Jésus au lépreux: ne te fige pas sur l’événement de ta guérison, poursuis ta route.

L’eucharistie célèbre notre joie d’être guéri et d’être intégré à une famille. Le Carême qui est devant nous, nous donnera l'occasion de nous mettre en chemin et de tomber à genoux.

Nous ferons nôtre cette prière: «Si tu le veux, tu peux me purifier». Oui, Seigneur, que toute notre vie soit imprégnée de ton amour afin que nous puissions le communiquer à tous. 


E Le coin des enfants : Définition : la lèpre.

La lèpre: Toutes les maladies de peau étaient appelées lèpres. Ces maladies étaient considérées comme des châtiments de Dieu envoyés aux hommes pécheurs. Lorsqu'on était malade de la lèpre, on était classé impur et donc exclu, banni de la société. Personne ne devait approcher les lépreux sous peine de devenir impur à son tour. Seul Dieu pouvait guérir l'homme de la lèpre.
Quand la lèpre disparaissait, on pensait que c'était le signe du pardon de Dieu. Le lépreux pouvait être ré-introduit dans la société mais il devait auparavant aller voir un prêtre qui reconnaissait la guérison et il devait aussi offrir un sacrifice pour le pardon de ses péchés.

-L'action de Jésus: une purification: Être purifié, c'est avoir la possibilité de rejoindre la communauté et Dieu. C'est être ré-introduit dans une circulation de vie, d'amour, de lumière. C'est être ré-introduit dans une communion. Jésus désire ré-introduire l'homme dans cette relation avec Dieu, parce que c'est cette relation avec Dieu qui va véritablement transformer, illuminer, pousser vers les autres, réunir ce qui était séparé.

-Un chemin vers Dieu: Jésus veut que le Royaume grandisse sur terre! Le lépreux est pauvre de tout certes! Mais tellement riche aussi: sa confiance est forte, son humilité lui permet de tout recevoir, sa prière est intense. Le lépreux s'incline, il se fait tout petit (à genoux, face contre terre) car il sait qu'il n'est rien face à l'Immensité de Dieu. Il sait aussi que Dieu relève toujours plus haut que l'état dans lequel on se présente à lui. Le lépreux ressemble aux "pauvres" de la Bible qui chantent les Psaumes et qui savent que terre et Ciel sont liés! Le lépreux se déplace, il sait que le Royaume de Dieu est déjà là, qu'il se laisse rencontrer, et qu'il peut grandir en lui et autour de lui! Le lépreux en moi:

La lèpre symbolise aussi tous les maux de l'homme, toute sa souffrance, tout son péché. Pour en être purifié, il faut les voir, les reconnaître, les désigner et désirer les «soigner». Pour cela, il faut oser se présenter devant Dieu tels que nous sommes, lui demander son aide (le lépreux supplie) et accueillir sa lumière pour qu'elle transfigure ce qui est abîmé en nous.


PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

â Profitons du confinement pour méditer sur la loi du temps de Moïse.

La loi de Moïse, rappelée par la première lecture, n’était pas seule à traiter les lépreux en parias. Maladie contagieuse, la lèpre passait dans les sociétés antiques pour une malédiction qui retranchait ses victimes de tout contact avec autrui, les privant ainsi des soins qui auraient pu les soulager. En touchant le lépreux qui l’aborde, Jésus enfreint un tabou social et religieux. S’il renverse le mur d’une implacable ségrégation, c’est au nom d’un amour dont nul ne doit être exclu. De ses disciples, Jésus attend qu’ils brisent les barrières de la peur et du conformisme pour étendre la main vers leurs frères et sœurs déshérités. Avons-nous des yeux pour voir les millions de parias que le monde soi-disant développé rejette sur ses marges, ″hors du camp″ ?

â Profitons du confinement pour méditer sur la maladie.

La lèpre est évoquée dans la première lecture et l’évangile. Elle était l’objet d’un confinement, tant cette maladie apparaissait contagieuse et inguérissable. En outre, dans la mentalité du temps de Jésus, cette maladie ne pouvait qu’être la conséquence de péchés graves. Raison de plus pour s’en éloigner. Mais si le livre du Lévétique insiste pour que l’on crie ″impur, impur″, au passage d’un lépreux, Jésus, lui, pris de compassion ose toucher et, en touchant, doit être mis à l’écart, tandis que le lépreux se trouve réintégré.

Sans traiter de la lèpre, Paul dans la deuxième lecture, nous propose d’imiter le Christ, c’est-à-dire de tout faire pour la gloire de Dieu. Or, si la lèpre a quasiment disparu aujourd’hui, ce qu’elle provoquait au temps de Jésus, l’exclusion, demeure. Ce sont les sans–papiers refoulés, les chômeurs, les conjoints séparés, les enfants abandonnés. Jésus se préoccupait de tous les exclus et jugeait qu’aucune lèpre n’était inguérissable, sinon physiquement, tout au moins socialement. Et aujourd’hui, l’Évangile nous rappelle en permanence que nous sommes réunis le dimanche, à la même table, en un seul corps du Christ, et qu’il nous faut guérir nos communautés de la lèpre de nos exclusions.

â Profitons du confinement pour méditer : sur la Santé et la Sainteté ;

S’IL EST BIEN NATUREL de désirer la santé, il est plus difficile de dire ce qu’elle est. À notre époque, où le souci de santé revêt une importance primordiale, certaines définitions de la santé risquent d’être source de malentendus. À vouloir présenter la santé comme ″un état de bien-être complet, psychologique, social et mental, et pas seulement l’absence de maladie″, ne risque-t-on pas de négliger de négliger le sens de la vie ? Au nom d’une certaine ″qualité de vie″, notre société aimerait s’arroger le droit de décider qui mérite et qui ne mérite pas de vivre. Or si, comme l’affirme l’auteur du livre de l’Ecclésiastique, ″il n’y a richesse préférable à la santé″. L’évangile nous révèle le secret de la bonne santé, source d’allégresse pour celui qui l’accueille et sait rendre grâce. La santé trouve sa perfection dans ce que la Bible appelle la sainteté dont la source est en Dieu.

Car la santé donnée par le Christ n’est pas d’abord un ″état de bien être″ inaccessible pour certains – les infirmes, les malades, les handicapés –, illusoire pour d’autres – ceux qu’on dit bien-portants. Par la foi au Christ. Être saint, c’est désirer la sainteté, c’est participer à la vie divine par le Christ et recevoir de sa plénitude ″grâce après grâce. (Jn 1, 16). Tout homme est invité à atteindre cette union parfaite avec le Christ et à répondre ainsi à l’appel universel à la sainteté dans l’Église″ : ″Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait″ (Mt 5, 48).


Le Christ a pris le mal sur Lui pour nous sauver.
Le jeudi 11 févier, c’était la fête de Notre Dame de Lourdes, journée mondiale de prière pour les malades. Ils sont souvent isolés, parce que privés des relations spéciales du quotidien.
 Au temps de Jésus, la lèpre était on soi une maladie qui isolait en raison du risque de contagion par le toucher. Dans ces temps de pandémie où les masques, la distanciation, et la purification des mains sont recommandés, il est possible de mieux comprendre combien, à la manière d’un virus qui peut séparer et inquiéter, le péché, sous toutes ses formes, est un mal encore bien plus grand que les maladies qui touchaient les corps. C’est l’occasion de s’appuyer plus que jamais sur Jésus sauveur, dans une foi renouvelée.

PSAUME 101: Extrait:
"Seigneur, entends ma prière: Que mon cri parvienne jusqu'à toi!
Mes jours s'en vont en fumée. A force de crier ma plainte,
Ma peau colle à mes os. Mais toi, Seigneur, tu es là pour toujours!"

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