Définition «la fidélité.»
● Depuis quelques semaines les textes
bibliques nous parlent de nombreuses guérisons effectuées par Jésus. Dans
chaque histoire racontée par les Evangélistes il y a un sens ou plutôt un
message différent. Aujourd’hui c’est l’histoire d’un lépreux.
Derrière
cette maladie, derrière la lèpre, on peut voir toutes nos
fragilités, nos handicaps, nos toxicomanies…, ce qui nous ronge de
l’intérieur et nous défigure le visage, tout ce qui nous empêche d’être un
membre à part entière de la communauté humaine et d’offrir ce que nous avons
d’unique. Dans ce lépreux de l’Evangile, il y a un peu de moi et un peu de mon
voisin. Ce que l’on retient du récit évangélique, c’est la guérison quasi
magique du lépreux par Jésus. Et s’il n’y avait rien de magique dans ce
récit... Et si la bonne nouvelle avait une couleur un peu différente de ce
qu’on imagine...
● N’oublions pas que notre lépreux est en
train de faire une démarche: il a reconnu sa maladie, il en souffre et il veut
s’en sortir; tout son être appelle à un changement. Tout cela peut
paraître évident, mais une partie de la guérison est là. Ne
tenons pas pour acquis que ce désir de changement est présent chez tous ceux
qui sont marqués par la maladie ou un handicap. Combien
d’alcooliques ou toxicomanes sont incapables de reconnaître leur problème?
Et quand je parle de toxicomanie, je pense aussi à ce qui n’était pas le cas le
siècle passé, mais aujourd’hui OUI. Ce qui nous empoisonne aujourd’hui, c’est
l’Internet, la pornographie, les jeux vidéo, et beaucoup d’autre. Bien souvent,
il faut un événement très douloureux ou un choc très violent pour qu’on se
regarde enfin avec vérité, comme dans le miroir. Il est possible que de voir sa
toxicomanie étalée au grand jour, il faut se retrouver au seuil de la prison ou
d’un hôpital spécialisé, ou en face d’une autre tragédie…, ce qui sera le choc
salutaire qui permettra à chacun de nous de se regarder en face.
● Pourtant, simplement reconnaître sa lèpre
et désirer sa guérison est insuffisant. Il faut la foi. Il
s’agit de la foi qui nous amène à nous tourner vers quelqu’un d’autre et à
dire: «Si tu veux, tu peux me guérir». Car en reconnaissant sa lèpre, on a
aussi reconnu qu’on était incapable de s’en sortir seul. La foi permet cette
relation de confiance avec quelqu’un d’autre, la foi permet de se voir avec les
yeux de l’autre. Un jour un toxicomane disait: « Je ne suis qu’un gars de
prison », il se faisait répondre: non, tu es Jean-Marie. Quand Jésus dit: «Je
le veux, sois purifié», il dit en fait: «Je veux que tu sois tout ce que je
vois de toi».
● Nous n’avons cependant touché jusqu’ici
que la moitié du récit du lépreux. De manière surprenante, après la guérison,
Jésus rudoie l’ex-lépreux et le chasse. Il lui donne en quelque sorte un coup
de pied au cul. Pourquoi? Bien sûr, il veut qu’il rencontre les autorités
religieuses afin d’officialiser sa réintégration sociale. L’image de soi avec
la lèpre et l’image de soi guéri doivent continuer à faire partie de nous, et
cette distance entre les deux images constitue l’indicateur symbolique de tout
le chemin qu’il reste à parcourir. Voilà le sens du silence demandé par Jésus
au lépreux: ne te fige pas sur l’événement de ta guérison, poursuis ta route.
● L’eucharistie célèbre notre joie d’être
guéri et d’être intégré à une famille. Le Carême qui est devant
nous, nous donnera l'occasion de nous mettre en chemin et de tomber à genoux.
E
Le coin des enfants : Définition :
la lèpre.
La
lèpre: Toutes les maladies de peau étaient appelées lèpres. Ces maladies étaient
considérées comme des châtiments de Dieu envoyés aux hommes pécheurs. Lorsqu'on
était malade de la lèpre, on était classé impur et donc exclu, banni de la
société. Personne ne devait approcher les lépreux sous peine de devenir impur à
son tour. Seul Dieu pouvait guérir l'homme de la lèpre.
Quand la lèpre disparaissait, on pensait que c'était le signe du pardon de
Dieu. Le lépreux pouvait être ré-introduit dans la société mais il devait
auparavant aller voir un prêtre qui reconnaissait la guérison et il devait
aussi offrir un sacrifice pour le pardon de ses péchés.
-L'action
de Jésus: une purification: Être purifié, c'est avoir la possibilité de
rejoindre la communauté et Dieu. C'est être ré-introduit dans une circulation
de vie, d'amour, de lumière. C'est être ré-introduit dans une communion. Jésus
désire ré-introduire l'homme dans cette relation avec Dieu, parce que c'est
cette relation avec Dieu qui va véritablement transformer, illuminer, pousser
vers les autres, réunir ce qui était séparé.
-Un
chemin vers Dieu: Jésus veut que le Royaume grandisse sur terre! Le lépreux est
pauvre de tout certes! Mais tellement riche aussi: sa confiance est forte, son
humilité lui permet de tout recevoir, sa prière est intense. Le lépreux
s'incline, il se fait tout petit (à genoux, face contre terre) car il sait
qu'il n'est rien face à l'Immensité de Dieu. Il sait aussi que Dieu relève
toujours plus haut que l'état dans lequel on se présente à lui. Le lépreux
ressemble aux "pauvres" de la Bible qui chantent les Psaumes et qui
savent que terre et Ciel sont liés! Le lépreux se déplace, il sait que le
Royaume de Dieu est déjà là, qu'il se laisse rencontrer, et qu'il peut grandir
en lui et autour de lui! Le lépreux en moi:
La
lèpre symbolise aussi tous les maux de l'homme, toute sa souffrance, tout son
péché. Pour en être purifié, il faut les voir, les reconnaître, les désigner et
désirer les «soigner». Pour cela, il faut oser se présenter devant Dieu tels
que nous sommes, lui demander son aide (le lépreux supplie) et accueillir sa
lumière pour qu'elle transfigure ce qui est abîmé en nous.
PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE
â Profitons du confinement pour méditer sur
la loi du temps de Moïse.
La loi de Moïse, rappelée par la première
lecture, n’était pas seule à traiter les lépreux en parias. Maladie
contagieuse, la lèpre passait dans les sociétés antiques pour une malédiction
qui retranchait ses victimes de tout contact avec autrui, les privant ainsi des
soins qui auraient pu les soulager. En touchant le lépreux qui l’aborde, Jésus
enfreint un tabou social et religieux. S’il renverse le mur d’une implacable
ségrégation, c’est au nom d’un amour dont nul ne doit être exclu. De ses
disciples, Jésus attend qu’ils brisent les barrières de la peur et du
conformisme pour étendre la main vers leurs frères et sœurs déshérités.
Avons-nous des yeux pour voir les millions de parias que le monde soi-disant
développé rejette sur ses marges, ″hors du camp″ ?
â Profitons du confinement pour méditer sur la maladie.
La lèpre est évoquée dans la première
lecture et l’évangile. Elle était l’objet d’un confinement, tant cette maladie
apparaissait contagieuse et inguérissable. En outre, dans la mentalité du temps
de Jésus, cette maladie ne pouvait qu’être la conséquence de péchés graves.
Raison de plus pour s’en éloigner. Mais si le livre du Lévétique insiste pour
que l’on crie ″impur, impur″, au passage d’un lépreux, Jésus, lui, pris
de compassion ose toucher et, en touchant, doit être mis à l’écart, tandis que
le lépreux se trouve réintégré.
Sans
traiter de la lèpre, Paul dans la deuxième lecture, nous propose d’imiter le
Christ, c’est-à-dire de tout faire pour la gloire de Dieu. Or, si la lèpre a
quasiment disparu aujourd’hui, ce qu’elle provoquait au temps de Jésus,
l’exclusion, demeure. Ce sont les sans–papiers refoulés, les chômeurs, les
conjoints séparés, les enfants abandonnés. Jésus se préoccupait de tous les
exclus et jugeait qu’aucune lèpre n’était inguérissable, sinon physiquement,
tout au moins socialement. Et aujourd’hui, l’Évangile nous rappelle en
permanence que nous sommes réunis le dimanche, à la même table, en un seul
corps du Christ, et qu’il nous faut guérir nos communautés de la lèpre de nos
exclusions.
â Profitons du confinement pour méditer : sur la Santé et la Sainteté ;
S’IL EST BIEN NATUREL
de désirer la santé, il est plus difficile de dire ce qu’elle est. À notre
époque, où le souci de santé revêt une importance primordiale, certaines
définitions de la santé risquent d’être source de malentendus. À vouloir
présenter la santé comme ″un état de bien-être complet, psychologique, social
et mental, et pas seulement l’absence de maladie″, ne risque-t-on pas de
négliger de négliger le sens de la vie ? Au nom d’une certaine ″qualité de
vie″, notre société aimerait s’arroger le droit de décider qui mérite et qui ne
mérite pas de vivre. Or si, comme l’affirme l’auteur du livre de
l’Ecclésiastique, ″il n’y a richesse préférable à la santé″. L’évangile nous
révèle le secret de la bonne santé, source d’allégresse pour celui qui
l’accueille et sait rendre grâce. La santé trouve sa perfection dans ce que la
Bible appelle la sainteté dont la source est en Dieu.
Car la santé donnée par le Christ n’est pas d’abord un ″état de bien être″ inaccessible pour certains – les infirmes, les malades, les handicapés –, illusoire pour d’autres – ceux qu’on dit bien-portants. Par la foi au Christ. Être saint, c’est désirer la sainteté, c’est participer à la vie divine par le Christ et recevoir de sa plénitude ″grâce après grâce. (Jn 1, 16). Tout homme est invité à atteindre cette union parfaite avec le Christ et à répondre ainsi à l’appel universel à la sainteté dans l’Église″ : ″Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait″ (Mt 5, 48).
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