30 janvier 2021

4ème dimanche ordinaire – Année B >>>

Première lecture : Dt 18, 15-20
Psaume : 94
Refrain : Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez, la voix du Seigneur.
Deuxième lecture : 1 Co 7, 32-35
Evangile : Mc 1, 21-28

Définition de  … ! 

La première lecture de ce jour est une lecture très importante qui nous dit des choses capitales concernant la révélation de Dieu à l’humanité. Elle nous rappelle tout d’abord que Dieu nous parle, qu’il s’adresse à nous. Dans la plupart des traditions religieuses que nous connaissons, en dehors du christianisme, du judaïsme et de l’Islam, l’expression religieuse était toujours une recherche de Dieu, un mouvement de l’homme vers Dieu, une expression de son désir de trouver des réponses aux grandes questions de l’humanité. D’ailleurs la majorité des non-croyants qui regardent nos religions de l’extérieur, ont tendance à faire cette analyse : « les croyants cherchent, se disent-ils, des réponses à leurs questions, ils se rassurent ». Et comment pourraient-ils entrer, sans la foi, dans la logique de la Révélation : celui d’un Dieu qui cherche l’homme, d’un Dieu qui s’adresse à l’humanité, qui les appelle au salut.

Le paradoxe, c’est que ce peuple, à qui Dieu s’adresse n’est pas toujours content d’entendre la voix de Dieu. Il oscille entre un sentiment de joie, celui d’être aimé, d’être considéré, d’être sauvé, et un sentiment de peur : on ne peut voir Dieu sans mourir. J’aimerais revenir sur cette peur et l’analyser en profondeur pour essayer de la combattre en nous et de la transformer en crainte salutaire, celle dont il est question dans le magnificat. C’est normal que j’aie peur de Dieu, tant Dieu est celui dont on me dit que je le verrai à ma mort. Comme j’ai peur de la mort, je préfère voir Dieu le plus tard possible. C’est d’ailleurs ce que nous disent les gens lorsque nous leur parlons de la vie éternelle : « oui mais le plus tard possible ! » Derrière ce désir de voir Dieu, mais le plus tard possible, il y a certes une fausse conception de ce qu’est la vie éternelle et du fait qu’elle est déjà commencée, mais il y a aussi, peut-être, la volonté ambiguë de la tranquillité : « Que Dieu me laisse tranquille. Plus tard je me convertirai, plus longtemps je pourrai profiter des plaisirs de la vie, continué de vivre ma vie et de ne pas être embêté par toutes ces questions religieuses ». On met Dieu au placard, pour pouvoir rester dans son canapé et ne pas trop sortir de chez soi, ne pas trop sortir de soi. Or nous remarquons souvent que le bonheur, le vrai, c’est justement de sortir de soi, d’aller à la rencontre des autres, de faire de grandes choses qui ne sont pas immédiatement attirantes. C’est de résister au repli sur soi, au plaisir considéré comme un but uniquement. Le plaisir est bon mais s’il est finalisé par autre chose que lui-même. Sinon il engendre la tristesse et ennui. Il faut que je fasse mourir mon « moi » envahissant que je n’aime pas parce que je sais, au plus intime de moi-même qu’il s’oppose à mon bonheur, à mon salut, à la vie de mon cœur, de mon âme.

Alors parfois comme le peuple d’Israël nous avons tendance à dire : « je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir ! » Oui la vie éternelle est déjà commencée à mesure que j’accepte cette mort de mon égoïsme et de mon orgueil, que j’accepte que Dieu me sorte de mes petites perspectives et de mes vues mesquines. Et cette action, il la réalise par la rencontre. Lui seul peut réaliser ce miracle de ma sanctification. Si je pense que c’est par mes petits efforts que j’arriverai à me sanctifier je me trompe ! La première mission du chrétien, c’est d’écouter la voix de Dieu, de se laisser toucher par lui. C’est la rencontre avec le Dieu vivant qui transformera ma vie et qui me transformera moi-même.

La foi c’est de croire en Dieu et de croire Dieu, d’avoir confiance en lui et de faire sa volonté. La foi c’est d’écouter sa Parole, de la méditer. La foi est relation à Dieu, relation d’amour ! Et cette foi, elle se vérifie dans mes actions, elle s’exprime dans la charité. Demandons au Seigneur, « de pouvoir l’adorer sans partage et d’avoir pour tout homme une vraie charité. »


E Le coin des enfants : Définition : l’autorité

- L'autorité de Jésus? Quand on parle d'autorité, on peut avoir en mémoire une personne autoritaire qui écrase les gens autour d'elle: elle veut dominer, elle veut qu'on lui obéisse, elle veut être maître des faits et gestes de ceux qui l'entourent. Les gens autour d'elle peuvent continuer à obéir parce qu'ils ont peur de cette personne.

Mais en fait, cette personne ne leur apporte rien; elle n'aide aucun à se construire. Mais l'autorité, c'est pourtant autre chose! Etymologiquement, "auctoritas" signifie ce qui donne confiance à l’autre en lui permettant de devenir acteur de sa vie.

- L'autorité des parents par exemple permet à l'enfant de grandir, de construire sa vie.  D’après le dictionnaire historique de la langue française ROBERT: "Autorité vient du latin auctoritas désignant le fait d’être "auctor", c’est-à-dire fondateur, instigateur,..., auteur d’une œuvre."

Jésus ne force personne à l'écouter, Jésus ne force personne à lui obéir, Jésus ne veut pas dominer ceux qui l'entourent! Jésus veut seulement les aider à se réveiller, à se lever, à s'épanouir au soleil de Dieu! Par ses paroles, on l'a vu, il remue profondément les hommes: Il les réveille, les touche, les bouscule, les dérange, les émerveille, les fait réfléchir, les ouvre, leur fait faire un déplacement intérieur, les libère, les guérit, les aide à changer de vie.

- La parole de Jésus remue, relève, fait grandir, élève, conduit à la Vie! Jésus est instigateur, auteur du "dérangement", du "bousculement", de la levée de Vie en l'homme! C'est pour cela que l'on peut dire que Jésus enseigne avec autorité! Parler avec autorité, c'est parler avec des paroles qui touchent, qui interpellent, avec des paroles qui agissent. Parler avec autorité, c'est entraîner les autres vers plus de vie!

- L'autorité de Jésus vient de plus loin! Et cette autorité vient parce que Jésus fait UN avec son Père! Il s'abandonne; il se laisse conduire! Quelle est ma relation avec le Père?
Quand je dis le "Notre Père", est-ce que je récite une prière ou est-ce que je la pense, est-ce que je la vis? Est-ce que j'accepte de me laisser conduire.


PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

 â Profitons du confinement pour méditer sur Jésus, homme libre.

Si Jésus a impressionné et fasciné nombre de ses auditeurs, s’il a inquiété les autorités de son pays au point de s’attirer un verdict de mort, cela est à mettre au compte du rayonnement exceptionnel qui émanait de lui et qui transparaît, aujourd’hui encore, à chaque page des évangiles. À la synagogue de Capharnaüm, Jésus « parlait en homme qui a autorité ». La liturgie de ce dimanche nous convie à relire dans cette perspective les paroles adressées par Dieu à Moïse : « C’est un prophète comme toi que je susciterai du milieu de leurs frères ; je mettrai mes paroles dans sa bouche. » Des messagers de cette trempe, notre temps en a un criant besoin. Or, la parole du prophète se vérifie dans le témoignage de sa vie ; elle s’affermit dans la docilité à l’Esprit de Dieu.

â Profitons du confinement pour méditer sur le prophète.

Qu’est-ce qu’un prophète ? Un « porte-parole » de Dieu. « Je mettrai dans sa bouche mes paroles », dit le Seigneur en à annonçant à Moïse qu’il « fera se lever » un autre prophète au milieu du peuple. Jésus est-il un prophète ? Non ! Il ne peut pas être un prophète parmi d’autres. En revanche, on peut le considérer comme un prophète par excellence, celui qui accomplit et surpasse le ministère prophétique. Ses prédécesseurs étaient des porte-parole de Dieu, il est la Parole même de Dieu.

Chez les hommes, quand on parle de l’autorité, nous avons souvent une réaction réservée. Sans doute à causes des dérives autoritaires, que l’on trouve dans la société, et quelquefois dans l’Église. On la confond avec le pouvoir,  politique notamment, qui peut être écrasant, comme c’est le cas dans les dictatures.

L’autorité est autre chose. Elle implique, certes, une supériorité de celui qui en est investi. Mais le mot français, issu du latin, est souvent mis en rapport avec le verbe correspondant qui signifie « augmenter », «faire grandir». Il est heureux que ce terme ait été retenu pour qualifier l’enseignement de Jésus (évangile). Car l’enseignement de Jésus, maître incomparable, fait grandir ceux qui l’accueillent. Il n’a pas pour but de les rapetisser, de les soumettre, d’en faire des esclaves. Ceux qui deviennent ses disciples sont considérés par lui comme ses amis. Sa parole ne tombe pas comme un ordre inexorable ; elle descend dans le cœur et l’esprit pour éclairer, réconforter, orienter vers une vie meilleure. Il vient combattre là où nous sommes réduits au silence et à l’impuissance. Nous venons à lui en ce dimanche pour recevoir les fruits de son autorité, puisqu’il est présent parmi nous par la Parole et par le Pain.

 â Profitons du confinement pour méditer  sur les prophètes de notre temps.

Des prophètes, il en existe encore aujourd’hui. Et bien sûr quand on vous demande qui, les noms de Martin Luther King, Gandhi, l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle, Joseph Wresinski, (prêtre, il créera une association qui deviendra « Aide à Toute Détresse » (ATD). Madeleine Delbrêl, Pierre Rabhi, Paysan, écrivain et penseur français d'origine algérienne, l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France, et d’autres nous viennent facilement aux lèvres. Mais il en est beaucoup d’autres plus proches de nous. Encore faut-il se mettre d’accord sur ce qu’est un prophète. Regardons Jésus, il est un homme libre et ne dit que des paroles vraies. Il change quelque chose dans le cœur des hommes.

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