Définition: …pardonner …
● L’une des choses qui surprenne en France, c’est la facilité avec laquelle le mot « pardon » est employé ! On bouscule quelqu’un : « pardon », on entre dans une pièce : « pardon », on demande le passage : « pardon »… pardon par-ci pardon par-là ! Mais à force de l’utiliser tout le temps et partout, nous finissons par oublier le vrai sens du mot !
● Il est intéressant de voir comment Pierre pose la question à Jésus. C’est une question concrète ! Il savait bien que les frères doivent exercer le pardon mutuel de leurs offenses, mais la question principale c’est : combien de fois doit-on pardonner ? Jusqu’à sept fois, le chiffre parfait, dit Pierre ? Et Jésus demande à Pierre d’aller encore plus loin : non, pas 7 fois mais 70 fois 7 fois ! Autrement dit, aimer jusqu’au bout !
● Le pardon, avant d’être quelque chose que nous donnons, c’est un don que nous recevons. Dans la parabole que le Christ raconte à ses disciples il nous montre bien cela : la dette de quelqu’un est remise par le roi car il se rend compte que celui qui lui doit de l’argent n’est pas en mesure de le rembourser. L’homme reçoit une grâce inespérée de la part du roi et est enfin libéré de sa dette. Et un don reçu gratuitement doit être donné gratuitement… chose que ce serviteur ne le fera pas ! Il va refuser de « pardonner » la dette de quelqu’un d’autre, c’est un signe que le « pardon reçu » de la part du roi n’est pas allé jusqu’au cœur de cet homme, il ne s’est pas laissé toucher jusqu’au fond de son cœur.
● Mais le pardon n’est pas quelque chose d’automatique ! Nous avons besoin de temps parfois ! Pardonner l’autre c’est lui donner la possibilité d’être libéré et en le faisant, nous sommes libérés nous aussi. Et Dieu peut nous aider à vivre ce pardon si nous lui faisons confiance ! Car il ne s’agit pas simplement de dire « pardon » il est nécessaire que cela vienne transformer notre vie et c’est pour cela qu’il faut que le pardon vienne du fond du cœur ! Et le pardon est aussi un chemin… qui peut être difficile à arpenter mais si nous avançons sur ce chemin avec le Christ il nous aidera à nous donner au-delà même de ce que nous avons l’impression que nous sommes capables de donner.
● Le pardon, le vrai, ne peut être donné et reçu que si nous sommes enracinés dans l’amour du Christ qui nous appelle à aller plus loin. Pardonner l’autre c’est lui remettre sa dette mais pas d’une manière superficielle ! Il est nécessaire le faire « du fond du cœur », sans calculer ! Et c’est parce que c’est un chemin difficile que nous avons besoin de l’aide du Seigneur pour nous y conduire ! Car tout seuls nous ne pouvons pas grande chose ! Pardonner ce n’est pas oublier ! C’est savoir regarder la blessure et nous rendre compte qu’elle ne nous fait plus mal ! La trace est là, le souvenir est là, mais ce n’est plus douloureux ! Pardonner du « fond du cœur » c’est recevoir cette libération qui nous vient de ce don par amour qui est le pardon !
ELe coin des enfants : Pardonner
Il
s’agit de pardonner du fond du cœur, pas seulement avec des mots. Pensez à la
prière qu'il nous a enseignée - « pardonne-nous nos offenses, comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Jésus nous invite à ne pas
calculer !
Le
pardon est quelque chose de très créateur et qui va au-delà des faits
existants. En dépit de ce que les gens ont fait il reconnaît il discerne en eux
une bonté plus profonde. Le pardon demande une grande grâce.
La
justice peut être l’ennemi de l’amour. Pardonner à son frère ou à sa sœur
jusqu'à sept fois est suffisamment généreux! Après tout, il y a des limites,
c’est du moins ce que pense Pierre! Selon Jésus, mieux vaut pardonner jusqu’à
70 fois sept fois, autrement dit sans limites et continuellement. C'est ainsi
que le Seigneur nous aime : «Je vous ai remis toute cette dette...». Le pardon
n'est jamais facile, il est grâce de Dieu.
Pardonner
peut être très difficile. C.S.Lewis a écrit : « Tous disent que pardonner est
une bonne idée, jusqu’à ce qu’eux-mêmes aient à pardonner quelque chose ». Si
nous devons être prêts à pardonner soixante-dix fois, nous devons aussi être
prêts à demander pardon
-
Merci Seigneur de me pardonner sans cesse, je t’en prie, fais-moi la grâce de
pardonner à quelqu'un aujourd'hui.
Proverbes du jour :
- Puisse le pardon s’étendre dans un seul
mouvement sur toute la terre.
- Pardonner est une victoire sur soi-même.
PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE
â Pour la semaine qui vient… Pardonne à
ton frère de tout cœur.
Presque deux siècles avant le Christ, Ben Sirac le Sage tient une solide argumentation au sujet des motifs qui appellent au pardon envers autrui. Il anticipe les propos que Jésus tiendra plus tard sur le même sujet. Il est réconfortant d’entendre le sage énumérer les attitudes qu’il nous faut bannir – rancune, colère, vengeance, haine-, lorsque le prochain a pu nous faire du tort. Il recommande en revanche, l’indulgence et le pardon. Pour lui le pardon est source de guérison, validation de la prière et gage de salut : ″Pense à ton sort final…″ Ben Sirac multiplie les raisons pour lesquelles il faut pardonner et on perçoit chez lui des intuitions qui seront confirmés, entre autres, dans une pétition du Notre Père : ″Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.″
â Le pardon et le Christ.
Poursuivant le discours du Christ sur la vie en communauté, l’évangéliste fait apparaître une préoccupation des disciples : comment vivre le pardon en communauté ? (évangile). Le pardon est une expérience toujours difficile. Aller jusqu’à pardonner ″sept fois″, c’est déjà presque impensable pour ces hommes. Jésus leur montre en parabole que le pardon entre frères ne peut trouver sa force et son appui que dans la foi en la miséricorde du Père. Dès la première Alliance, la parole du Sage (première lecture) fait du pardon accordé au prochain la condition pour accueillir celui de Dieu. ″Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis″. Dans sa miséricorde, Dieu prend l’homme au sérieux ; il le libère certes, mais ne l’affranchit pas de ses responsabilités. Aujourd’hui, la parole de Dieu est une invitation pressante faite aux croyants : le Christ proclame la nécessité de s’ouvrir à la démesure de la miséricorde du Père. Au cours de chaque eucharistie, en recevant le pardon du Seigneur et en communiant à son corps offert, nous recevons la force d’emprunter le chemin du pardon, pour choisir la vie en accueillant la joie de sa présence.
â La force du pardon
Ceux
qui pardonnent sont les guérisseurs de l'humanité. Ils arrêtent le mal.... Pardonner, c'est
l'acte le plus puissant qu'il soit donné aux hommes d'accomplir. Les êtres
blessés qui pardonnent transforment leur propre blessure. Ils guérissent là où
ils sont la plaie qui défigure le visage de l'humanité depuis ses origines : la
violence. L'homme qui pardonne ressemble à Jésus. L'homme qui pardonne rend
Dieu présent.
Le
pardon est une démarche individuelle, pas collective. Le pardon est d’abord une
libération intérieure. « Il s’agit de libérer son cœur de la haine, ce poison.
Le
pardon est une affaire personnelle, privée, intime Et pourtant le pardon est
nécessaire pour guérir et grandir, l’homme ne peut pas vivre, retrouver une
certaine paix intérieure et construire l’avenir sans pardon.
Pardonner n'est pas oublier Enfin certains vous diront que « le pardon
n’appartient qu’a Dieu ». Le pardon relève à la fois de l’humain et du divin.
Le
pardon est une expression extrême de l’amour puisqu’il
s’agit d’aimer malgré l’offense subie
L'acte
de pardonner n'entraîne pas automatiquement l'acte de se réconcilier. C’est la
chaleur de l’amour qui fait l’essentiel de la croissance de tout être humain. Pardonner,
c'est donner à chacun le temps de grandir, de chanceler, de se relever, et de
tomber encore.
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