11 avril 2020

Pâques – Année A >>>


Première lecture: Ac 10, 34a.37-43
Psaume: 117 
Refrain : Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Deuxième lecture : Co 3, 1-4
Evangile: Jn 20, 1-9 
PU: Oh Christ, Ressuscité, exauce-nous..



🖝Que fête-t-on à Pâques ?


La fête de Pâques est la plus importante pour les chrétiens. Elle célèbre la Résurrection du Christ, sa victoire sur la mort qui est l’élément central de la foi chrétienne. Elle est la fête chrétienne la plus ancienne et la fête centrale de l’année liturgique.
La célébration de la fête de Pâques est l’occasion pour les chrétiens de renouveler leur profession de foi baptismale. C’est la raison pour laquelle les adultes demandant le baptême(les catéchumènes) sont baptisés dans leurs paroisses pendant la Vigile pascale. Le cierge pascal, symbole de la présence du Christ, est alors allumé et brillera du dimanche de Pâques à celui de la Pentecôte.

La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple. C’est pourquoi la fête de Pâques, célébrée par une messe solennelle, est le sommet du calendrier liturgique chrétien. Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de joie et de lumière.

🖝Le coin des enfants : D’où vient la coutume des œufs de Pâques ?

En Occident, dans les campagnes ou les jardins de la maison en ville, une mystérieuse chasse aux œufs s’organise au petit matin de Pâques. Selon la tradition, en revenant de Rome, les cloches qui se sont tues depuis le jeudi Saint au soir, y répandaient, œufs, cloches, cocottes et autres gourmandises. La coutume d’offrir des œufs ou des lapins en chocolat est d’origine commerciale.

Une coutume chrétienne

De nombreuses fêtes païennes célébraient donc la résurrection de la nature symbolisée par l’œuf, porteur d’un germe de vie. Mais c’est très probablement de l’interdiction faite par l’Église, jusqu’au XVII° siècle, de consommer des œufs pendant le Carême qu’est née la tradition des œufs de Pâques. Comme on ne pouvait empêcher les poules de pondre, on conservait précieusement ces œufs jusqu’à la fête de Pâques, à partir de laquelle il fallait écouler le stock !

*Le roi Louis XIV fait de l’œuf décoré de Pâques une institution. D’une part, ses gens devaient lui apporter le plus gros œuf pondu en son royaume durant la Semaine Sainte et, lui-même, le jour de Pâques, entouré de grandes corbeilles, distribuait en personne des œufs peints à la feuille d’or à ses courtisans aussi bien qu’à sa valetaille.

Ces dernières années, dans bien des familles françaises, se renoue ce geste de jadis au moment du dessert, le dimanche de Pâques. Sur un plateau, se trouvent quelques petits vases de fleurs, des œufs ou des petits lapins en chocolat. Les vitrines des pâtissiers les ont présentés à la gourmandise. À nous de dire aux convives de la fête leur signification pascale !


Pourquoi parle-t-on des cloches de Pâques ?

Le Jeudi Saint, au terme de la liturgie eucharistique, le célébrant porte au « reposoir » les pains consacrés, qui seront reçus par les fidèles lors de la « messe des présanctifiés » (pré-consacrés) le Vendredi Saint. L’autel où vient d’être célébré la Cène du Seigneur est vide et dépouillé. Devant ce reposoir eucharistique, ce sont les heures de Gethsémani que nous devons revivre. Les cloches sont condamnées au silence pendant trois jours en signe de deuil.

Pour expliquer l’absence de sonnerie pendant cette période, on a dit longtemps aux enfants que les cloches partaient à Rome. Le Pape les bénissait avant leur retour.

Ce n’est que dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques qu’elles carillonnent pour annoncer la joie de la résurrection du Christ.


Prière universelle 

Voici le jour d’exultation, Seigneur, que tu donnes à l’Église : qu’elle préserve la vie, protège la création, vive le pardon, annonce la paix, témoigne l’amour…R
 Voici le jour nouveau, Seigneur, que tu offres à toute la création : qu’elle te loue et te rende grâce pour le don de la Résurrection…R 

Voici le jour de joie, Seigneur, que tu donnes au monde : qu’il soit illuminé dans la vérité et la gloire de ta Pâque…R

Voici le jour d’allégresse, Seigneur, que tu offres aux hommes de bonne volonté, qu’ils accomplissent le bien envers le plus petit, le pauvre, le prisonnier et le malade surtout en ce temps de pandémie…R


               Définition: … La vie plus forte que la mort… !

Jour de Pâques Le samedi est passé ; un jour nouveau commence ; il commence dans la tristesse. C’est souvent le cas dans notre vie, surtout lorsque nous nous trouvons devant la tombe d’un être cher. Celle de Jésus n’a rien de particulier. C’est une tombe parmi d’autres. Il y a quand-même une tristesse en plus : ce n’est pas seulement le corps d’un ami qui finit dans cette tombe ; c’est aussi l’espérance d’un règne nouveau. Le premier jour de la semaine (dimanche), « Marie-Madeleine se rend au tombeau alors qu’il fait sombre ». Sa détresse est celle de toute personne qui se réveille chaque matin pour se trouver devant un grand vide. Celui que son cœur aime n’est plus là. C’est cette souffrance morale qui la pousse de grand matin vers le cimetière. Mais si nous sommes attentifs à la vie de notre monde, nous découvrons l’ampleur du drame. De nos jours, des pays entiers sont transformés en cimetières. Pensons à toutes les victimes de la pandémie du coronavirus. Tout le monde en parle, mais il ne faut pas oublier les victimes de l’oppression, de la violence, de la guerre, de la famine : devant ces images de mort, nous sommes souvent comme les disciples de Jésus : nous fuyons. Seules quelques pauvres femmes ont suivi Jésus jusqu’au bout. 

En ce premier jour, elles se rendent au tombeau. Elles sont préoccupées par la manière dont elles pourront y entrer. La pierre qui scelle la tombe est lourde, comme celles qui écrasent la vie des pauvres. Mais à leur arrivée, elles voient que la pierre est roulée de côté. Elles découvrent un ange vêtu de blanc. Elles sont alors saisies de crainte. Mais l’ange les rassure : « Ne craignez pas, vous : je sais bien que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n’est pas ici car il est ressuscité comme il l’avait dit (Mt 28, 5-6) ». Voilà l’Évangile de la résurrection qui nous est annoncé en ce dimanche. Cette première Pâque est offerte à trois pauvres femmes, seules, étrangères et méprisées. À travers elles, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres. Même si elle n’a lieu que pour ces trois pauvres femmes, elle concerne tous les disciples. Elles sont envoyées pour leur annoncer que Jésus est ressuscité d’entre les morts ; ils doivent se rendre en Galilée. C’est là qu’ils le trouveront. Les évangiles nous donnent plusieurs témoignages de la résurrection. Tous nous parlent du tombeau vide. Plus tard, ils rencontreront Jésus ressuscité. Partir de ce moment, les disciples seront envoyés pour annoncer la résurrection au monde entier. C’est ce témoignage que nous trouvons dans le livre des actes des apôtres. Tous les discours de Pierre après la Pentecôte sont centrés sur cet événement qui a bouleversé sa vie. 

La Passion et la résurrection de Jésus l’ont amené à avoir une tout autre vision de Dieu et de son œuvre de salut. Aujourd’hui, cette bonne nouvelle est annoncée à Corneille, un centurion romain. Avec Jésus, le salut est offert à tous ceux qui s’ouvrent à la foi. Même les païens peuvent devenir membres du peuple de Dieu.

Nous avons lu dans l’Évangile que, le jour de Pâques, les disciples sont invités à se rendre en Galilée, c’est-à-dire l’extrême périphérie d’Israël. C’est là que commence le monde des païens. C’était une région contaminée par des pratiques religieuses venues du paganisme. Et c’est là que Jésus a commencé sa mission. C’est aussi de là que les apôtres partiront sur les routes du monde. C’est important pour nous : le pape François nous rappelle inlassablement à aller vers les périphéries ; l’Évangile doit être annoncé à tous, en particulier à ceux qui sont les plus loin. Nous sommes tous envoyés pour évangéliser. N’oublions pas que la première évangélisatrice, c’est Marie-Madeleine, une pécheresse ; visiblement, elle n’a pas compris tout de suite ce qui se passait. Mais c’est elle qui est partie en toute hâte pour annoncer la bonne nouvelle aux apôtres. Et c’est parce qu’elle a osé le faire que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. À notre tout, n’attendons pas d’avoir tout compris pour nous lancer dans cette grande aventure. En ce jour, nous te supplions, Seigneur : mets en nous ton Esprit Saint. Alors notre vie, et non seulement nos paroles, sera une joyeuse annonce : Le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité, Alléluia.


🞽 Pour la semaine qui vient… : Les origines de Pâques


Étymologiquement, Pâques signifie « passage ». La fête chrétienne de Pâques trouve ses racines dans la fête juive de la Pâque, qui célèbre le passage de la mer rouge par les Hébreux lors de la libération d’Égypte.


Depuis la Résurrection du Christ, c’est la célébration du passage avec lui de la mort à la vie que les chrétiens célèbrent. Par sa Résurrection, le Christ sauve l’Homme du péché et l’appelle à la vie éternelle.

Les évangiles font le récit des événements du dimanche matin qui a suivi la mort de Jésus, lorsque les disciples de Jésus (les apôtres et les saintes femmes) ont trouvé son tombeau vide. Ils racontent aussi que Jésus leur est apparu à de nombreuses reprises dans des circonstances diverses pendant 40 jours jusqu’à une dernière apparition, lorsqu’ils l’ont vu monter au Ciel.

🞽 Éclairages du pape François
« Jésus Christ, par amour pour nous, s’est dépouillé de sa gloire divine ; il s’est vidé de lui-même, il a assumé la forme de serviteur et s’est humilié jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Pour cela Dieu l’a exalté et l’a fait Seigneur de l’univers. Par sa mort et sa résurrection, Jésus indique à tous le chemin de la vie et du bonheur : ce chemin est l’humilité. »
« Sa résurrection accomplit pleinement la prophétie du Psaume : la miséricorde de Dieu est éternelle, son amour est pour toujours, il ne mourra jamais. Nous pouvons nous confier totalement à lui, et nous lui rendons grâces parce qu’il est descendu pour nous jusqu’au fond de l’abîme. »
« L’amour a vaincu la haine, la vie a vaincu la mort, la lumière a chassé les ténèbres ! »
« Ce même amour par lequel le Fils de Dieu s’est fait homme et est allé jusqu’au bout du chemin de l’humilité et du don de soi, jusqu’aux enfers, jusqu’à l’abîme de la séparation de Dieu, ce même amour miséricordieux a inondé de lumière le corps mort de Jésus, l’a transfiguré, l’a fait passer dans la vie éternelle. Jésus n’est pas retourné à la vie d’avant, à la vie terrestre, mais il est entré dans la vie glorieuse de Dieu et il y est entré avec notre humanité, il nous a ouvert à un avenir despérance. Voilà ce qu’est Pâques : c’est l’exode, le passage de l’homme de l’esclavage du péché, du mal à la liberté de l’amour, du bien. »
« Venez et voyez ! »
« Voici le sommet de l’Évangile, voici la Bonne Nouvelle par excellence : Jésus, le Crucifié, est ressuscité ! Cet événement est à la base de notre foi et de notre espérance : si le Christ n’était pas ressuscité, le Christianisme perdrait sa valeur ; toute la mission de l’Église serait vidée de son élan, parce que c’est de là qu’il est parti et qu’il repart toujours. Le message que les chrétiens apportent au monde, le voici : Jésus, l’Amour incarné, est mort sur la croix pour nos péchés, mais Dieu le Père l’a ressuscité et l’a fait Seigneur de la vie et de la mort. En Jésus, l’Amour l’a emporté sur la haine, la miséricorde sur le péché, le bien sur le mal, la vérité sur le mensonge, la vie sur la mort. »