11 avril 2020

Samedi Saint - Année A >>>


Première lecture : Gn 1, 1 2,2
Psaume 103 : Refrain : O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre
Deuxième lecture : Ex 14, 1b – 15,1a
Cantique de Moïse : Chantons pour le Seigneur ! Eclatante est sa gloire !
Troisième lecture : 55, 1 – 11
Cantique d’Isaïe 12 : Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources de salut.

                                                    Epître aux Rm 6, 3b–11
Psaume 117 : Alléluia
Evangile : St Mt 28, 1 - 10



Veillée Pascale


Le élébrant rappelle que Dieu est feu d’amour et lumière. Il bénit le feu. Le nouveau cierge pascal, qui symbolise le Christ ressuscité, est allumé avec une flamme provenant de ce feu. On commence la procession de la lumière qui pénètre dans l’église obscure et qui manifeste la sortie des ténèbres à la suite du Christ. À l’entré de l’église le diacre tient le cierge élevé et chante "lumière du Christ" et l’assemblé répond "Nous rendons grâce à Dieu et chante "Joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père, saint et bienheureux Jésus-Christ". Au milieu de la nef, on renouvelle l’acclamation et la lumière est transmise aux cierges des fidèles. On est pris par ces centaines de bougies qui brillent dans la nuit. Après une troisième acclamation au pied de l’autel, le diacre chante " l’Exultet".

Veillée Pascale - La liturgie de la parole

Puis c’est une longue et très riche liturgie de la Parole qui évoque toute l’histoire du salut. Chaque texte met en évidence un aspect du mystère pascal, en le référant au baptême qui incorpore au Christ ressuscité. Le rituel propose sept lectures, mais il est possible de n’en faire que deux. Comme lectures, on choisi souvent le poème de la création (Genèse 1,1 -2,2), l’épreuve d’Abraham (Genèse 22,1...18), la sortie d’Égypte, le passage de la mer rouge (Exode 14,15 - 15,1), le don d’un esprit nouveau (Ezékiel 36,16-18). Au moment du Gloria solennel, on fait sonner joyeusement les cloches qui sont restées silencieuses depuis le Jeudi saint. St Paul ( Rm 6/3-11) donne le sens du baptême qui nous fait participer à la mort et à la résurrection du Christ.

L’évangile chanté, si cela est possible, marque le sommet de la liturgie de la parole. Il rapporte qu’au matin de Pâques, les femmes ont trouvé le tombeau vide et qu’un ange leur a annoncé la résurrection de Jésus. Le texte varie selon les trois années liturgiques (Année A Mt 28/1-10, Année B Mc 16/1-8, Année C Lc 24/1-12).

Veillée Pascale - La liturgie baptismale

* On célèbre ensuite la liturgie baptismale, la liturgie du baptême car la nuit de la Résurrection est, par excellence, la nuit de la naissance à la vie nouvelle dans le Christ. Après avoir chanté la litanie des saints (qui remplace la prière universelle) et procédé à la bénédiction de l’eau baptismale, le célébrant baptise les catéchumènes, s’il y a lieu. Le baptême par immersion des petits enfants laisse une impression inoubliable. De toute façon, on fait la rénovation de la profession de foi baptismale et l’aspersion des fidèles en mémoire de leur baptême. Lorsque c’est l’évêque qui baptise des adultes, il leur donne normalement aussi la confirmation.


Origine et histoire du samedi saint

Ténèbres du samedi Saint
Le Samedi Saint est un jour sans sacrements, à part celui de la réconciliation et de la pénitence. L’absence d’Eucharistie (la communion n’est conférée qu’en urgence, en tant que viatique), de baptêmes (qui attendent la grande nuit de Pâques), ou d’autres manifestations de notre salut laissent la place à une magnifique célébration : celles des « Ténèbres ».

LA VEILLÉE PASCALE (Vigile pascale) - La liturgie de la lumière
La Veillée Pascale ne peut commencer qu’après la tombée de la nuit. La célébration commence par la bénédiction du feu nouveau. Un grand feu est allumé si possible à l’extérieur de l’Eglise, sinon à l’intérieur. 

Le long silence du samedi Saint cesse ! La nuit de la joie et de la délivrance s'ouvre.
Nuit de veille, nuit de vie
Au cours du rituel de la Pâque juive, on veille pour faire mémoire de Dieu qui, le premier, a veillé pour faire passer son peuple de l’esclavage à la liberté. La Pâque chrétienne est, elle aussi, une veille pour commémorer le passage du Christ – et par extension, le nôtre – de la mort à la vie. 
Le samedi saint est, pour les chrétiens, un jour de silence, d'attente et de recueillement. Ils méditent sur les souffrances de Jésus Christ, sa mort et sa mise au tombeau. La célébration de la Résurrection commence le samedi soir lors de la veillée pascale. 
Nuit de veille, nuit de vie
Au cours du rituel de la Pâque juive, on veille pour faire mémoire de Dieu qui, le premier, a veillé pour faire passer son peuple de l’esclavage à la liberté. La Pâque chrétienne est, elle aussi, une veille pour commémorer le passage du Christ – et par extension, le nôtre – de la mort à la vie. 
Le Samedi saint est ce linge étendu sur nous du deuil, du grand silence, du vide et de l'anéantissement où nous foulons notre désespoir comme la grappe pressée de la promesse d'où sortira la vie au cours de la nuit pascale.

La Pâque juive est une veillée où l'on fait mémoire de Dieu qui, le premier, a veillé pour faire passer son peuple des ténèbres à la lumière; la Pâque chrétienne, elle aussi, est une veille où les chrétiens ravivent leur mémoire : en cette nuit, Dieu fait passer son Fils de la mort à la vie ...> la sortie d’Égypte fait entrer le peuple dans la Première Alliance; le matin de Pâques fait entrer les disciples du Christ dans la Nouvelle Alliance ...> avec Moïse, le peuple juif passait de l'esclavage à la liberté; en Jésus, qui nous libère de la nuit du péché, nous passons à une vie nouvelle ...

Et parce qu'elle est mémoire des merveilles réalisées par le Dieu de l'Alliance, la Veillée pascale est action de grâce. Faire mémoire commence par dire merci : merci pour les merveilles accomplies pour le peuple choisi, merci pour celles accomplies pour le nouvel Israël. Il reste que toute Veillée pascale doit nous laisser une faim. Certes, le Christ est ressuscité; certes, il se donne à nous dans sa Parole et dans son Corps. Mais sa seigneurie n'est pas encore pleinement accomplie.


Prière :
Dieu vivant, Père aimant et fidèles, tu es venu dissiper nos ténèbres
Comme le jour se lève à la fin de la nuit. 
Que toute la terre t’acclame aujourd’hui,
Car tu as fait resplendir la lumière de la vie 
en relevant de la mort ton Fils bien-aimé.
Par l’eau du baptême, tu as voulu nous libérer de nos idoles.
Mets en nous ton Esprit saint
Et que ton printemps réjouisse tous les cœurs !

RESSURECTION DU SEIGNEUR

Pour entrer dans la résurrection du Christ, dans le sens, de ce que signifient Pâques pour nos vies, nous avons fait ensemble tout un parcours, une longue veillée parsemée de symboles. Et d’abord ce feu brillant dans l’obscurité. Ce cierge dont nous avons suivi la lumière. Sa flamme que nous avons reçue et qui peu à peu a illuminé toute la nef de cette église.
• À Pâques, un feu a pris dans le cœur des apôtres, et peu à peu, il s’est répandu dans le monde, il a traversé les siècles. Il est venu jusqu’à nous ce soir. 
Je suis venu allumer un feu sur la terre, a dit Jésus : ne laissons pas mourir ce feu ! Ce soir, le Christ ressuscité nous refait gardiens de ce feu, porteurs du feu de son amour pour en réchauffer la terre, pour en réchauffer nos frères.
Nous avons, ensuite, ouvert longuement les Écritures : elles nous ont parlé de ce que Dieu veut faire pour nous : il vient nous créer et nous recréer sans cesse -pour que nous mettions de la vie et de la beauté autour de nous ; pour que nous prenions soin de sa création. Il vient aussi pour nous mettre en exode : nous libérer de ce qui nous emprisonne, de ce qui nous empêche d’avancer, du mal qui détruit. Il vient sans cesse nous tirer du côté de sa lumière, du côté de la vie et de la vraie liberté. Isaïe nous a dit que l’amour de Dieu pour nous et sa Parole sont comme une eau qui féconde nos vies, qui apaise nos soifs les plus profondes. 
C’est ce qui se passe dans le baptême : nous avons été plongés pour toujours dans l’amour de Dieu et dans son pardon. Le baptême est une chance merveilleuse, laissons-nous, replonger avec joie dans ce sacrement où Dieu est venu à notre rencontre pour faire de nous ses enfants bien-aimés. Ce soir il revient vers et nous dit à nous aussi ce qu’il a dit à Marie-Madeleine et son amie Marie au matin de Pâques : Je vous salue ! Dans le texte écrit par saint Matthieu en grec, c’est plus exactement : Soyez dans la joie -et il ajoute : Soyez sans crainte. C’est ce que le Christ ressuscité nous dit à chacun cette nuit. Quoique nous vivions dans notre cœur, il vient à notre rencontre nous apporter sa joie, plus forte que nos peurs, plus forte que toute mort.
Dans son évangile, Matthieu dit que, devant le tombeau, les grands-prêtres avaient mis des gardes : pour que Jésus reste bien enfermé dans ce tombeau scellé… Ils sont là un peu comme des gardiens de la mort. L’actualité nous le montre hélas : dans ce monde, les gardiens de la mort ne manquent pas. Mais ce que Pâques vient nous dire, c’est que Dieu est plus fort que la mort. La mort peut blesser, parfois durement. Mais elle n’aura pas le dernier mot, telle est notre foi. Les chrétiens d’Orient persécutés nous le montrent : ils ont leurs martyrs mais ils gardent foi et espérance ; même dans la nuit, ils sont fidèles.
Ces deux femmes qui ont fait l’expérience bouleversante que Jésus est vivant : Jésus nous les envoie à nous aussi ses disciples d’aujourd’hui : pour relancer notre foi, et nous allons la proclamer dans un moment tous ensemble avec feu, avec confiance !
Jésus envoie ces femmes, mais il nous envoie nous aussi. Face à ces gardiens de la mort, qui maintenant sont morts de peur, le Ressuscité nous envoie pour être là où nous sommes des gardiens de la vie, des gardiens de l’amour, des gardiens du pardon.
Comme Jésus le leur demande, ces femmes vont partir avec les disciples en Galilée. La Galilée, c’était le lieu d’où venaient les apôtres. C’est là qu’ils avaient leur famille, leur village, leur métier
C’est là que Jésus nous envoie, dans nos vies ordinaires, dans notre quotidien, en plein monde : c’est là que nous pourrons voir que Pâques cela se passe aujourd’hui, que la résurrection est à l’œuvre maintenant : quand nous continuons de faire ce que Jésus faisait et qu’il nous demande de faire avec lui, par lui, en lui.. Comme lui : relever nos frères et nos sœurs ; comme lui relancer la vie par notre amitié envers tous, dé-paralyser ceux que fige le manque d’espérance, exorciser le mal, pardonner, réconcilier… Oui, être des gardiens de la vie. Être aussi gardien de Dieu dans ce monde où on le met souvent à la périphérie, comme la dernière de nos préoccupations. Nous allons veiller sur la vie de la foi, celle de nos communautés et donner à d’autres le goût de devenir disciples du Christ. 
Et cette joie-là nul ne pourra vous la ravir !