18 avril 2020

2ème dimanche de Pâques — Année A >>>

Psaume : 117 
Refrain : Rendez grâce au Seigneur : il est bon ! Eternel est son amour !
Deuxième lecture : 1Pi 1, 3-9
Evangile: Jn 20, 19-31 
PU: Par Jésus Christ, ressuscité, nous t’en prions, Seigneur.


Définition: … La vie plus forte que la mort… !

Un évangile bien connu. Qui nous revient chaque année, le 2e dimanche de Pâque. Elle est toujours émouvante et troublante l’histoire de Thomas, qui refuse d’abord de croire les autres et qui est finalement confondu par le Seigneur lui-même. On voit comment il est amené à croire. Il nous rappelle nos doutes et nos difficultés de croire… Et nous voyons le Seigneur prendre soin de tout son monde… Avoir une sollicitude particulière pour chacun, chacune. Il nous démontre beaucoup de patience, de tendresse. 

● Je voudrais m’attarder avec vous à un autre élément de cet évangile.  Peut-être, au fond, le plus important. À savoir, le geste et la parole du Seigneur quand il répand son souffle sur les disciples et qu’il les envoie annoncer et prononcer le pardon des péchés. C’est très spécial. Le jour de Pâques. Comme si Jésus était venu exprès pour cela. Il donne un mandat explicite. Il confie une mission bien particulière. Celle du pardon.

Ce n’est pas banal du tout !  Quand nous regardons chacun, chacune notre vie avec ses aventures et ses problèmes.  Et que nous prenons conscience de notre enlisement fréquent dans les conflits, de nos ruptures, des offenses de toutes sortes et des blessures que nous nous infligeons les uns aux autres.  Nous traînons chacun, chacune un gros bagage de fautes et de faiblesses.  Et nous ne savons pas comment nous en sortir.  Cela nous paraît parfois même impossible.  C’est comme si le mal et la souffrance avaient toujours le dernier mot, quand progressivement ils nous entraînent vers la mort sans que nous ne puissions rien faire sinon retarder l’échéance.  Or, au soir de Pâques le Christ vient annoncer une guérison possible. Il souffle l’Esprit de paix et de pardon sur la communauté nouvelle des disciples rassemblés. Une sorte de souffle créateur pour un monde nouveau à bâtir.  Il leur donne pouvoir sur le mal et le péché. La mission chrétienne est lancée, qui est une mission de miséricorde et de paix et d’espérance, pour qu’advienne et grandisse le monde nouveau de la grâce et du salut.

En ce dimanche, pensons que nous sommes les héritiers de Pâques à la suite des premiers disciples. Oui, nous sommes bien concernés par cet héritage. Ce mandat et cette mission nous appartiennent en Église. Alors même que nous sommes si souvent bloqués loin du pardon, montés sur la défensive, enfermés dans nos peurs, nos réserves, nos violences, nos désirs de vengeance, considérons que le don de l’Esprit nous a été fait au baptême et à la confirmation, renouvelé dans l’eucharistie et le pardon sacramentel, pour qu’une œuvre de paix, de miséricorde et d’amour se réalise par nous et s’affermisse en nous, au plus profond de nous-mêmes, et autour de nous. L’Esprit donne l’énergie de la miséricorde et la grâce du pardon. Rendons-lui témoignage par notre engagement. C’est là notre mission toujours actuelle, jamais finie, toujours à reprendre et à refaire.  La victoire de Pâques a beau avoir sonné une fois pour toute, il reste du travail à faire. ● ● La mission ne fait toujours que commencer. La répercussion pascale doit parvenir en tous les coins et recoins de notre être et jusqu’aux confins de la terre.

En cette eucharistie, célébrons donc la victoire du Christ sur le mal, sur le péché et sur la mort.  Célébrons la vie nouvelle que sa Pâques a mise au monde et qu’il nous est donné d’assumer et de répandre dans la foi. Aujourd’hui nous pouvons tous être heureux de la bonté, de la Miséricorde de Jésus. 



🖝Le coin des enfants : soyons des croyants dans la pratique du quotidien !

Jésus est mort. Après la mort d'un proche, nous avons le cœur lourd, nous sommes tristes, nous pleurons. Nous ressentons un grand vide en nous. C'est sûr! Notre ami(e) va nous manquer! Notre vie va changer: nous ne pourrons plus faire tout ce que nous faisions avec lui.

Parfois, la mort d'un proche nous amène à nous poser des questions. D'autres fois, nous sommes révoltés parce que nous ne comprenons pas la mort. Les disciples ont beaucoup aimé Jésus; ils sont tristes, découragés. Peut-être se posent-ils des questions:

"Que faire maintenant? Tout abandonner, oublier les paroles de Jésus, ou continuer..."
Le texte nous apprend aussi qu'ils ont PEUR. Ils ont verrouillé les portes pour que personne ne rentre. De quoi ont-ils peur? Jésus faisait partie du peuple juif. Il s'adressait à la foule et était apprécié par beaucoup... Mais il dérangeait aussi. Certains parmi son peuple ont donc voulu le faire disparaître. Jésus a été condamné; il est mort crucifié. Ses disciples ont peur qu'il leur arrive la même chose, aussi s'enferment-ils pour ne pas être arrêtés. Jésus vient à leur rencontre, mais, C'est Jésus ressuscité qui apparaît aux disciples.

Thomas. Pour certains, il faut beaucoup plus de temps pour sentir, pour voir. Thomas, en fait, c'est notre jumeau (Le prénom Thomas a pour origine araméenne le mot toma, signifiant "jumeau"). Thomas, c'est donc nous avec nos absences (Thomas était absent la semaine précédente), nos refus, notre fermeture, notre scepticisme, nos doutes, notre indifférence,...
Avec Thomas, ce sont tous les hommes qui sont concernés, invités à croire (Heureux ceux qui croient sans avoir vu. C'est à dire: nous). Thomas doute; la porte de son cœur est fermée. Dieu travaille toujours le cœur de celui qui doute et qui cherche. Dans nos moments de doute ne l'oublions pas! Si nous ne croyons pas, nous devons toujours nous poser la question:
Thomas finit par croire. La profession de Foi de Thomas: "Mon Seigneur et mon Dieu!"
Thomas croit que Le Crucifié est Ressuscité; il croit aussi que Le Ressuscité reste présent, qu'il agit dans sa vie personnelle (double emploi de "mon").Thomas nous invite à croire, aujourd'hui. 

PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

🞽 Pour la semaine qui vient… : Premier jour
″ Heureux ceux qui croient sans avoir vu !″ C’est la ″béatitudes″ que le Seigneur ressuscité offre à chacun de nous. L’Apôtre Thomas devient ainsi notre modèle : comme lui, il nous paraîtrait plus facile d’avoir la foi dans la résurrection si nous avions pu vivre l’illumination qui a suivi les jours de la Passion et si nous avions vu Jésus dans sa gloire.  Comme Thomas aussi, qui n’appelle plus Jésus par son nom d’homme mais qui s’écrie ″Mon Seigneur et mon Dieu !″, nous manifestons notre foi en répétant ces mots dans l’adoration : avec lui nous franchissons tout l’espace qui sépare le visible de l’invisible, le fini de l’infini.

🞽 La profession de foi de Thomas
L’Écriture nous transmet l’expérience de Thomas qui, de loin, exprime la plus belle confession de l’évangile de saint Jean, devant Pierre, qui sera confirmé comme pasteur par le Ressuscité, devant Marie Madeleine, reconnue dans la tradition chrétienne comme l’apôtre des Apôtres par sa rencontre qui la détourne des tombeaux. Ces prénoms sont précieux, car chacun renvoie à la singularité d’une existence humaine, traversée par la Résurrection au point de voir sa vie transformée de l’intérieur, et mise au service de la mission de l’Église. Cet évangile nous rappelle que la foi est garantie par des personnes précises, uniques, réunies par leur relation à Jésus Christ. La juste transmission de l’expérience de Pâques n’est pas d’abord assurée par un texte, ni par un code de conduite, ni par un rite. Elle passe par l’existence concrète d’hommes et de femmes, inscrivant dans leur biographie la nouveauté de la résurrection du Christ. 

Sainte Faustine : 
Sainte Faustine à qui Jésus a révélé la fontaine de miséricorde qui jaillit de son cœur blessé, aimait dire et redire cette prière : "Jésus, j'ai confiance en Toi !" Faisons nôtre cette prière qui exprime l'attitude avec laquelle nous aussi nous voulons nous abandonner avec confiance entre les mains miséricordieuses de Jésus notre unique Sauveur, car il n'y a pas de foi plus profonde, d'espérance plus vivante et d'amour plus ardent que la foi, l'espérance et l'amour de celui qui, dans les difficultés, se remet entre les mains sûres du Seigneur…
"Jésus j'ai confiance en Toi !" C'est cet amour réconfortant que nous voulons vivre et répondre à l'envoie du Christ, pour que nos mains soient un prolongement de ces grandes mains de la Miséricorde divine, en particulier auprès des personnes touchées par l'épreuve ou écrasées par le poids de leur culpabilité.
"Jésus j'ai confiance en Toi !" « Que cette prière nous enracine tous dans cette certitude... Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu. Jésus a donné sa vie pour chacun de nous. »
(Jean-Paul II)

N’oublions le Chapelet virtuel à la Miséricorde Divine dimanche à 15h00  

Prière universelle

« La paix soit avec vous »

Puisque tu donnes la paix au monde, Seigneur, aide ton Église à la bâtir là où elle est en danger. Pour les peuples en conflit, nous te prions.


« Moi aussi, je vous envoie. »

Pour poursuivre ta mission de salut, Seigneur, réveille en nous la force de l'Évangile. Pour les chrétiens affadis, pour tous les indifférents, nous te prions.


« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Puisque tu ne veux que le bonheur de l'homme, Seigneur, touche le cœur de ceux qui souffrent. Pour les familles en deuil, à cause de cette épidémie, pour les victimes d'accident, nous te prions.


"Recevez !'Esprit Saint."

Avec la force de l'Esprit et par les sacrements, Seigneur, répands en nous ta vie nouvelle. Pour que nous soyons témoins de la joie de Pâques, même si en ce moment nous n’avons pas la joie de nous rassembler pour célébrer le Christ ressuscité, nous te prions.


🞽 Le doute de Thomas

L’APÔTRE THOMAS, que la liturgie nous donne de rencontrer aujourd’hui, nous est bien familier. Sans doute est-il même l’Apôtre le plus connu de nos contemporains qui, bien souvent, l’évoquent quand le doute questionne ou paralyse leur vie. Au cœur de la communauté des disciples, il exerce une sorte de métier qui ne permet de croire que lorsque le doute est levé. Un métier indispensable qui donne au douteur et à la communauté de grandir dans la foi au fil des doutes et des questions. D’une certaine manière, l’aventure de Thomas est le récit de notre propre aventure spirituelle. Thomas est sur le chemin de la reconnaissance de son Seigneur. À cause de ses questions et de son doute. À cause, aussi, de l’initiative de Jésus qui vient à sa rencontre, et l’invite à s’avancer, à constater, à toucher. Jésus entre dans la quête de Thomas et, se mettant à la portée du désir de celui-ci, il lui ouvre un chemin qui va le conduire de la croyance à l’acte de croire. Le chemin emprunté par Thomas requiert une démarche personnelle, un engagement personnel, un choix et une adhésion. Thomas, ouvre la brèche et s’enfonce dans la confiance. 

« Mon Seigneur et mon Dieu ! » Parole d’un homme, parole de foi. 

La quête de Thomas éduque nos propres doutes, nous invitant sans cesse à les ruminer, à les évoquer et à les partager avec d’autres, à les porter, à les dépasser. Jusqu’au moment où nous devenons capables de cette parole fondatrice d’un acte de foi dans le Dieu de Jésus Christ, reconnu comme compagnon de nos routes humaines, mort et ressuscité pour notre salut ! Merci, Thomas, de nous ouvrir ainsi la brèche.