04 avril 2020

Dimanche des Rameaux et de la Passion – Année A

Première lecture: Is 50,4-7
Psaume: Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a 
Refrain: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? 
Deuxième lecture: Ph 2,6-11
Evangile: Mt 26,14-17,66;27,11-54



Définition: Les rameaux

C’est aujourd’hui la seule messe de l’année où nous proclamons deux Evangiles : le premier dehors, joyeux et lumineux, celui des Rameaux ; le deuxième, à l’intérieur, long et douloureux, celui de la Passion.

Dans le premier Evangile, la foule acclame Jésus en criant : « Hosanna ! » Elle est prête à suivre ce roi victorieux qui entre à Jérusalem. Dans le deuxième Evangile, la foule condamne : « crucifie-le ». Elle refuse de suivre un perdant, qui sera mis à mort en dehors de Jérusalem.

Ce renversement de la foule entre le dimanche des Rameaux et le vendredi de la Passion condense tout le paradoxe de l’esprit humain, tout le drame de notre histoire, toute la versatilité des foules soumises à influence. Il illustre également notre attrait malsain pour la violence, notre tendance aux changements d’avis au gré de nos intérêts du moment, et notre propension plus ou moins consciente à suivre celui qui semble le plus fort.

Mais ce dramatique changement de la foule, dans lequel nous pouvons reconnaître tant de nos attitudes de péché, renvoie à un mystère plus profond encore : celui de l’identité du Christ et de sa mission.

 Il est effectivement le Roi de gloire qu’il est légitime d’acclamer par des « hosannas » enthousiastes. Mais ce Seigneur tout-puissant prend le chemin de l’abaissement : il va accepter l’humiliation, la défaite, le déferlement de violence et de haine.

Si, dans le premier Evangile, un âne le portait - comme les prophètes annonçaient le roi de paix qui viendrait, monté sur un âne - dans le deuxième Evangile, c’est lui qui porte : il porte la croix, il porte le péché du monde sur ses épaules.

Mais le renversement n’est qu’apparent : car c’est seulement parce qu’il est ce Roi de gloire devant lequel, de toute éternité, les anges se prosternent, qu’il peut être ce messie humilié capable de porter le péché du monde entier pour l’en libérer. Un homme, aussi saint soit-il, n’aurait pu que partager les souffrances des autres, mais pas toutes les porter pour les enfouir dans le tombeau. Seul le Dieu tout-puissant, fait chair, fait « Crucifié », pouvait tout porter pour tuer définitivement le mal et la mort par la puissance de l’Amour pur.

La foule versatile, qui passe du « hosanna » au « crucifie-le » témoigne ainsi, malgré elle, de ce mystère du Sauveur : vrai Dieu, qui doit recevoir l’honneur de nos « hosanna » ; mais Dieu Sauveur, devenu homme pour tout porter sur ses épaules charnelles et pour nous délivrer de tout mal.

Voilà le mystère que nous allons vivre tout au long de cette semaine. Plus exactement : nous sommes invités à le vivre, mais libres de décider comment nous allons nous y associer. Avec l’indifférence des passants, avec la compassion de Marie, avec l’infidélité de Pierre, avec la lâcheté de Pilate, avec le courage de Simon de Cyrène, avec les pleurs des femmes de Jérusalem ?

Quelle sera notre place au soir du dernier repas, quand le Christ sera en procès, sur son chemin de la croix, et devant le tombeau. Où serons-nous ? A quelle place, dans quelle disponibilité, pour vivre quel mystère ?

  Ce dimanche des Rameaux pourrait apparaître comme le plus futile de l’année : on se contenterait de venir chercher quelques branchages au cas ça serait efficace contre les dangers de la vie. Mais c’est tout le contraire que la liturgie nous propose : en faire le dimanche qui nous confronte le plus au paradoxe, au mystère de notre vie faite d’espérance et de souffrances ; et au mystère du Christ, dont la puissance se révèle dans la faiblesse. Si nous comptons simplement sur une petite branche pour soutenir notre existence, nous serons forcément, un jour ou l’autre, déçus par ce Dieu de superstition. Car il pourrait venir un jour où ce branchage, trop fragile, risque de plier et de rompre.


🖝 Le coin des enfants : Les Rameaux



Hosanna est un mot hébreu que l'on trouve dans la liturgie juive. Il signifie "Viens à l'aide", "Sauve-nous, je t'en prie". Ce mot est passé dans la liturgie chrétienne; peut-être y est-il plus ressenti comme un chant de joie. 
Bénir, c'est "dire du bien de ...". On bénit Dieu, on le loue, on le remercie. 
Bénir quelqu'un, c'est appeler la protection de Dieu sur cette personne. 
La plus belle bénédiction, c'est de rencontrer Dieu, de vivre avec Lui, d'être avec Lui. 
(Premier Testament: Deutéronome 30). Bénir quelqu'un, c'est lui souhaiter de vivre avec Dieu.

*A l'église aujourd'hui, on vient avec des rameaux pour qu'ils soient bénis. Ils seront pour nous le signe que Dieu passe sans fin dans nos existences... Que nous pouvons l'accueillir tous les jours de notre vie... et que nous pouvons malheureusement, l'oublier facilement. Les rameaux sont aussi le signe de notre foi en la résurrection. Le symbole d'une vie sans fin. 
*Le dimanche des rameaux est le dimanche qui inaugure la Semaine Sainte (semaine qui se termine à Pâques). Ce jour-là, Jésus arrive à Jérusalem pour vivre la fête de la Pâque. Il est acclamé par la foule.
*La foule accueille Jésus avec un grand enthousiasme. C'est vraiment un roi qu'elle accueille! La joie, les acclamations, les chants de louange, la foule qui se presse autour de Jésus, contrastent avec la passion que Jésus va vivre. 

Prière :

Dieu d’amour et de miséricorde, donne-nous d’unir notre prière à celle de ton Fils. Au moment où s’ouvre la semaine de sa Pâque.
Nous acclamons ton Serviteur,
Venu parmi nous tel un roi humble et pacifique.
Hosanna au haut plus des cieux !
Que le récit de sa passion  nous fasse entrer dans son obéissance filiale.
Que toute langue proclame son nom A ta gloire, Dieu notre Père !

Prière universelle

*Devant la croix de Jésus, nous déposons, Père, toutes les souffrances, toutes les lâchetés, toute la peur des hommes. Sûrs de ton amour et de ton pardon, nous te prions.

* Devant la croix de Jésus, nous évoquons, Père, ceux qui savent le prix de la vie, celui de l’amitié, celui de l’amour, et qui sont généreux. Sûrs de ta présence et de ton soutien, nous te prions.

* Devant la croix de Jésus, nous supplions le Père,  pour tous ceux qui sont affrontés à la brisure de la mort, et pour ceux qui accompagnent des familles en deuil, et pour tous ceux qui vivent la souffrance physique ou morale dans le quotidien et ceux particulièrement touchés par la pandémie, nous te prions…R

* Devant la croix de Jésus, nous te demandons, Père, un cœur nouveau, un esprit nouveau, pour que nous osions suivre la route que son amour a ouverte. Sûrs de ton souffle qui nous recrée, nous te prions.