20 mars 2020

4ème dimanche de Carême – Année A


Première lecture: Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a
Psaume : 22 
Refrain : Le Seigneur est mon berger, rien ne sautait me manquer.
Deuxième lecture : Ep 5, 8-14
Evangile: Jn 9, 1-41
PU: Sûrs de ton amour, et forts de notre foi, Seigneur, nous te prions. 


Définition: L’aveugle né… … !

Nos yeux nous permettent de voir le monde, les personnes, les événements, mais notre regard est fait de préjugés, de principes qui nous permettent de porter un jugement sur ce que nous voyons. Notre regard est tantôt illuminé par la bienveillance ou l’admiration, et tantôt obscurci par des poutres ou des pailles. Il passe les réalités que nous voyons au crible de nos lunettes, avec ou sans œillères et de nos prismes déformants. Au point qu’il nous arrive de les considérer comme bonnes ou mauvaises selon nos préjugés. Il en est ainsi pour les acteurs du récit de saint Jean, et surtout pour les pharisiens, convaincus qu’ils sont clairvoyants en considérant l’aveugle et ce Jésus qui l’a guéri comme des pécheurs. 

Quand l’évangile de Jean fut rédigé, vers la fin du premier siècle, la jeune communauté chrétienne devait se défendre contre ceux qui prétendaient “voir”, en particulier ceux que l’on appelait les gnostiques c’est-à-dire ceux qui pensaient atteindre la vérité de Dieu par la seule gymnastique de la connaissance et du savoir, capable de décrypter le sens caché des Écritures. Pour croire, il faut voir et c’est dans ce contexte que Jésus prend l’initiative de guérir l’aveugle-né en effectuant un geste créateur : il prend de la terre qu’il mélange avec sa propre salive à l’image de Dieu dans le livre de la Genèse  qui pétrit du sol l’homme puis il l’applique sur les yeux de l’aveugle et lui demande d’aller se laver à la piscine de Siloé. Voici qu’apparaît le signe du baptême, ce premier sacrement de l’initiation chrétienne qui vient nous arracher de l’aveuglement des péchés pour nous conduire vers la lumière du Seigneur. 

Les disciples regardent l’aveugle-né comme puni pour ses péchés ou ceux de ses parents. C’est ce qu’on pense en Israël : toute maladie ou infirmité résulte d’un péché, même s’il a été commis par les parents. Ces préjugés produisent en cet homme un regard intérieur négatif sur lui-même. Jésus le regarde, quant à lui, comme un frère à qui, en qui, par qui Dieu peut se manifester. Ce regard de Jésus transforme le regard de l’aveugle sur lui-même, lui redonne confiance. Il va se laver les yeux, se laver le regard et l’emplir de la lumière d’estime qu’il a perçue dans le regard de Jésus sur lui. Jésus se présente comme celui qui vient recréer cet homme, restaurer en lui l’image positive de Dieu dès sa naissance. Il dénonce l’erreur de croire qu’une faute pourrait être à l’origine d’une infirmité humaine et dénonce le mauvais œil que tous posent sur cet aveugle.

Ce  n’est pas l’aveugle-né qui est le personnage central de ce passage, mais la cécité de ceux qui l’entourent, en particulier celle  des prêtres et autres pharisiens. C’est toute la différence entre ceux qui ne peuvent pas voir et ceux qui ne veulent pas voir. Voir, c’est accepter le changement, c’est briser le statu quo, chose pas facile dans un monde fait de confort rassurant. Voir : c’est finalement se convertir ! La vie chrétienne suppose que nous regardions les personnes et les événements avec le regard même de Dieu, avec les yeux de Dieu. 

Tout est une question de regard. Il y a le regard qui fait confiance, qui reste disponible, qui respecte l’autre dans sa différence, qui reconnaît l’autre dans sa liberté ; et il y a le regard qui s’approprie pour sa seule satisfaction égoïste; c’est un regard qui nie l’autre dans sa réalité personnelle. C’est ce regard que Jésus condamne. Nous sommes tous des aveugles nés pour que la lumière de Dieu descende dans nos vies et nous guérisse de l’aveuglement de notre péché. 

Il n’y a pas plus aveugle que celui qui rejette l’appel de notre Seigneur, son appel à changer nos vies, son appel pour que nous apportions du réconfort à ceux autour de nous qui en ont vraiment besoin, qu’ils soient ou non pécheurs. Quel est notre regard sur Jésus? 
Intentions de Prières 

Nous te confions tous ceux qui particulièrement en ce moment sont touchés par le virus Covid 19 dans le monde. Nous te confions leurs proches qui connaissent l’angoisse et la détresse : qu’ils parviennent à trouver soutien et réconfort. Qu’ils se sentent soutenus et réconfortés dans les épreuves qu’ils doivent endurer…qu’ils trouvent dans la foi, le courage et la force d’aller plus loin que leur peine 

Nous te confions tous ceux qui souffrent de maladies souvent invisibles comme les dépressions, les maladies psychiques : qu’ils osent briser leur isolement en demandant de l’aide, et qu’ils rencontrent sur leur chemin des personnes qui sachent les aimer et prendre le temps de les écouter
 Nous te confions, tous ceux qui souffrent de maladies souvent invisibles comme les dépressions, les maladies psychiques : qu’ils osent briser leur isolement en demandant de l’aide, et qu’ils rencontrent sur leur chemin des personnes qui sachent les aimer et prendre le temps de les écouter….Seigneur
Rendons grâce, pour tous ceux dont la vocation est de soigner les malades. Accorde-leur, Seigneur, le savoir et la patience, l’écoute, et la compassion. Inspire-leur le dialogue qui éclaire, les paroles qui apaisent, les gestes qui soulagent. Inspire-nous de leur exprimer notre admiration et notre gratitude
Rendons grâce, pour les médecins, les chercheurs, qui consacrent tout leur temps, leur énergie au service des malades et de la recherche de traitement nouveaux…
Pour le personnel soignant des hôpitaux qui se dévouent auprès de ceux qui souffrent… qu’ils prennent le temps de les écouter, de les aider à vivre les moments difficiles de leur maladie…


🖝 Le coin des enfants : L’aveugle-né

"En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance." 

L'homme aveugle de naissance, l'homme dans les ténèbres, c'est un peu moi. Je ne vois pas clair, je ne vis pas dans la lumière, je n'accueille pas l'Esprit de Dieu. Mes actes sont un peu sombres, vides d'amour: Je peux mentir, tricher, voler, médire, être violent, avoir envie de dominer les autres, juger, être égoïste,... Comme il voit l'aveugle, Jésus me voit. 

Il sait que je ne vois pas clair mais il ne me méprise pas, ne me juge pas. 

Il sait que je suis comme un trésor caché: "L'Œuvre de Dieu peut se manifester en moi!" 

Comme l'aveugle, si je me laisse toucher par la présence de Jésus, si je l'écoute, si je fais ce qu'il demande, ma vie peut changer! Que suis-je prêt à faire pour inviter Jésus dans ma vie? Ecouter sa parole (à l'église, au caté, chez les scouts,...)?  Lui offrir ma journée chaque jour? Lire la Bible plus souvent? Le prier? Aller à sa rencontre en recevant les sacrements? Lui demander de m'accompagner quand je vais à la rencontre de mes frères? ...

Comme l'aveugle de Siloé, Dieu veut me créer, pénétrer mon cœur, me rendre vraiment Vivant! 

Il veut transformer ma vie en une vie plus Belle, plus Grande, plus Haute, plus Lumineuse! La vie de l'aveugle est transformée, illuminée! Il voit! Aujourd'hui, pour que tous accueillent la lumière,

Et nous? Qu'en est-il dans nos vies? Nous croisons souvent un mendiant. Nous est-il arrivé de lui dire "bonjour". En allant à l'école, on croise souvent les mêmes gens; échange-t-on un sourire?

Dans la cour, quelqu'un est souvent seul. Que connaît-on de lui?...... Mes t’-ont des étiquettes sur les gens. Jésus essaie de nous ouvrir les yeux. Il nous dit: "Au lieu d'enfoncer l'autre, cherche plutôt à le relever... et vois la lumière qui existe en lui!" "Sème des paroles de lumière et oublie celles qui enferment!". Nous ne sommes pas là pour détruire les autres, mais pour construire, avec eux, un monde de Lumière.

Ne pas oublier de prier pour les autres: Notre prière peut être source de lumière pour eux