07 mars 2020

2ème dimanche de Carême – Année A

Première lecture: Gn 12, 1-4
Psaume : 32 
Refrain : Que ton amour Seigneur, soit sur nous      comme notre espoir est en toi !
Deuxième lecture : 2Tm 1, 8b-10
Evangile: Mt 17, 1-9 
PU: Pour les hommes et pour les femmes pour les enfants de la Terre ton église qui t’acclame vient te confier sa prière




Définition: … Transfiguration… !


Quelle aubaine, quel honneur pour les apôtres d’avoir été choisis par Jésus : partout ils sont accueillis et attendus à bras ouverts. Mais malheureusement, très vite ce rêve va tourner au cauchemar. Leur maître ne commence-t-il pas à parler de souffrance et même de mort ! L’enthousiasme du début fait place à la désillusion.

Jésus ressent très vite la déception de ses amis et pour leur remonter le moral il les emmène avec lui pour une petite escapade dans un endroit paisible comme au dessus de cette montagne.

Là, que s’est-il passé ? Très difficile de le savoir. En effet eux-mêmes ne trouvent pas les mots pour exprimer ce qu’ils ont ressenti. Nous avons probablement déjà tous fait la même expérience de vivre quelque chose de tellement profond, que nous ne trouvions pas les mots pour la partager aux autres. 

Le fait est que ces quelques heures passées en intimité avec Jésus ont tellement été riches qu’elles vont transformer leur regard : leur regard sur la vie mais aussi leur regard sur Jésus. En effet ce visage qui était marqué par la fatigue et probablement tourmenté par l’inquiétude, ils vont ici le découvrir rayonnant, tellement beau, illuminé, que leurs doutes et leurs propres inquiétudes vont disparaître parce qu’ils ont maintenant la conviction que Jésus est vraiment « le Fils bien aimé de Dieu ».

Pendant quelques heures ils vont vivre ainsi entre ciel et terre, savourant leur bonheur. Un vrai rêve, qu’ils souhaiteraient d’ailleurs prolonger, s’y installer.

Mais non, ce n’est pas possible, on ne vit pas dans le rêve, il est temps de redescendre dans la réalité. Sans doute celle-ci n’a pas changé, elle est restée aussi dure qu’avant, mais ce sont eux, les apôtres qui ont changé, ils se sentent maintenant la force d’affronter la vie et d’aller jusqu’au bout de leurs peines.

Nous avons tous déjà certainement vécu des moments semblables, des moments de bonheur intense durant lesquels on oublie les misères de la vie : soit lors d’une soirée avec des amis, un week-end fabuleux, des vacances sensationnelles, des moments d’amour que l’on voudrait éterniser… la même chose peut-être lors d’une session, d’une petite retraite…

Cela signifie que nous aussi comme Pierre, Jacques et Jean, nous avons besoin de temps à autre de faire une petite escale dans notre vie, de prendre quelques distances par rapport à nos ennuis, nos difficultés et même par rapport à nos souffrances. Il est indispensable de nous réserver des moments de proximité, d’intimité avec le Seigneur. Des instants qui nous permettront de transfigurer nos existences parce qu’ils réveilleront en nous la conscience que nous sommes aimés de Dieu, que nous sommes filles et fils de Dieu.

Ainsi lorsque nous redescendrons dans la réalité quotidienne, celle-ci n’aura sans doute pas changé, mais c’est nous qui serons transformés et assez forts pour quitter nos campements sécurisants et reprendre la route même si elle est douloureuse.

Tel est le sens du carême : un moment privilégié où l’on refait le plein avec le Seigneur, pour mieux nous tourner vers les autres, surtout vers les défigurés de la vie, ceux qui nous rebutent ou nous font peur, car en eux nous avons-nous aussi à reconnaître le visage de Dieu, car eux aussi sont fils et filles bien aimés de Dieu.


🖝 Le coin des enfants : La Transfiguration :

La Bible a été écrite pour le bonheur des hommes. Dans les Evangiles, le récit de la transfiguration est un encouragement à marcher sur le chemin de la prière, sur le chemin du cœur à cœur.

Prier, c'est ne plus jamais être seul; c'est tourner notre regard vers Le Tout Autre et Le laisser, un peu plus chaque jour, transformer en nous ce qui est "mort", ce qui est obscurité, tristesse, manque,... Et ceci, non pas pour notre "gloire" personnelle, notre "intronisation", notre "bonheur" égoïste, mais pour trouver la force de nous tourner vers les autres (Jésus descend de la montagne) pour y semer un peu de la lumière reçue, un peu de l'espérance...

-La transfiguration dans nos vies:

Les rencontres dans l'amour ou l'amitié transfigurent, rendent plus joyeux, plus éclatants... Si de telles rencontres peuvent nous transformer, nous épanouir, nous illuminer de joie, de rires et de bonheur, si de telles rencontres peuvent enflammer notre cœur, qu'en est-il de la rencontre avec Dieu qui est tout Amour? Lorsque l'on est transformé et que l'on subit un embellissement vers plus de joie, de bonheur, de bonté, de générosité,..., on dit que l'on est transfiguré.

La transfiguration, c'est un éclat, un rayonnement inhabituel qui nous habite, une métamorphose vers plus de Beauté... Notre visage, notre vie, la vie qui nous entoure semblent soudain plus lumineux!

-La transfiguration dans nos vies:

Nous sommes invités à nous élever vers le Beau, le Bien, l'Amour...
Dans nos journées, il y a de belles et bonnes choses. Certaines de nos actions, même minuscules, sont petites flammes, petites lumières pour les autres, rayons de soleil... Ce sont ces actions qu'il faut développer, qu'il faut exhausser, qu'il faut semer. Et tout ceci avec l'aide de Dieu...