14 août 2021

L’ Assomption de Marie – Année B >>>

Première lecture : Ap 11, 19a ; 12, 1-6a. 10ab
Psaume : 44
Deuxième lecture : 1 Co 15, 20-27a
Evangile : Lc 1, 39-56
PU : Oh, Marie, prends nos prières, purifie-les, complète-les, présente-les à, ton Fils.


Définition "L’Assomption de la Vierge marie …" 

 Chaque année, nous lisons l’évangile de la Visitation, alors que nous fêtons l’Assomption. Ce n’est pas sans raison..« Bénie entre les femmes… » Dieu l’a bénie, comme il avait béni Abraham et Isaac en leur annonçant la naissance de leurs fils. Dans la culture patriarcale de l’époque, c’est assez étonnant. Marie fait exception. Luc met sur les lèvres d’Élisabeth la prière de la communauté chrétienne primitive : « Heureuse celle qui a cru ! », la béatitude qui contient en germe toutes les autres. Dieu a opéré en elle de grandes choses !

Qu’est ce qui fait la sainteté de Marie ? Sa maternité divine d’où vont découler tout ce qui est admirable en elle, son assomption, son couronnement au ciel, tout ce que bien des prédicateurs ont largement développé, mais aussi ce qui faisait dire à Ste Thérèse : « S’il faut toujours s’exclamer avec des Oh ! ou des Ah ! D’admiration, on en a assez ! Ce qui m’intéresse, disait elle c’est de savoir en quoi elle est imitable. Elle aime mieux l’imitation que l’admiration.
Imitation, c’est le grand mot, comme pour Jésus.

Il est Lui, le modèle de toute perfection humaine. Mais pleinement homme il est aussi pleinement Dieu, Il est Dieu fait homme, c’est à dire le Fils de Dieu, égal à son Père, assumant la nature humaine et la faisant toute sienne, tout en subsistant dans une personne divine. L’humanité de Jésus n’en est pas pour cela privée de rien d’humain, toutefois, sa plénitude humaine ne se réalise pas en elle-même, mais au-delà d’elle-même.

Il s’ensuit que l’imitation de Jésus, si justifiée soit-elle, n’est pas sans donner prise à l’ambigüité. Il y a quelque chose qui est le fond dernier de l’être du Christ, que nous ne pourrons jamais imiter, son existence personnelle, ou plutôt ce que nous ne pourrons imiter qu’en lui étant incorporés, en vivant non plus en nous, mais en lui. C’est ce que nous lisions dans l’évangile de dimanche dernier : « Si quelqu’un mange ma chair et boit mon sang, il aura la vie en lui… ». Manger la chair et boire le sang du Christ, c’est faire nôtre l’humanité de Jésus, sa manière d’être homme.
La vierge Marie au contraire est notre modèle sans restriction. En elle nous trouvons la perfection qui doit être l’objet même de nos désirs. Cette perfection, c’est à proprement parler la perfection de sa relation à la personne de Jésus. C’est dans toutes les étapes de la naissance et de la croissance de cette relation que nous devons la contempler pour l’imiter, dans le dénuement de la crèche, le silence de Nazareth, le travail quotidien d’une mère de famille, les joies partagées d‘une enfance heureuse, les angoisses de la montée à Jérusalem. A toutes ces étapes ils ont tout reçu l’un par l’autre !

En elle, il y a ce germe gratuit d’une vie personnelle de relation avec Dieu, dans la foi et le sacrifice, qui va se dégager progressivement, de l’Annonciation à la Pentecôte, en passant par le calvaire et qui trouvera son dernier épanouissement dans l’Assomption, c’est à dire dans la réunion suprême de la Mère et du Fils

C’est donc tout un humanisme, le seul humanisme chrétien véritablement intégral que l’image de Marie nous propose. En cela nous trouvons la vérité de notre humanité.

Quelqu’un de notre espèce est ressuscité, non point comme le fils de la veuve de Naïm ou Lazare. L’ère d’un ciel nouveau est inaugurée Le ciel n’est plus seulement à venir, il existe.
Voici que l’Assomption, mystère que l’on pouvait croire lointain et inaccessible, nous fait reconsidérer notre relation avec le corps, cette chair dont on fait si bon marché, pour l’exploiter, le vendre, le massacrer. Le vrai sens du corps, n’est ce pas la foi chrétienne qui nous le donne pour que nous n’en soyons ni l’esclave ni le maître inconscient ?


E Le coin des enfants :

Au cœur de l'été, l'Église fête Marie, la mère de Jésus. Ce jour férié, très populaire, tombe le plus souvent en semaine. Dans une ambiance de vacances, des familles se rassemblent, des communes de villégiatures organisent des festivités, les paroisses et communautés chrétiennes invitent à des offices pleins de ferveur en l'honneur de celle qui est le plus beau fruit de la Rédemption.
Marie, dont toute l'humanité, corps et âme, est auprès du Christ son fils, dans sa gloire. C'est le dogme de l'Assomption. Marie, bienheureuse. Elle le reconnaît dans son cantique d'action de grâce, le magnificat, " Désormais tous les âges me diront bienheureuse ". Élisabeth, sa cousine en donne la raison : Marie, " celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur " (évangile). Elle s'inscrit en premier et au plus haut parmi les croyants, les saintes et les saints que désigne la béatitude énoncée par son fils Jésus : " Heureux ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la gardent". La place faite à Marie dans la messe donne un juste repère pour la dévotion mariale des chrétiens. Elle est présente à toute prière de l'Église comme au temps de la première Pentecôte avec les disciples réunis. Dans tous les lieux de culte, et pas seulement dans ceux qui portent son nom, une statue ou autre représentation, voire une chapelle qui lui est consacrée, symbolise la présence active de celle qui prie avec les chrétiens. Cependant, la liturgie ordinaire de la messe ne mentionne Marie que deux fois : dans le Credo, en parlant de Jésus, né de la Vierge Marie, et dans chaque prière eucharistique en compagnie des apôtres, des saints et des martyrs, auprès desquels les fidèles espèrent partager la vie éternelle.

La liturgie n'est pas une séance de catéchisme ! Selon l'intuition fondamentale de la liturgie, c’est de faire goûter les merveilles de Dieu : quelques noms lui sont donnés dans les hymnes, les chants et la tradition de l'Église (notamment Mère de Dieu, Notre Dame, Étoile de la mer, Arche de l'Alliance...), Marie, Mère de l’Eglise et notre Mère, prie et intercède pour nous auprès du Père, pour que, comme elle, nous portions le Christ au monde, en particulier par la communion au Corps du Christ.

PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

â Profitons de la fête de Marie pour méditer sur : cette prière…

Je te salue Marie, mère de toutes les souffrances.

Tu es restée une femme debout malgré toutes les incertitudes, les questions et humiliations jusqu’au pied de la croix.

Tu es la mère  de tous celles et ceux qui pleurent l’innocence massacrée, le prisonnier torturé. Tu es notre maternelle espérance qui enveloppe nos cris et nos douleurs.

Je te salue Marie, Mère de toutes nos Pentecôtes.

Tu es avec les apôtres, l’Eglise qui prie et accueille les dons du Saint Esprit, ferment vivace de l’unité, instigateur de toute communion, promoteur de liberté et de paix.

Tu redonnes à notre terre vieillie une nouvelle fraîcheur.

 Le feu de ta foi propage ton amour et ranime la vie qui sommeille en nous.

Comme pour toi que notre vie devienne Magnificat.

â Profitons de la fête de Marie pour méditer sur : Tout est beau chez elle. 

TOUT EST BEAU CHEZ ELLE, y a rien à jeter″, chante le poète parlant d’une femme qu’il aime. Il ne pense pas, bien sûr, à la Vierge Marie. Mais ces mots non convenus résonnent assez bien pour la fête de l’Assomption. Tout est beauté chez Marie : la ″pleine de grâce″ est aussi la gracieuse et elle l’est la jeune fille de l’Annonciation comme en la mère désolée au calvaire. Le corps de Marie ne reste ni jeune, ni beau selon les canons des magazines mais il est l’image de la gracieuseté de Dieu. Il ne peut donc pas se détruire. Marie est très ancienne dans l’Église, bien avant que l’on ne parle de l’Assomption et de l’Immaculé Conception. Les Églises orientales qui fêtent la ″dormition″ de Marie nous rendent sensibles à cela. Notre raison bute sur ces réalités pour le moins non scientifiques. Et il y a probablement à réfléchir sur ce qu’est le corps de l’homme du XXI° siècle. L’humanité du Christ fait résistance à toute tentative d’une foi qui ne passerait pas par le corps. Et l’Église, quand elle célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, nous préserve de l’illusion d’un christianisme désincarné. Cette Assomption n’est pas d’abord le résultat de la perfection de Marie, de sa vie si ajustée à l’amour de Dieu ; elle est d’abord l’œuvre du mystère pascal du Christ. La vie de Dieu. 

Le ″oui″ de Marie est une invitation. En se rassemblant pour chanter et prier avec Marie, nous disons notre propre ″oui″ à suivre le chemin du Christ qui nous conduit au Père. Plus qu’une fête, l’Assomption de la Vierge Marie devient alors promesse. Que chacun de nos ″amen″ disent aujourd’hui ″oui″″ au Seigneur.  

â Un mot à méditer pour la semaine qui vient : joie

Savourons ensemble notre joie d’honorer et de célébrer au cœur de l’été la Vierge Marie, Mère du Christ, Mère de Dieu, Mère des hommes, Mère de l’Eglise, en son Assomption. Si on devait choisir un mot pour définir cette fête de l’Assomption de la Vierge, ce serait le mot joie.

La joie de la foi. Oui, croire n’est pas quelque chose de triste. La foi nous donne de vivre dans une certaine joie. Croire c’est l’expression de la confiance que nous faisons en un Dieu qui nous La joie de accompagne, en un Dieu qui nous écoute, mais qui ne cède pas à nos caprices. La joie de la foi c’est la capacité de voir le réel, ce qui nous entoure, malgré, parfois, la laideur apparente, avec un regard d’espérance. Capable d’attendre ! La joie de l’attente. Dans un monde qui va bien trop souvent trop vite, la Parole de Dieu vient nous rappeler qu’il y a une certaine joie à attendre. Attendre l’arrivée de quelqu’un que nous aimons, attendre une bonne nouvelle, attendre l’accomplissement d’une promesse. Et c’est justement cette joie là qui a porté la Vierge Marie. Car elle savait que Dieu est fidèle et que sa promesse s’accomplirait. Elle savait que même si certaines choses la dépassaient, faire confiance c’est aussi savoir attendre ! Et cette attente mène à une autre sorte de joie : la joie de la rencontre ! Quelle joie anime nos cœurs, même si parfois nos vies sont compliquées ? Osons faire monter vers Dieu nos prières, nos cris, nos silences. Croire c’est savoir que là où je ne peux plus pour entrer davantage dans la joie de la foi, la joie de l’attente, la joie de la rencontre, et découvrir la joie de la fidélité de Dieu.   

Orientations. Marie nous invite à vivre cette Bonne Nouvelle comme elle l’a vécue : dans une vie toute simple, parce que prête à tout instant à dire oui à Dieu « corps et âme ». Et elle nous dit aujourd’hui : « faites tout ce qu’il vous dira », vous le rejoindrez dès maintenant avec moi dans le Royaume. 

â Profitons de la fête de Marie pour méditer sur le : Magnificat 

Le Magnificat de Marie est le plus beau chant de victoire et d’allégresse qui n’a jamais été composé : Grâce à son Fils les riches et les puissants que nous sommes se refont un cœur de pauvres. Ce chant du Magnificat avait été interdit dans un pays d’Amérique latine : en effet, chantant la libération des pauvres, il était apparu comme trop subversif. En réalité, si le Seigneur renverse les puissants de leur suffisance, ce n’est pas pour les écraser mais pour les sortir d’une détresse que souvent ils n’osaient pas s’avouer, celle de ne plus croire que l’amour et le don soient possibles.

À méditer pour la semaine qui vient

Comme Marie se met en route, nous aussi mettons en route pour aller rendre visite, cette semaine à une personne âgée, un malade, une personne isolée, que l’été isole davantage encore…

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