Définition "Ouvre-toi…"
● Nous voici au tout début d’une nouvelle année. Scolaire pour
les uns, d’études pour d’autres, de travail professionnel ou de recherche
d’emploi pour d’autres encore. Mais aussi de repos chez soi, ou d’autres
engagements ailleurs.
Les
textes bibliques que nous venons d'écouter pourraient se résumer en deux mots :
"Ouvre-toi". Et tout d'abord ouvre-toi à l'espérance. Parfois, nous
avons l'impression que le mal l'emporte toujours, que l'homme est un éternel
condamné à la souffrance et que demain sera pire qu'aujourd'hui. Or voilà qu'en
ce jour, nous avons la réponse d'Isaïe dans la première lecture : "Prenez
courage, ne craignez pas, voici votre Dieu ; c'est la vengeance qui vient, la
revanche de votre Dieu. Il va vous sauver." Nous ne devons pas nous
tromper sur le sens de ces paroles. Nous avons tendance à penser à la vengeance
contre ceux qui nous ont fait du mal et nous disons que c'est "un plat qui
se mange froid". Ici, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Le prophète ne
parle pas de la vengeance contre des hommes mais contre le mal. Il annonce la
victoire de l'amour de Dieu contre le mal, la haine, la violence. C'est un
encouragement pour ceux et celles qui ont vécu dans la peur.
●La revanche de Dieu c'est de supprimer le
mal, c'est de faire en sorte que les aveugles voient et que les sourds
entendent. La bonne nouvelle c'est cet amour infini de Dieu pour tous les
hommes. C'est à cette espérance que nous devons nous ouvrir. La lettre de saint
Jacques nous apporte un éclairage nouveau sur cette bonne nouvelle : elle nous
invite à réagir contre certaines attitudes contraires à l'Évangile. Nous parlons
d'égalité et de fraternité, mais nous nous laissons aveugler par tout ce qui
brille. Pendant ce temps, les pauvres sont bien laissés de côté. L'apôtre nous
rappelle que nous ne devons pas faire de "différence entre nous". Ce
n'est pas l'argent ni la pauvreté qui font la valeur d'un homme mais la foi. La
foi c'est l'accueil de Dieu dans toute notre vie. Il n'est contre personne. Si
nous voulons être en communion avec lui, il nous faut être ouverts et
accueillants pour tous, même s'ils sont différents. Cette mise au point de
saint Jacques s'adresse aussi à nous aujourd'hui. Il s'agit d'avoir le regard
même de Dieu sur tous ceux et celles qui nous entourent.
●Dans l'Évangile, nous trouvons Jésus en
plein territoire païen. Il n'hésite pas à sortir des frontières d'Israël. C'est
une manière de dire que la bonne nouvelle n'est pas réservée à quelques-uns
mais au monde entier. Le voilà donc au milieu de tous ces gens qui n'ont pas
d'oreille pour entendre la Parole de Dieu ni de bouche pour proclamer sa louange.
Comme leurs idoles ils "ont une bouche et ne parlent pas… des oreilles et
n'entendent pas.
Or voilà que l'Évangile nous donne une pitoyable illustration
de ce monde païen : un sourd muet est amené à Jésus. Jésus se met tout de suite
au travail : imposer les mains ne suffit pas ; le mal est trop grand : il faut
aller à l'écart, mettre les doigts dans les oreilles, toucher la langue, lever
les yeux au ciel, soupirer et prier. Le mal est très fort. Jésus se bat contre
lui ; ce n'est pas sans peine mais il finit par gagner. Les oreilles s'ouvrent,
la langue se délie. A travers cet homme, Dieu donne aux païens une oreille pour
entendre la Parole de Dieu et une bouche pour proclamer sa louange.
"Ouvre-toi !" C'est aussi à chacun de nous que le Christ s'adresse en
ce jour. Nous savons bien qu'il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut
pas se laisser toucher par les appels de Dieu et de ses frères. Ces sont nos
fermetures, nos blocages qui entravent une vraie communication entre nous.
"Ouvre-toi" nous dit le Seigneur. Ne reste pas enfermé sur tes soucis
personnels ni sur tes relations habituelles, ni sur ton milieu social.
Ouvre-toi à Dieu et aux autres. Ce n'est pas pour rien que notre pape François
nous recommande d'aller jusqu'aux "périphéries". En ce dimanche,
accueillons cet appel à nous ouvrir à notre paroisse, à notre diocèse et au
monde dans lequel nous vivons. Notre rôle de chrétiens baptisés et confirmés,
c'est de bâtir avec Jésus des communions ouvertes et accueillantes aux autres.
Soyons plus spécialement attentifs à tous les blessés de la vie, à ceux qui
n'ont jamais la parole et que personne n'écoute. Ils ont la première place dans
le cœur de Dieu.
E Le coin des enfants : Ouvre-toi
Les
lanceurs d’alerte doivent persévérer longtemps avant d’être entendus, c’est le
cas des prophètes de la Bible et de Jésus lui-même. Quand Isaïe entend l’appel
de Dieu à porter sa parole, il comprend qu’il va s’adresser à des cœurs fermés,
des aveugles et des sourds. Pourtant les
oreilles sont les organes qui servent à écouter, à entendre. Souvent, nous
avons envie de parler et nous ne savons pas écouter. Pourtant, c'est quelque
chose de très important. Jésus touche les oreilles du sourd, il lui dit ainsi
l'importance de l'écoute. Pour revivre vraiment, pour grandir vers Dieu, il
faut savoir écouter dans notre profondeur, avoir un cœur à l'écoute, un
cœur qui reste attentif à Dieu et à nos frères.
Pour
être à l'écoute de Dieu, il faut passer du temps avec Lui. Nous pouvons bien
sûr lui parler mais il faut aussi savoir se taire, se tenir juste en silence
devant Lui. Nous offrir dans ce silence. Il saura combler nos manques. Pour
commencer l'Aventure avec Dieu, pour se sentir aimé et pour apprendre à aimer
comme Dieu aime, il est bon de se mettre à l'écart. La route vers Dieu commence
par le silence. Au début du chemin, il est bon de se taire, il est bon de faire
silence pour apprendre à écouter. Ecouter les bruits de la vie: le vent dans
les arbres, le bruit de la mer, le chant des oiseaux, la rivière qui coule.
Ecouter aussi, le silence, la nuit sous un ciel étoilé... Apprendre à écouter
en faisant silence en nous, en faisant silence avec nous-mêmes (ne pas penser à
ses soucis, à ses projets, à son devenir,...). Jésus lui-même est resté de
nombreuses années dans le silence avant de se lever et de marcher vers les
hommes. Dans le silence de notre cœur et de notre esprit, nous nous
préparons peu à peu pour partir à la rencontre de Celui qui nous attend depuis
bien longtemps déjà et qui peut nous effleurer, nous toucher de son murmure
d'Amour. Dans l'écoute attentive, nous recevons déjà beaucoup de lumière. Ecouter, c'est être tout tendu vers
l'autre, c'est laisser sa parole nous toucher, nous transformer, avant de
devenir parole à notre tour. (Le jour de son baptême, Jésus est transformé par
la Parole d'amour du Père. Il se sent Fils bien-aimé.) Avant de parler, avant
de marcher vers les autres, il est bon de laisser la Parole de Dieu vivre en
nous. *Silence, prière, échange avec Dieu, écoute de Sa Parole,... Osons-nous
maintenant l'Aventure avec Dieu
PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE
â Pour la semaine qui vient à méditer sur : Voici le
temps du salut pour les hommes.
Dieu se fait-il encore entendre aujourd’hui ? Parfois des chrétiens en doutent parce qu’ils se sentent pas reconnus ou écoutés. Mais aujourd’hui la parole de Dieu nous annonce qu’il vient au secours des surdités les plus fondamentales. Le sourd-muet qui est amené à Jésus (évangile) est le symbole de tout le peuple d’Israël, peuple sourd à la parole de Dieu, et par là même incapable de lui répondre favorablement, comme l’ont rappelé bien souvent les prophètes. Dans le geste de Jésus, Dieu se fait aussi entendre et se manifeste par son Fils. Comme le peuple d’Israël, nos yeux et nos oreilles sont parfois fermés à l’inattendu, à la promesse de Dieu, source de l’espérance. Au jour de notre baptême, le même ″Effata″ est prononcé par le prêtre ou le diacre, mais nous restons lents à nous ouvrir à l’action de Dieu.
â Pour la semaine qui vient à méditer sur : un Dieu qui
libère.
Après l’invitation de dimanche dernier à nous laisser transformer par la parole de Dieu, la liturgie de ce dimanche nous propose de mieux comprendre la conduite de Dieu envers l’homme. Malgré les apparences, Dieu n’abandonne jamais son peuple, et le prophète Isaïe annonce la bonne nouvelle d’une libération (première lecture) ; libération à laquelle le psaume 145 fait écho en précisant que le Seigneur vient délivrer ; libération accomplie par le Christ et reconnue par les témoins de la guérison du sourd-muet (évangile). Nous sommes, nous aussi, appelés à nous laisser guérir par le Christ, pour que nous sachions porter un autre regard sur nos frères (deuxième lecture). Ce dimanche est messianique, qui nous invite à ″accueillir le Royaume qui vient″.
â Pour la semaine qui vient à méditer
sur : Jésus annonce le monde de la grâce.
Tous les textes
de ce dimanche convergent vers une même affirmation : Jésus est venu
libérer l’homme. Le libérer à l’intérieur de lui-même, comme à l’extérieur, de
tout ce qui l’enchaîne, de tous ses aveuglements, des surdités spirituelles et
intellectuelles qui l’enferment sur lui. Le Christ, rejoignant l’homme dans son
enfermement et sa souffrance, inaugure le Royaume qui vient. Ce n’est pas un monde
parfait, sans estropiés, sans malades, sans infirmes. C’est un univers nouveau
où chacun, et même le sourd-muet, peut trouver en lui les mots de la louange,
de l’action de grâce et de l’amour fraternel.
Aujourd’hui
encore, le Christ guérit du mal spirituel. Il nous apprend, par toute sa vie, à
nous ouvrir à Dieu pour mieux nous ouvrir aux autres. Il nous fait respirer de
la respiration de Dieu. Le monde de la grâce se construit, le monde de l’amour
gratuit. Depuis notre baptême, nous sommes entrés dans le monde de la grâce, ce
monde où le Christ nous ouvre les yeux et le cœur. Dans l’eucharistie, rendons
à Dieu Celui qui est sa grâce : le Christ.
â À méditer pour la semaine qui
vient : Effata
Ne
sommes-nous pas trop souvent sourds à la Parole de Dieu, quand elle nous
apparaît trop dérangeante ? Trop
souvent sourds à un appel de l’Eglise, quand cela nous bouscule ? Trop
souvent sourds aux attentes des plus pauvres, tout près de nous ? Trop
souvent sourds aux cris qui s’élèvent contre l’injustice et dénoncent les
structures de péché ? Ne
sommes-nous pas muets, au moment où nous devrions risquer une parole de
foi ? Muets pour ne pas perdre nos
privilèges, pour sauvegarder notre tranquillité ? Muets là où nous
devrions rendre témoignage au Christ ressuscité ?
« Ouvre-toi » est une parole de libération, une parole de vie, une parole qui met en marche. Mais pour que cette parole nous relance dans la vie, encore faut-il ne pas l’étouffer, ne pas nous opposer à cette œuvre de libération que le Christ accomplit en chacun. Il suffit, au fond, de nous laisser faire entre les mains de Celui qui veut note vie et notre bonheur.
â Mettre en pratique :
C’est
vrai il y a tant de souffrances et de blessures autour de nous, dans notre
voisinage, parmi nos amis et collègues de travail, dans notre propre famille...
Et nous y sommes un peu habitués, comme
blindés? On ne peut rien faire... "c'est
comme cela: il n'y a rien à faire..."
Cette semaine je mets en pratique mes intentions : dans mon entourage, je pourrais concrètement aider, soulager: par un signe d'amitié, une aide matérielle discrète, un conseil... Voilà, comment, je pourrais témoigner avec la bénédiction de ma communauté de la tendresse de Dieu?
â À méditer :
Il
est important, pour tout chrétien, d'annoncer Dieu, d'être un peu comme son
petit virus.
Pour être vraiment contagieux de Dieu, il faut Le vivre dans notre vie, dans
nos actes, dans nos paroles, dans nos regards,..., et c'est vraiment difficile!
Heureusement, nous avons Jésus et son Evangile. Nous pouvons suivre ses pas.
Comme lui, nous pouvons regarder vers le Père, lui donner toute notre
confiance, le laisser agir en nous. Simplement!
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