13 novembre 2020

33ème dimanche ordinaire — Année A >>>

Première lecture : Pr 31, 10-13.19-20.30-31
Psaume : 127
Refrain : Heureux qui craint le Seigneur !
Deuxième lecture : 1 Th 5, 1-6
Evangile : Mt 25, 14-30
Pu : Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur.


Définition: …la parabole Des talents 

● Nous nous approchons déjà de la fin de l’année. Dimanche prochain, nous célébrerons la fête du Christ-Roi, le dernier dimanche de l’année liturgique. Nous quitterons alors l’Evangile de Matthieu pour commencer celui de Marc. Mais l’Eglise nous donne de terminer en beauté : les trois derniers dimanche de l’année A, nous lisons les trois récits du fameux chapitre 25 de Matthieu, le célèbre triptyque du Jugement dernier, sans doute un des chefs-d’œuvre des Evangiles. Ce récit conclut l’enseignement de Jésus. Les chapitres 26 et 27 seront consacrés à la Passion.

● Dans la crise économique que nous traversons, les investisseurs financiers n’ont pas vraiment bonne presse. Dans ce contexte, cette parabole a un côté cynique et provocateur qui irritera certains. Mais ce serait dommage de s’arrêter là, parce que cette parabole n’est pas un programme économique et social. Elle parle de tout autre chose.

Aujourd’hui Jésus veut nous apprendre à bien utiliser les dons qu’il nous fait. Il appelle chaque homme à la vie et il lui remet des talents en lui confiant en même temps une mission à remplir.

Pour bien comprendre la parabole de ce dimanche, il faut rappeler que les « talents » (contrairement à ce que l’on dit souvent) ne sont pas tant les dons ou les capacités (intelligence ou autres) que Dieu a donnés à chacun, mais les responsabilités que nous sommes appelés à assumer. De fait la parabole raconte que le patron donna « à l’un, cinq talents, à l’autre deux, à chacun selon ses capacités ».

● Même si cette parabole a eu une influence sur le plan social et historique en encourageant chez les populations chrétiennes une mentalité active et entreprenante, l’enseignement central qu’elle nous délivre concerne l’esprit de responsabilité avec lequel nous devons accueillir le Royaume de Dieu: responsabilité envers Dieu et envers l’humanité. Il serait inepte de penser que ces dons sont un dû, de même que renoncer à les utiliser reviendrait à tourner le dos au sens de sa propre existence. 

● Il faudrait se rappeler cependant que le talent par excellence, le plus précieux de tous les dons est Jésus lui même qui s’est offert au monde dans un immense amour. Ce don a été offert aux disciples que nous sommes nous aujourd’hui. Et nous le sommes non pas tant et seulement parce que nous avons accueilli la doctrine du Christ et que nous nous efforçons d’observer ses préceptes moraux, mais parce que nous l’avons accueilli Lui, don imprévisible de Dieu qui vient dans notre chair, qui fait de nous ses enfants et qui nous rend producteurs féconds de nouveaux fruits.
● Aujourd’hui comme alors, les disciples de Jésus sont vigilants et attentifs à accueillir le don toujours nouveau des merveilles de Dieu et ils sont soucieux de laisser le don accueilli porter ses fruits et se multiplier.

● Les vierges consacrées nous donnent un bon exemple de disciple de Jésus et de « serviteur bon et fidèle ». En effet elles sont: des « bonnes servantes » parce qu’elles ne vivent pas pour elles-mêmes en s’appuyant sur leurs propres dons, mais parce qu’elles vivent la vie comme un don qu’elles ont reçu et qu’elles doivent partager et parce qu’elles comprennent que le don accueilli doit être donné à son tour pour pouvoir continuer à porter des fruits ; des « fidèles servantes » parce qu’elles s’abandonnent totalement tous les jours, nous dirons même à chaque instant, au Christ dans une confiance amoureuse. « La fidélité est la perfection de l’amour »


ELe coin des enfants : La parabole.

Les paraboles sont des petites histoires qui nous disent des choses importantes sur Dieu. Ici, le voyageur qui part au loin et pour un long moment représente Dieu. Avant de partir, le voyageur confie ses biens les plus précieux; il donne abondamment, généreusement... Ceci nous dit la Générosité de Dieu.

Mais quel Précieux Trésor Dieu nous a-t-il confié?

Dieu, qui est Amour, nous donne son Amour; il dépose en chacun une perle précieuse qui peut grandir avec l'aide de ceux qui nous entourent (nos parents, nos amis, une mamie, un parrain,...) et avec l'aide de l'Esprit Saint qui porte, pousse en avant, soulève, aide à aller plus loin.
Comme les serviteurs de l'histoire, nous pouvons accueillir le Don de Dieu. Mais ce que nous avons reçu (l'Amour, les trésors de patience, d'écoute, la bonté, la persévérance, le don de paix, la force du pardon,...) ne doit pas rester enfermé, caché en nous. Nous avons à le semer autour de nous! Il ne faut pas être comme le troisième serviteur; il ne faut pas avoir peur!
Lorsque l'on donne aux autres, c'est certain, on ne perd rien, mais on reçoit plus encore!
Commençons dès aujourd'hui, à semer autour de nous Le Trésor que nous portons.

Chez l'évangéliste Matthieu, la parabole est suivie d'un texte sur le jugement dernier. Il est important de le souligner. A la fin de notre vie, nous nous poserons peut-être juste cette question:
"Ai-je utilisé les dons précieux qui ont été déposés en moi? Les ai-je partagés? Les ai-je éparpillés dans le Courant de la vie?"



PAROLES DE VIE POUR LA SEMAINE

 â Profitons du confinement pour méditer : sur tout risquer par amour.

ON EST ÉMERVEILLÉ par l’humanité des rédacteurs de la Bible qui mettent en scène avec tant de naturel des femmes et des hommes qu’on pourrait croiser encore aujourd’hui. Au moment d’évoquer les grands bouleversements de la fin du monde connu, en cette fin d’année liturgique, l’Eglise nous donne à entendre et à voir ces personnages de la vie de tous les jours pour nous indiquer quelle attitude spirituelle est la juste : celle de cette  femme bonne, dont la grâce réside dans sa générosité et dans sa patience laborieuse (première lecture) ; celle de cet homme avisé qui, partant en voyage, confie son bien à ceux dont il pense qu’ils seront plus à même de le faire fructifier (évangile). Le mauvais serviteur lui-même joue admirablement le rôle de contre-exemple. Il montre à l’évidence que, pour réussir sa vie il faut la risquer, que pour gagner il faut investir. Tout ce qui n’est pas donné est perdu. Les paraboles du retour du Christ racontées dans le chapitre 25 de Matthieu parlent de la vie humaine comme temps de l’absence du Christ. Comment gérer cette liberté et ce temps qui nous sont confiés ? L’existence est un perpétuel déséquilibre et seule attente confiante et active de la venue prochaine du Seigneur peut nous donner l’audace et le courage de tout risquer par amour (deuxième lecture). Ne nous laissons pas aller à la peur de nous-mêmes, de l’autre ou de Dieu : accueillons le jour qui vient ! Chacun de nous porte du fruit là où il est.

 â Profitons du confinement pour méditer encore sur des valeurs sûres !

Le Royaume de Dieu n’a besoin ni d’argent ni de compte en banque pour subsister et progresser : la déconcertante richesse de la croix lui suffit. Par contre, le Christ a confié aux chrétiens un véritable trésor : la foi, l’espérance, la charité, les Béatitudes, l’unité fraternelle, le service mutuel, la prédilection pour les petits, la prière, la joie et la paix. Et ces richesses, nous devons les faire fructifier, non pas pour nous enrichir, mais pour sauver le monde. Ce trésor, nous ne l’avons pas mérité et il ne nous appartient pas : comme on comprend alors la sévérité du Maître envers les disciples irresponsables ! (évangile). Pour faire fructifier ces richesses, point n’est besoin d’actes héroïques ni de spéculations retorses : il faut une fidélité humble et persévérante aux tâches quotidiennes, une force d’âme que seule procure la foi en Dieu (première lecture).  

â Profitons du confinement pour être vigilants.

Veillez, Soyez vigilants ! Deux mille ans après la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, nous risquons de vivre comme si notre vie se suffisait à elle-même, comme si elle était la fin de tout. Nous vivons parfois écrasés, enfouis. Ce n’est pas simplement un talent, mais toute notre vie qui risque d’être simplement un talent, mais toute notre vie qui risque d’être enfouie. Internet, les blogs, les actualités, nos iPHones et autres BlackBerry, même s’ils sont bien sûres utiles pour notre travail, peuvent aussi enfouir notre espérance en nous tournant plus vers ce monde qui passe que vers le Seigneur qui demeure et qui vient.  ″Réveillez-vous, fils de la lumière″, nous redit saint Paul en ce dimanche : ″il est l’heure de faire fructifier vos talents, tous les dons et tous les biens que vous avez reçus de Dieu″. Parmi ces dons, il y a l’espérance qui nous amène à dire au Seigneur lors de chaque messe : ″Nous attendons ta venue dans la gloire″. Nous le disons hélas, parfois machinalement. Peut-être pouvons-nous méditer cette phrase pour le dire avec plus de foi ! De vigilance.

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