12ème dimanche ordinaire — Année A >>>
🞽 Pour la semaine qui vient…Ne craignez pas
A première vue, nous pourrions penser que la première lecture et l’évangile de ce dimanche ne nous concernant guère. Dans nos sociétés, nous sommes peu persécutés pour notre foi. N’oublions pourtant pas ces millions de chrétiens qui, dans d’autres régions du monde, doivent sans cesse lutter pour leur foi, et paient souvent de leur vie leur attachement au Christ. Alors comment recevoir les paroles de Jésus : ″Ne craignez pas″, sinon comme une invitation à la confiance totale, au moment des épreuves de nos vies que sont la souffrance, la maladie, la mort ? Nous savons, depuis la mort et la résurrection du Christ, que nous ne sommes pas seuls dans l’épreuve : Dieu nous y accompagne. Ne pas craindre, c’est donc poser un acte de foi et de confiance en Dieu vainqueur du mal et de la mort. Notre confiance en Lui, à l’image du Christ en croix, se manifeste alors dans tous les évènements de nos vies, particulièrement dans les évènements douloureux.
En s’en remettant avec confiance au Seigneur, Jérémie sort de la peur pour entrer dans la foi (première lecture). Voilà la démarche à laquelle nous sommes conviés, à la suite de Jésus. Démarche difficile qui exige de croire en l’amour infini de Dieu, seul capable de vaincre la peur puisque le Christ a vaincu la mort.
🞽 La force que Dieu donne
La vie d’un prophète n’est pas un long fleuve tranquille. Jérémie en fait l’amère expérience, alors qu’il reçoit l’inconfortable mission d’annoncer la ruine du royaume de Juda, menacé par le puissant empire babylonien (première lecture). Bien sûr, ni le peuple ni les dirigeants ne veulent écouter ce sinistre défaitiste. Jérémie se sent très seul pour affronter l’hostilité, mais il fait aussi l’expérience que Dieu est son appui et son secours. ″Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable″. De même, dans l’évangile, Jésus invite ses disciples à la confiance. Certes, ils seront, comme leur maître, en butte à des difficultés, voire à la persécution, mais le Père veille sur eux, comme il prend soin des oiseaux du ciel. ″Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux″. Sur la terre comme au ciel. Le Fils se montre solidaire de ses disciples, comme il l’est de toute l’humanité. Depuis le premier homme, le monde est le champ de bataille du péché et de la mort, qui en est la conséquence (deuxième lecture). Il fallait donc un homme pour répandre la grâce de Dieu.
Nous en rendons grâce en participant à l’eucharistie, où nous recevons la force et la paix qui viennent de Dieu pour avoir part à la victoire du Christ notre Seigneur.
🞽 Parler au grand jour
Les premiers chrétiens ont-ils hésité à se prononcer pour Jésus ? Il fallait affronter les moqueries, comme Paul à Athènes, la méfiance des Juifs, bientôt les persécutions. Comment leur donner courage ? Les témoins ont besoin de s'appuyer sur le témoin fidèle, Jésus. Aussi celui-ci est-il présenté comme celui qui se prononce pour ses disciples dans le grand procès qui se joue face au monde et devant Dieu. Il y a le Défenseur, l'Esprit appelé Paraclet. Mais Jésus vient lui-même à la barre. Parce que Jésus ne renie pas les siens.
OZER AGIR ET PARLER DE SA FOI :
″C’est facile de dire sa foi dans une communauté chrétienne, quand on se retrouve avec d’autres croyants. Cependant, d’ailleurs, même là le respect humain joue encore ! Mais le plus urgent, le plus difficile, aussi, c’est d’oser agir et parler selon sa foi dans un monde indifférent, méfiant et hostile. C’est pour cela pourtant que demande Jésus. Il envoie ses disciples pour qu’ils annoncent le Royaume des cieux au monde, non pour qu’ils en parlent entre eux ! Il ne suffit pas d’inviter les autres à venir à des réunions, à des célébrations, là où il est normal que nous parlions de notre foi, de Jésus-Christ : alors, nous ne risquons rien, nous sommes ″chez nous″, sur notre terrain. Il ne s’agit pas non plus habituellement d’aller prêcher au coin des rues. Mais risquer une parole dans la société où nous vivons, en famille, avec des amis ou des collègues, ″chez eux″, sans provocation mais sans crainte, c’est mettre la semence du Royaume dans la pâte du monde… C’est un risque, certes, mais le silence par lâcheté est un risque encore bien plus grand…
-Que notre témoignage manifeste que tu es devant Dieu une assurance et un garant.
-Que notre confession de foi te désigne comme le Fils bien-aimé du Père ! Quand il nous arrive de craindre l’opposition et la moquerie, de ne pas oser nous déclarer pour toi, pardonne-nous, comme tu as pardonné à Pierre. Si nous nous sommes infidèles, toi, tu restes fidèle. Relève-nous pour que, malgré nos peurs, ton amour reste le plus fort. Qu’à travers notre faiblesse même, nous sachions témoigner de la puissance de ton pardon !″
Mgr L. DALOZ