04 janvier 2020

L’Épiphanie – Année A


Première lecture: Is 60, 1-6
Psaume : 71 
Refrain: Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.
Deuxième lecture : Ep 3, 2-3a. 5-6
Evangile: Mt  2, 1-12 
PU: Ô, Christ, Emmanuel, exauce-nous


Définition: … L’Épiphanie… !

Ils venaient on ne sait d’où, mais une chose est certaine c’étaient des étrangers.
Ils avaient quitté leur pays pour une raison mystérieuse, personne ne sait pourquoi.
Ils étaient sans doute à la recherche d’une meilleure étoile, d’une meilleure sécurité ou tout simplement d’un sens à leur vie.
Ils n’étaient pourtant pas n’importe qui, comme on dit, c’étaient  des diplômés dans leur pays.  Mais toute leur science ne suffisait pas à leur donner une raison de vivre, leur grand savoir ou leurs richesses ne suffisaient pas à leur procurer le bonheur. 
Ils prirent le risque de quitter leur bureau et leurs livres et se mirent en route pour trouver la réponse, ou plus exactement pour trouver celui que tout le monde appelle « Dieu ». Mais où trouver ce Dieu qui viendra donner sens à leur vie ? Tout naturellement ils se dirigèrent vers la ville sainte, la soi-disant capitale de Dieu avec ses temples et ses édifices prestigieux.
Mais là comme dans toutes les autres villes qu’ils avaient traversées, ils trouvèrent un homme puissant et redoutable, ici il s’appelait Hérode. Ils trouvèrent aussi des prêtres et des pharisiens, des spécialistes en religion qui connaissaient tous les commandements et leur catéchisme par cœur. Ils avaient la réponse à tout. C’étaient des gens très sûrs d’eux-mêmes, ils n’avaient même plus besoin de chercher puisqu’ils ne se posaient plus de questions. Très forts en théorie, ils l’étaient beaucoup moins en pratique. 

Les mages, en hommes intelligents, comprirent vite et quittèrent la ville en se disant qu’ils n’y reviendraient jamais puisqu’ils n’y avaient pas trouvé Dieu.
Ils repartirent donc comme guidés par une étoile, une lumière intérieure qui les conduisit jusque dans une espèce de grotte où un enfant nu était couché sur la paille, bien loin des palais scintillants. Ils se prosternèrent, lui offrirent ce qu’ils avaient de meilleur. 

Les années passèrent et l’histoire ne cessa de se répéter, chaque siècle connu ses Hérode puissants et cruels qui usurpaient tous les biens au mépris de leur peuple. Mais heureusement, tout au long des siècles il y eu aussi des mages, poussés par un feu intérieur, que certains appelleront « le feu de l’Esprit », qui se mettront en route, humblement, patiemment pour aller au devant de ces visages souffrants, oubliés, douloureux et qui y reconnaîtront le visage de Dieu.

Mes chers amis, aujourd’hui rien n’a changé, même dans un pays de cocagne comme le nôtre, nous voyons une minorité de plus en plus riche, détenant tous les pouvoirs et une majorité vivant dans une situation de plus en plus précaire, désastreuse. Oui, il ne faut pas aller très loin sur la route pour rencontrer des hommes qui se débattent dans leur misère, leur souffrance et leur solitude, et qui ne voient pas comment ils pourront un jour en sortir.

En ce début d’année, je vous souhaite de rencontrer Dieu là où  il se trouve vraiment, le rencontrer mais aussi le servir en lui donnant ce que vous avez de meilleur. Je vous souhaite également d’aider celles et ceux  qui le cherchent encore dans les villes saintes et les grandes cathédrales, les aider à se remettre en route pour le trouver vraiment dans la fragilité de leur vie. Je vous souhaite aussi de découvrir ce Dieu qui vient remplir nos vides, combler nos pauvretés et raffermir notre fragilité, en un mot, le Dieu qui nous fait advenir à une véritable humanité. . Avançons et regardons vers le bas alors nous pourrons le voir, nous agenouiller, nous abaisser car il est toujours sur la paille aujourd’hui.



🖝 Le coin des enfants : L’Épiphanie : 

Les mages de Matthieu sont des sages, des savants, des gens importants (la porte des rois leur est ouverte). Et pourtant... ils n'hésitent pas à s'incliner devant un enfant. Malgré toutes leurs connaissances, ils savent rester humbles. Pour s'approcher du mystère de Dieu, sans doute faut-il garder un cœur empli d'humilité ("Heureux les pauvres de cœur!") 

Les mages de Matthieu sont des étrangers, des païens. Ils ne font pas partie du peuple de Dieu.

Dieu n'a semble-t-il, jamais fait Alliance avec eux... On pourrait penser qu'ils n'ont aucune chance d'approcher le Royaume. Pourtant, ce seront les premiers à adorer Jésus, à entrer dans l'Alliance.

Une clé de leur mystère: ce sont des chercheurs, c'est à dire des personnages qui ont une faim, une soif de découvrir et aussi un vide, un creux à combler... Ils sont toujours en recherche, toujours en marche! Même si nous sommes enfants de Dieu, n'oublions pas de toujours chercher... ("Heureux ceux qui ont faim et soif...")

Les mages de Matthieu n'hésitent pas à tout quitter, à tout abandonner, à se laisser déplacer à la vue d'un signe durable, à la vue d'une étoile qui se lève... (L’étoile symbolise le Don de Dieu, Don qui aide à découvrir l’essentiel).Pour marcher sur le chemin de Dieu, il faut être prêt à abandonner beaucoup. En quittant certaines habitudes, nous pourrons nous ouvrir plus pleinement au Don gratuit de Dieu. 

Les mages sont des êtres emplis de confiance et cette confiance les entraîne vers une très grande joie (Mt 2,10), une adoration (Mt 2,11) et une offrande. La confiance, l'adoration, l'offrande pourront rappeler le chemin d'Abraham et celui de tous les marcheurs du Royaume de Dieu. Dieu désire vraiment notre bonheur: Heureux!.....