Première
lecture: Is 42, 1-4. 6-7
Psaume
: 28
Refrain: Le Seigneur bénit son peuple en lui donnant sa paix.
Deuxième lecture : Ac 10, 34-38
Evangile: Mt 3, 13-17
PU: Par
Jésus, Christ, ton serviteur, nous te prions, Seigneur.
Définition: … Le baptême du
Seigneur… !
● Avec cette fête du Baptême du Seigneur,
c’est le temps de Noël qui s’achève. Demain, la liturgie entrera dans le temps
Ordinaire. La fête, que nous célébrons aujourd’hui, marque donc une étape
importante, non seulement dans le temps liturgique, mais d’abord dans la vie de
Jésus lui-même. En effet, pour Jésus, le Baptême est le premier acte de sa vie
publique, il ouvre le temps de la prédication de la Bonne Nouvelle, après
trente années de vie cachée.
● Ce qui, jusqu’alors, était demeuré presque
confidentiel, va désormais être proclamé à tout Israël. Aux quelques témoins
privilégiés qui avaient pu partager la joie de Marie et de Joseph, Elisabeth et
Zacharie, les Anges, les bergers et les mages, vont désormais succéder les
foules de Galilée et de Judée. Le Baptême marque donc un tournant dans la vie
de Jésus. Dans son évangile, Jean souligne que c’est à ce moment-là que les
premiers disciples commencent à se joindre à Jésus, à demeurer avec Lui.
●
A Noël, le Verbe s’est fait chair. A l’Epiphanie, sa venue a été manifestée. Au
Baptême, Dieu sort de son silence, la voix du Père retentit, pour que soit
proclamée la Bonne Nouvelle du salut. A Noël, Dieu se révèle dans un enfant
sans voix. A l’Epiphanie, c’est toute la création qui l’annonce et le célèbre.
Au jour du Baptême, c’est la voix de Dieu Lui-même qui refait toutes choses
nouvelles.
●
Cette triple annonce, nous sommes appelés à la vivre, nous aussi, dans ce temps
Ordinaire qui s’ouvre devant nous. En effet, nous sommes, nous aussi, appelés à
reconnaître la venue silencieuse de Dieu dans notre vie. Nous sommes invités à
ouvrir les yeux sur les splendeurs de la création qui chantent sa gloire. Nous
sommes conviés à ouvrir l’oreille de notre cœur à sa Parole.
Car
Dieu vient chaque jour à nous, comme il est venu à Noël. Dieu vient d’abord
dans le silence, dans la discrétion, dans l’humilité.
Il
vient au plus proche de notre humanité, dans les choses les plus simples et les
plus ordinaires de la vie. Il vient là où nous ne l’attendons pas. Dans notre
travail, dans nos occupations quotidiennes les plus banales, Il vient. Et s’Il
vient là, c’est pour nous apprendre à revenir à nous-mêmes, à cultiver cette
attention du cœur, cet éveil intérieur aux secrets les plus authentiques de la
vie.
Mais
ce retour à nous-mêmes n’a rien d’un repli égoïste sur soi.
Bien
au contraire, car pour être libre de soi, il faut habiter avec soi-même. C’est
seulement lorsque nous serons revenus à notre cœur, que nos yeux et nos
oreilles s’ouvriront, et que nous serons capables de voir et d’entendre à
nouveau les harmoniques de ce monde qui chante sa gloire. En effet, notre
capacité d’émerveillement doit être restaurée, réveillée, pour que le chant de
la création puisse enfin nous toucher.
C’est
alors, et alors seulement, lorsque nous aurons traversé le silence et le chant
du monde, que la Parole pourra de nouveau nous toucher. Comme Jésus l’a fait
avant nous, nous avons besoin de traverser les eaux pour entendre la voix du
Père. En passant par les eaux du Jourdain, Jésus a voulu nous montrer le
chemin, nous ouvrir la voie. Pour Lui, il s’agissait de passer du silence à la
Parole.
● Pour nous, il s’agit de renaître dans le
silence, pour pouvoir enfin entendre la Parole.
En
nous faisant entrer dans le temps Ordinaire, la fête du Baptême du Seigneur
nous fait donc pénétrer dans le temps de la Parole. La Parole qui s’est faite
chair, qui est venue demeurer parmi nous, voilà qu’elle vient à notre
rencontre. Elle vient frapper aux oreilles de notre cœur, elle vient toucher
cette part la plus intime et la plus secrète de nous-mêmes qui aspire au salut.
Laissons-la entrer en nous! Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais
écoutons la voix du Seigneur!.
Jésus
quitte son village, sa famille, son métier (il se détache de sa vie habituelle,
il part à l'écart comme pour une retraite... tout cela est propice à la
réflexion, à la méditation, au regard vers Dieu...) pour rejoindre Jean qui
baptise au bord du Jourdain. Avant de se lever pour recevoir le baptême
de conversion, Jésus écoute (avant d'appeler des disciples,
Jésus est lui-même disciple). Il connaît donc ce que propose Jean, de
quoi son baptême retourne
Il
sait que Jean ne propose pas un rite de plus, mais
qu'il espère un retournement des esprits et des cœurs vers Dieu. Par
son baptême, il veut atteindre le tréfonds de l'homme, il veut toucher les
âmes, les aider à s'épanouir au Soleil Divin.
Lorsque
Jésus se lève pour recevoir le baptême, son acte est voulu,
réfléchi, pensé intimement, profondément (ce n'est pas une démarche
fausse, superficielle ou indifférente; il ne s'agit pas pour lui d'être en
règle). Son déplacement est déplacement du corps, de l'esprit et du cœur vers
le Tout Autre. Il est véritablement vrai!
Jésus
et Jean sont en harmonie : Le péché est à "balayer", c'est un poids
qu'il faut abandonner, dont il faut se délester parce qu'il alourdit notre
marche vers l'Amour. L'envie de changer de vie, de se tourner vers Dieu, de
revenir à LUI et de décider de construire sa vie avec LUI, est aussi
nécessaire...Jésus nous montre le chemin... Humblement, il se lève et
marche vers Jean parce qu'il croit en ce baptême, en sa beauté.
Lorsqu'il plonge dans le Jourdain, comment ne pas penser qu'il est entièrement présent à
son acte... Présent avec toute la force de son être unifié ! Il a l'envie
profonde de changer: il veut offrir sa vie, donner son âme... En vis à vis de
son offrande, il existe Quelqu'un : une Présence d'Amour, une Intimité
Pure et Sainte qui reçoit cet abandon -ce "oui" au ciel- et qui
l'inonde. Jésus se laisse entraîner par un courant nouveau, et c'est comme
une Naissance qui illumine et qui comble : au moment où
il sort de l'eau (domaine du mal, de la mort), il voit, il
entend...