11 janvier 2020

Baptême du Seigneur – Année A


Première lecture: Is 42, 1-4. 6-7
Psaume : 28 
Refrain: Le Seigneur bénit son peuple en lui donnant sa paix.
Deuxième lecture : Ac 10, 34-38
Evangile: Mt  3, 13-17 
PU: Par Jésus, Christ, ton serviteur, nous te prions, Seigneur.


Définition: … Le baptême du Seigneur… !

Avec cette fête du Baptême du Seigneur, c’est le temps de Noël qui s’achève. Demain, la liturgie entrera dans le temps Ordinaire. La fête, que nous célébrons aujourd’hui, marque donc une étape importante, non seulement dans le temps liturgique, mais d’abord dans la vie de Jésus lui-même. En effet, pour Jésus, le Baptême est le premier acte de sa vie publique, il ouvre le temps de la prédication de la Bonne Nouvelle, après trente années de vie cachée.

Ce qui, jusqu’alors, était demeuré presque confidentiel, va désormais être proclamé à tout Israël. Aux quelques témoins privilégiés qui avaient pu partager la joie de Marie et de Joseph, Elisabeth et Zacharie, les Anges, les bergers et les mages, vont désormais succéder les foules de Galilée et de Judée. Le Baptême marque donc un tournant dans la vie de Jésus. Dans son évangile, Jean souligne que c’est à ce moment-là que les premiers disciples commencent à se joindre à Jésus, à demeurer avec Lui.

● A Noël, le Verbe s’est fait chair. A l’Epiphanie, sa venue a été manifestée. Au Baptême, Dieu sort de son silence, la voix du Père retentit, pour que soit proclamée la Bonne Nouvelle du salut. A Noël, Dieu se révèle dans un enfant sans voix. A l’Epiphanie, c’est toute la création qui l’annonce et le célèbre. Au jour du Baptême, c’est la voix de Dieu Lui-même qui refait toutes choses nouvelles.

● Cette triple annonce, nous sommes appelés à la vivre, nous aussi, dans ce temps Ordinaire qui s’ouvre devant nous. En effet, nous sommes, nous aussi, appelés à reconnaître la venue silencieuse de Dieu dans notre vie. Nous sommes invités à ouvrir les yeux sur les splendeurs de la création qui chantent sa gloire. Nous sommes conviés à ouvrir l’oreille de notre cœur à sa Parole.
Car Dieu vient chaque jour à nous, comme il est venu à Noël. Dieu vient d’abord dans le silence, dans la discrétion, dans l’humilité.
Il vient au plus proche de notre humanité, dans les choses les plus simples et les plus ordinaires de la vie. Il vient là où nous ne l’attendons pas. Dans notre travail, dans nos occupations quotidiennes les plus banales, Il vient. Et s’Il vient là, c’est pour nous apprendre à revenir à nous-mêmes, à cultiver cette attention du cœur, cet éveil intérieur aux secrets les plus authentiques de la vie.
Mais ce retour à nous-mêmes n’a rien d’un repli égoïste sur soi.
Bien au contraire, car pour être libre de soi, il faut habiter avec soi-même. C’est seulement lorsque nous serons revenus à notre cœur, que nos yeux et nos oreilles s’ouvriront, et que nous serons capables de voir et d’entendre à nouveau les harmoniques de ce monde qui chante sa gloire. En effet, notre capacité d’émerveillement doit être restaurée, réveillée, pour que le chant de la création puisse enfin nous toucher.
C’est alors, et alors seulement, lorsque nous aurons traversé le silence et le chant du monde, que la Parole pourra de nouveau nous toucher. Comme Jésus l’a fait avant nous, nous avons besoin de traverser les eaux pour entendre la voix du Père. En passant par les eaux du Jourdain, Jésus a voulu nous montrer le chemin, nous ouvrir la voie. Pour Lui, il s’agissait de passer du silence à la Parole.

Pour nous, il s’agit de renaître dans le silence, pour pouvoir enfin entendre la Parole.
En nous faisant entrer dans le temps Ordinaire, la fête du Baptême du Seigneur nous fait donc pénétrer dans le temps de la Parole. La Parole qui s’est faite chair, qui est venue demeurer parmi nous, voilà qu’elle vient à notre rencontre. Elle vient frapper aux oreilles de notre cœur, elle vient toucher cette part la plus intime et la plus secrète de nous-mêmes qui aspire au salut. Laissons-la entrer en nous! Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur!.


E Le coin des enfants : Le baptême du Seigneur :


Jésus quitte son village, sa famille, son métier (il se détache de sa vie habituelle, il part à l'écart comme pour une retraite... tout cela est propice à la réflexion, à la méditation, au regard vers Dieu...) pour rejoindre Jean qui baptise au bord du Jourdain. Avant de se lever pour recevoir le baptême de conversion, Jésus écoute (avant d'appeler des disciples, Jésus est lui-même disciple). Il connaît donc ce que propose Jean, de quoi son baptême retourne

Il sait que Jean ne propose pas un rite de plus, mais qu'il espère un retournement des esprits et des cœurs vers Dieu. Par son baptême, il veut atteindre le tréfonds de l'homme, il veut toucher les âmes, les aider à s'épanouir au Soleil Divin.
Lorsque Jésus se lève pour recevoir le baptême, son acte est voulu, réfléchi, pensé intimement, profondément (ce n'est pas une démarche fausse, superficielle ou indifférente; il ne s'agit pas pour lui d'être en règle). Son déplacement est déplacement du corps, de l'esprit et du cœur vers le Tout Autre. Il est véritablement vrai!

Jésus et Jean sont en harmonie : Le péché est à "balayer", c'est un poids qu'il faut abandonner, dont il faut se délester parce qu'il alourdit notre marche vers l'Amour. L'envie de changer de vie, de se tourner vers Dieu, de revenir à LUI et de décider de construire sa vie avec LUI, est aussi nécessaire...Jésus nous montre le chemin... Humblement, il se lève et marche vers Jean parce qu'il croit en ce baptême, en sa beauté. Lorsqu'il plonge dans le Jourdain, comment ne pas penser qu'il est entièrement présent à son acte... Présent avec toute la force de son être unifié ! Il a l'envie profonde de changer: il veut offrir sa vie, donner son âme... En vis à vis de son offrande, il existe Quelqu'un : une Présence d'Amour, une Intimité Pure et Sainte qui reçoit cet abandon -ce "oui" au ciel- et qui l'inonde. Jésus se laisse entraîner par un courant nouveau, et c'est comme une Naissance qui illumine et qui comble : au moment où il sort de l'eau (domaine du mal, de la mort), il voit, il entend...