11 septembre 2021

24ème dimanche ordinaire – Année B >>>

Première lecture : Is 50, 5-9A
Psaume : 114
Refrain : Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
Deuxième lecture : Jc 2, 14-18
Evangile : Mc 8, 27-35
PU : Entends, Seigneur, la prière qui monte de nos cœurs.

Définition "pour vous qui suis-je ?…" 

 "Pour les gens, qui suis-je ?" Depuis 2000 ans, la question est posée. Des réponses ont été données, nombreuses, variées... Mais ces réponses, même les meilleures, restent toujours incomplètes, le mystère de Jésus nous dépasse totalement.

"Et vous, que dites-vous ? - Pour vous, pour toi, qui suis-je ?" Voici la question importante ! Jésus continue de nous l'adresser à chacun. Et il convient de la laisser résonner longuement dans notre intelligence et dans notre cœur.

Quelle est la place de Jésus dans ma vie ? Est-ce que je le laisse dans un coin, à l'écart, pour me souvenir de lui seulement quand j'ai besoin de son secours, quand une tuile me tombe sur la tête ? Ou bien, au contraire, est-il l'ami à qui j'aime parler, me confier, mon Maître qui éclaire mon chemin par sa Parole, mon Seigneur et mon Dieu que je prie et qui me révèle le visage du Père ?
Nous avons entendu la réponse de Pierre : "Tu es le Messie". Bonne réponse. Pierre a pressenti dans cet homme, qu'il côtoie déjà depuis un certain temps, quelqu'un d'assez extraordinaire qui parle de Dieu d'une façon nouvelle, autre que celle des scribes et des docteurs de la Loi, quelqu'un qui par ses gestes transmet la guérison, la vie l'espérance. Mais Jésus lui impose le secret. Pourquoi ? Parce qu'il ne connaît que trop toutes les ambiguïtés que ce titre de Messie véhicule pour ses contemporains. Ceux-ci se font du Messie une idée nationaliste et guerrière et attendent de lui le rétablissement de la royauté en Israël et la libération de la domination romaine. 

Jésus au contraire est venu pour instaurer un règne de fraternité et de paix. Il annonce que Dieu est le Père miséricordieux de tous et que les hommes sont frères, il fait bon accueil aux pécheurs et aux prostituées et ne craint pas de bousculer le légalisme dans lequel la religion de son temps risquait de s'enfoncer. Jésus sait que sa prédication et son comportement déçoivent les uns, choquent les autres, bref, l'amènent tout droit à la persécution et à la mort. Il l'explique ouvertement à ses disciples.

Voilà un langage difficile à avaler. Aujourd'hui comme hier, la croix continue d'être folie pour les païens, scandale pour les juifs. Nous-mêmes parfois, nous sommes tentés de dire à Jésus : "Mais, Seigneur, tu exagères !" Pierre, avec ses protestations est un peu notre porte-parole. Pourtant à peine se met-il à protester qu'il s'attire sur le champ l'une des plus vertes réprimandes que Jésus ait jamais prononcées. Et Jésus nous avertit : pour le suivre, il faut se renoncer, prendre sa croix, perdre sa vie. Paroles rudes. Au moins, elles ont le mérite d'être claires.

Rendre témoignage au Christ et à son Évangile peut conduire à risquer sa vie. Dans nos pays d'Occident, nous ne sommes pas affrontés à une persécution ouverte. Mais nous sommes plongés dans une culture qui prône des valeurs bien différentes de celles propres à notre foi. Il n'y a qu'à voir comment la plupart des médias caricaturent et dénigrent les positions de l'Églises, par exemple dans le domaine de l'éthique. Et dans bien des pays la persécution est tout à fait ouverte et tâche d'éliminer ou, du moins de bâillonner l'Évangile et ses témoins.

Il se peut alors que nous aussi, nous nous prenions à désirer un Messie triomphant, comme Pierre et les contemporains de Jésus. Mais le Christ ne sera triomphant qu'au dernier jour, lors de son avènement glorieux.

La croix du Christ, la croix que nos prenons à sa suite n'est qu'un chemin, un passage pascal qui débouche sur la Résurrection et sur la vie. Notre foi chrétienne est une offre de bonheur, d'espérance et de joie. Au cœur de notre célébration du dimanche, c'est le Christ ressuscité qui nous rassemble. Celui qui était mort "Dieu l'a relevé d'entre les morts, nous en sommes témoins" (Ac 3, 15).

E Le coin des enfants : Qui suis-je pour vous ?

Les enquêtes d’opinion ont envahi notre monde d’aujourd’hui ! Grâce à des outils statistiques très sophistiqués, nous sommes en effet submergés par des questions d’enquêteurs qui cherchent à savoir de quelle façon nous consommons telle machine à laver, tel produit de lessive mais aussi telle opinion politique ou telle pensée religieuse. Car pour les dirigeants des groupes publicitaires, nous ne sommes que des consommateurs qu’il faut consulter par catégories, ciblées selon l’âge, le sexe, l’ethnie, l’appartenance religieuse où même encore selon le comportement sexuel.

Jésus, bien sûr, est intéressé lui aussi par l’opinion d’autrui. Mais il n’a rien à voir avec les maîtres des instituts de sondage d’aujourd’hui. Il ne cherche pas à mieux cibler un éventuel consommateur de la chose religieuse. Car il connaissait déjà tout ce qui était dit à son sujet par ses contemporains qui furent tous frappés, les évangiles sont là pour l’attester, par son message et par ses actes. Il serait selon les uns un nouveau Jean-Baptiste, selon un autre Elie ou encore un prophète s’inscrivant dans une longue lignée… Vous aurez remarqué avec moi que Jésus ne s’intéresse guère à la réponse à cette première question.

Il ne s’y attarde pas car ce qui le préoccupe à ce moment de sa vie terrestre c’est la réponse à cette deuxième question posée à ses disciples : « Et pour vous, qui suis-je ? »A  nous, à vous et à moi, vingt siècles plus tard !

Comment répondre à cette question apparemment simple, directe et sans ambages superflus : « Et pour vous, qui suis-je ? ». Malgré les difficultés infinies qu’il y a à trouver une réponse, il faut convenir que chacun, et même l’incroyant qui prend position sur Dieu par le biais de la dénégation a dans le fond toujours une petite idée sur Dieu. Jésus ne souhaite pas que ses disciples aient une toute petite idée sur Dieu. Il n’a que faire d’une simple opinion qui nous renvoie aux sondeurs du  début.

Nous sommes dans le registre de l’expérience de la Foi. Pour Jésus-Christ il est nécessaire de renoncer à soi même afin d’entrer dès maintenant, (j’allais dire de notre vivant), dans un monde où la haine et l’injustice serait bannies. Les sceptiques ricaneront et parleront d’utopie…

PAROLE DE VIE POUR LA SEMAINE

â Pour la semaine qui vient à méditer sur : Suivre le Christ.

En cette période de l’année où nous mettons en place un nouveau rythme de vie et la reprise des activités paroissiales, la parole de Dieu éclaire notre route et nous révèle l’essentiel de la vie de nos communautés : suivre le Christ en paroles et en actes (ce 24e dimanche).

Suivre le Christ demande du courage. En Occident, les croyants n’affrontent plus les persécutions comme dans tant de pays, mais ils sont plongés dans une société matérialiste et hédoniste bien éloignée des principes évangéliques qui sont les leurs. Comme il est difficile d’accepter que le Christ  n’aille pas de triomphe en triomphe et qu’il ne soit pas reconnu pour ce qu’il est, le Messie, le Fils de Dieu ! Pierre lui-même n’arrive pas à comprendre (évangile). Jésus nous entraîne sur une route qui n’a de vérité que dans le don soi, la simplicité et la douceur. Déjà le mystérieux serviteur de Dieu dont parle le livre du prophète Isaïe (première lecture), et en qui les chrétiens reconnaîtront la figure de Jésus, incarnait la fidélité, le courage, le désintéressement et la confiance inébranlable dans l’amour du monde.

Si nous voulons vivre avec le Christ, mettons-nous donc au service de nos frères qui ont le plus besoin d’être aidés pour vivre dans la dignité. Accompagnés de la longue lignée de témoins qui ont proclamé le Christ au long des siècles, et des chrétiens qui portent témoignage aujourd’hui, ne craignons pas d’affirmer notre foi et chanter avec le psalmiste : «je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants» psaume.

â Pour la semaine qui vient à méditer sur : Vivre en disciples du Messie crucifié.

L’évangile de ce jour se situe au centre du récit de Marc. Et la question posée par Jésus à ses disciples est effectivement centrale : ″pour vous, qui suis-je ?″ Jésus est déjà salué comme guérisseur, comme prophète, mais Pierre est le premier à le reconnaître comme Messie. Pourtant sa profession de foi est encore imparfaite. Pierre avec le peuple d’Israël, attend un libérateur politique venu chasser l’occupant romain, à la tête d’une armée protégée par le Seigneur. Or Jésus, dans sa réponse, se nomme ″Fils de l’homme″. Il souligne ainsi qu’il est totalement engagé dans le salut des hommes. Pour accomplir le mystérieux dessein de Dieu, Jésus passera par la mort, une mort violente puisqu’il devra souffrir, sera rejeté, et enfin tué. Pour être pleinement Serviteur de Dieu, Jésus accepte, dans la confiance de faire face aux outrages, aux humiliations et à la souffrance (première lecture). A sa suite, Jésus invite à faire acte d’abandon, à renoncer à soi-même pour passer de la mort à la gloire de la résurrection. Alors, à la lumière éblouissante de la résurrection, nous pouvons répondre : ″Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant″.

â À méditer :

Dans la vie, il y a deux croix: la croix de Satan et la croix du Christ. Nous devons choisir. Au début, la première nous semblera légère et agréable. Mais avec le temps, elle deviendra de plus en plus lourde, entraînant tristesse et déchirement. La seconde peut sembler lourde au début. Avec le temps, elle deviendra de plus en plus légère, menant à un bonheur sans fin

â À méditer pour la semaine qui vient : Jésus annonce un Messie Serviteur.

Question capitale que celle posée par Jésus aux disciples : ″pour vous qui suis-je ?″ (évangile). Pierre répond et reconnaît en Jésus le Messie. Mais quel Messie s’agit-il d’un roi choisi par Dieu, comme David, qui va prendre la tête du peuple ? Jésus entraîne Pierre sur un autre chemin. Reprenant à son compte la prophétie d’Isaïe, Jésus révèle que le Messie n’est pas un chef de ce monde, qu’il doit régner par la croix et conduire à la vie par la mort. Le Messie prend le visage du serviteur souffrant, et le disciple doit croire qu’il n’y a pas, à la suite du Christ, d’autre chemin que celui de la croix, parce qu’il n’y a pas d’autre issue que la résurrection. Aujourd’hui, le Christ nous pose la même question qu’aux disciples. Eclairés par la mort et la résurrection du Seigneur, notre réponse ne peut être que la même et nous en rendons grâce. Nous croyons, non pas en un Messie qui possède le pouvoir, mais en un Dieu dépossédé par amour.

Chaque dimanche, la liturgie nous invite à professer notre foi à la suite de Pierre. Cette foi proclamée engage nos choix quotidiens : mourir à nos mêmes, servir les autres et vivre en ressuscités.

â Mettre en pratique : Au nom du Christ.

Pour la semaine qui commence, quelques petits « actes » (gestes de gentillesse, de service, de pardon, de partage, etc.), essayons de suivre le chemin de Jésus qui s’est fait serviteur, mais en prenant conscience de faire ces actes en son nom, au nom de l’amour dont il nous aime. Et offrons-lui toutes ces actions dans nos prières du soir.

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